Malgré l’annonce du mois de l’assainissement dans la capitale, la gestion des ordures laisse à désirer. La cité des Mille n’est plus à l’abri de l’épidémie de la peste. Une dizaine de cas suspects y ont été recensés selon des informations arrivées au compte-gouttes. La progression de l’épidémie de la peste devient de plus en plus inquiétante. Les districts aux alentours de la capitale ne semblent plus les seuls à être infectés. Selon les informations recueillies auprès du ministère de la Santé publique hier, treize cas suspects de peste ont été enregistrés dans la commune urbaine d’Antananarivo, du 4 août au 29 décembre 2014. Cette maladie a infecté plusieurs quartiers, entres autres, Anosibe, Anosimahavelona, 67Ha, Anosizato, Manjakaray, Antanimora et Ankasina.

Face à cette situation une source auprès du service de district de la santé publique a réagi. « La situation est désormais maîtrisée. Toutes ces personnes ont été enregistrées comme cas suspects, dès qu’elles ont présenté les symptômes de cette maladie, à savoir une forte fièvre et du bubon. Seulement trois cas ont été confirmés après une analyse dans le laboratoire », a expliqué la source.

Une autre source auprès du ministère de la Santé publique a avancé que le lancement du « mois de l’assainissement » depuis l’année dernière, avait pour objectif d’endiguer ce fléau dans la capitale.

En catastrophe

Face à cette situation, Ndranto Rakotonanahary, directeur de la population et de la santé auprès de la mairie d’Antananarivo, n’a pas confirmé ces treize cas suspects. « Il n’y a qu’un seul cas, dans le quartier d’Ankasina, qui a été traité par le service municipal d’hygiène. Nous ne sommes pas au courant des autres cas », a-t-il indiqué.

Depuis le « début » de la saison pesteuse, notamment entre le 4 août et le 29 décembre, deux cent vingt quatre cas de peste ont été recensés dans la Grande île. Cinquante huit personnes ont été décédées. Cette statistique ne cesse d’augmenter. La réunion entre de l’Organisation mondiale de la santé et le ministère de la Santé publique le 10 décembre à Anosy, fait état de quarante sept décès. Le nombre de personnes infectées par cette maladie recensé, était de cent quatre vingt neuf.

Le dernier cas de décès serait ensuite survenu, au début de cette année, dans le district d’Amparafaravola. Trois personnes y ont trouvé la mort. La peste fait également rage dans d’autres districts, entre autres, Tsiroanomandidy, Miari­narivo, Betafo et Ankazobe. Aussi, malgré les mesures prises, l’épidémie reste-t-elle loin d’être maîtrisée, à en juger cette évolution de la statistique.

Ce sont les discours d’apaisement qui semblent les plus mis en avant par les responsables. Une source auprès du district d’Ampara­faravola incite le gouvernement à mener une action concertée et concrète. « Les rats de puces infectés par cette maladie se ruent vers les villages, à cause des feux de culture sur brûlis. Les rats sont également attirés par les ordures. Les centres de santé restent aussi éloignés des amonts. Tel est le cas d’Ambodihasina et Avara­drova, district d’Amparafa­ravola », a indiqué la source. Dans la capitale, l’assainissement laisse toujours à désirer malgré des efforts entrepris, et le travail de sensibilisation contre cette épidémie est, pour l’instant, assez timide.

Vonjy Radasimalala et Michella Raharisoa

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