La Caisse nationale de sécurité sociale organise, du 15 au 20 décembre 2014 à Loumbila, une session de formation sur les techniques de dépistage et les méthodes de prise en charge du cancer du col de l’utérus et du sein au profit de son personnel soignant. Une formation assurée par Dr Claude-Linda Yaméogo/Traoré, gynécologue-obstétricienne en service au CMA de Pissy. Selon une thèse de Yacouba Sawadogo, réalisée au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, sur la période de janvier 1999 à décembre 2000, 906 tumeurs malignes ont été histologiquement confirmées dont 138 cancers du sein, soit 15,23% et de 72 cancers du col de l’utérus, soit 7,95%.

Ces différents cancers ont concerné les tranches d’âge de 31-40, 41-50 et 51-60. Il s’agit de données très partielles qui, de l’avis du directeur de la prévention de la CNSS, Dr Jean-Paul Ouédraogo, ne reflètent pas la réalité au Burkina Faso, du fait également de l’absence d’un registre de cancer. Parce que, selon le directeur, les cancers de col de l’utérus et du sein constituent un problème de santé publique, avec de nombreux cas de décès au Burkina Faso. Ces maladies, a-t-il expliqué, occupent près de 60% dans le budget d’évacuation sanitaire. Malgré leur caractère dangereux, ces pathologies sont évitables et guérissables. C’est pourquoi, la CNSS veut faire de son personnel soignant, des agents de première ligne efficaces dans la lutte contre ce mal, au-delà de la prévention. C’est dans ce cadre-là, que la caisse renforce les capacités des agents prestataires sur les techniques de dépistage et les méthodes de prise en charge de ces cancers à travers des sessions de formation.

Enrichir les compétences

Pour cette première qui se tient du 15 au 20 décembre 2014 à Loumbila, dans la province de l’Oubritenga. Ainsi, 16 agents, composés de sages-femmes, d’infirmières et d’accoucheuses vont approfondir leurs connaissances sur la question. Avec la formatrice, Dr Claude-Linda Yaméogo/Traoré, gynécologue-obstétricienne en service au CMA de Pissy, les participantes vont revisiter les généralités sur les deux types de cancers, les cycles de transmission, les conseils appropriés avant les tests de dépistage, la signification clinique et la localisation des lésions aceto- blanches (lésions insignifiantes), les risques encourus par le personnel de santé les méthodes de traitement et de suivi, telles que la cryothérapie. « Nous allons voir ensemble comment élaborer les tiges pour le dépistage, comment faire la dilution de l’acide avec l’eau, nous allons aussi nous exercer sur des mannequins à travers des examens gynécologiques », a cité comme exemple, la formatrice, Dr Yaméogo. Elle a précisé que la formation va se dérouler en deux phases : une phase théorique par des présentations d’images et une phase pratique sur le terrain, au CMA de l’ex-secteur n°30.

Il s’agit d’une nouvelle approche de la CNSS, qui va permettre, selon le directeur de prévention de la structure, Dr Jean-Paul Ouédraogo, de faire une mise à jour de son personnel soignant, car dit-il, en matière de santé, les connaissances évoluent. M. Ouédraogo a invité les participants à mieux s’investir dans la formation, afin de contribuer efficacement à la prévention par l’information, la vaccination, mais aussi au diagnostic et à la prise en charge des lésions précancéreuses. Une autre session de formation est prévue du 19 au 23 janvier 2015, au profit d’autres agents de l’institution.

La lutte contre les cancers du col de l’utérus et du sein demeure un combat pour la CNSS. C’est ainsi que depuis 2007, elle a intégré le dépistage systématique aux visites médicales de ses pensionnaires directes et veuves des pensionnaires. Et depuis 2011, cette activité s’est étendue aux pensionnaires de la Caisse autonome de retraiter des fonctionnaires (CARFO). En rappel, selon les rapports de l’Organisation mondiale de la santé, près de 275 millions de femmes, âgées de 15 ans et plus, sont à risques de développer le cancer du col de l'utérus dans le monde. Selon les estimations de 2008 de Globoscan (base de données mondiales sur le cancer), 80,419 % nouveaux cas de cancers du col de l’utérus ont été enregistrés en Afrique et 53, 334 % de décès sont dus à cette maladie. Aussi, plus de 85% des décès surviennent dans les pays en voie de développement.

Mariam OUEDRAOGO

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