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L'express de Madagascar | Madagascar | 10/12/2014 | Lire l'article original
« Il ne faut pas nous faire d’illusion. La peste est endémique et ne peut pas être éradiquée. Il faut expliquer aux Malgaches que ce n’est pas seulement à Madagascar qu’il y a cette maladie. Elle existe dans d’autres pays africains, et même en Europe ». C’est en ces termes que le Premier ministre et ministre de la Santé publique, Roger Kolo, a répondu aux journalistes hier à l’hôtel de ville Analakely, en marge de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la corruption, sur cette épidémie qui a tué au moins quarante sept personnes cette année. « Ce que nous pouvons faire, c’est de juguler ou d’atténuer cette maladie par le biais de la prévention et de la sensibilisation », a-t-il ajouté.
Ce propos du premier responsable de la santé publique laisse certains médecins dans l’embarras. « Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Afrique est le continent le plus touché par la peste avec 90 % des cas sur les hautes terres centrales de Madagascar et dans la république démocratique du Congo. Le continent asiatique, notamment l’Inde, est également touché par cette épidémie. Treize cas de peste ont été détectés en Libye au mois de juin 2009, mais l’épidémie a été enrayée immédiatement grâce à l’intervention du gouvernement libyen. La peste n’existe plus en Europe. Le dernier cas survenu en France daterait de 1945 », a relaté un médecin d’un centre hospitalier universitaire de la capitale.
Conditions réunies
À analyser également, l’article de Timon Norbert Randrianasolo, vice président national du syndicat des infirmiers et sages-femmes de Madagascar, dans le bulletin des YLTPiens paru au mois de novembre dernier, la sensibilisation et la prévention ne suffisent pas pour maîtriser la situation. « Les infrastructures sanitaires ne respectent pas les normes, car elles sont vétustes, exiguës et manquent d’entretien. Dans les zones enclavées, elles posent des problèmes de sécurité, elles sont très éloignées les unes des autres et inaccessibles six à huit mois par an », explique-t-il. Les agents de santé laissent également à désirer. « 50% de ces agents de santé sont âgés de plus de 50 ans et sont en effectif pléthorique dans les grandes villes, tandis que la pénurie sévit dans les zones rurales. Le personnel est peu motivé pour différentes raisons, entre autres, l’avancement en retard, l’inexistence de plan de carrière…la formation et l’appui technique insuffisants », a ajouté Timon Norbert Randrianasolo.
Sur son site internet, l’OMS-Madagascar a pourtant indiqué que les foyers (de peste) se trouvent tous en zones rurales, souvent reculées, et la quasi-totalité des cas sont de forme bubonique, non transmissible d’homme à homme. Bon nombre de médecins exerçant dans les foyers de peste comme à Andilamena, Mandritsara, Tsiroanomandidy ou à Amparafaravola ont aussi avancé que les patients décédés se trouvaient déjà dans un cas compliqué. « Les patients ont été soignés par des tradipraticiens depuis des jours dans la brousse ou dans la forêt, et ne rejoignent les centres de santé qu’en dernier recours », a expliqué un médecin dans la région Alaotra-Mangoro.
Vonjy Radasimalala
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