Les travaux de la 3ème Conférence nationale sur le repositionnement de la planification familiale se déroulent à Kinshasa. Ouverts depuis le 2 décembre dernier, sous le thème : ‘‘Planification Familiale, Pilier du développement socioéconomique’’, la séance de clôture est prévue pour demain jeudi 4 décembre à Béatrice hôtel de Kinshasa. A l’ouverture de cette Conférence, trois concepts fondamentaux ont indiqué le but que poursuit le gouvernement de la RDC à cet effet.

Félix Kabange Numbi, le Ministre de la Santé publique, a mis en exergue le concept population, développement et le dividende démographique qu’offre la planification familiale à un pays. Il a fait constater que la population s’accroit à un rythme très rapide se traduisant par un taux d’accroissement annuel de 3,4% selon l’Enquête Démographique de la Santé 2013-2014. « De l’avis de beaucoup d’Experts en démographie, la RDC verra sa population doubler tous les 33- 35 ans alors que les projections estiment déjà à plus de 100 millions d’habitants la population congolaise d’ici 2025», a-t-il fait savoir aux participants. Cependant, il déplore que le fait que l’accroissement des ressources de la République en général et de celles réservées à la santé, en particulier, ne suit pas ce rythme.

Parlant de la planification familiale, il y a lieu de retenir que le contexte sanitaire en RD Congo, en général, et celui de santé maternelle, néonatale et infantile, en particulier, est peu, sinon pas du tout reluisant. Les données de l’EDS 2014 signalent un état de santé de la reproduction caractérisé par une mortalité maternelle, néonatale et infantile très élevée, soit 846 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.

Cette tragédie sociale s’explique par la faible utilisation des méthodes de planification familiale par le fait que la prévalence contraceptive se situant à peine à près de 8% alors que les besoins non satisfaits en PF sont de l’ordre de 28%. Comparativement à certaines villes ou le taux de prévalence était relativement possible, Félix Kalume Numbi a démontré malheureusement que ce progrès a été ralenti par l’insuffisance de moyens et de faiblesse de coordination. Cette situation, fait-il remarquer, mérite l’attention des dirigeants sanitaires et de l’ensemble de la communauté nationale et internationale qui doivent mobiliser les ressources nécessaires au regard des bénéfices que procure la PF aux couples, à la famille et à la nation.

Lutte contre la mortalité

Le ministre de la Santé publique estime qu’en tant que stratégie efficace pour lutter contre la mortalité maternelle, la Planification familiale contribue efficacement à la réduction de la pauvreté et au développement socioéconomique des pays. A ce sujet, il a rassuré que le Gouvernement, à travers le ministère de la Santé, a la charge d’organiser l’offre des soins de santé dont la population a besoin pour réaliser son bien-être. Seulement, il est resté convaincu que le Gouvernement et le Parlement sont conscients de la nécessité d’accroitre le budget de la santé dans la perspective des recommandations de la déclaration d’Abuja.

Péréquation croissance démographique et besoins socioéconomiques

La planification Familiale, selon le ministre de la Santé publique, demeure à ces jours l’une des principales stratégies pour réaliser la péréquation entre la croissance démographique et les besoins socioéconomiques. «L’initiative du repositionnement de la Planification Familiale constitue donc pour mon Ministère et pour l’ensemble du Gouvernement à la fois opportunité et un pari pour l’émergence de la RDC », soutient-il dans son allocution de l’ouverture.

Par cette occasion, la représentante de l’UNFPA/RDC a fait savoir qu’un gouvernement qui consacre un dollar à la PF peut épargner quatre dollars sur les secteurs sociaux notamment en eau, électricité et éducation. Diane Putman, directrice de l’USAID/RDC a fait valoir la nécessité pour la RDC à s’intéresser réellement à la PF. «Avec une population de 70 millions d’habitants et des projections démographiques faisant état de 166 millions d’hab. en 2050, la RDC est l’un des pays au monde où on trouve de fortes proportions d’enfants de moins de 15 ans et dans le groupe des nations les plus pauvres de la planète avec huit personnes sur dix qui vivent avec moins de deux dollars par jour.

A la clôture de leurs travaux à Caritas, les jeunes ont demandé au Gouvernement de soutenir leurs actions.

Peter Tshibangu

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