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Revue de presse de Santé tropicale

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« Le cancer de la prostate n’est pas lié aux rapports sexuels »

Sidwaya | Burkina Faso | 09/02/2015 | Lire l'article original

Le cancer de la prostate est une pathologie qui tue la majorité des malades qui en sont atteints. Au Burkina Faso, même s’il est difficile d’établir des chiffres exacts des cas de cancer de la prostate, force est de reconnaître qu’il endeuille des familles. C’est pourquoi, il est nécessaire de comprendre les manifestations de la maladie pour l’éviter. Pour ce faire, votre rubrique Carnet santé de ce jour s’est entretenue avec le chirurgien-urologue, Dr Bernard Sanou, intervenant à la clinique du Bois (à la zone du Bois) et au CMA Schiphra (à Tanghin).

Sidwaya (S.) : Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

Bernard Sanou (B.S.) : Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui est développée au dépend de la prostate. La prostate est une glande génitale interne de l’homme qui est située juste en-dessous de la vessie et est traversée par l’urètre. L’urètre étant un conduit qui permet d’amener l’urine de la vessie vers l’extérieur.

S : Quelles sont les causes du cancer de la prostate ?

B.S : Le cancer de la prostate est essentiellement lié à l’âge. C’est la première des causes. En règle générale, pour développer un cancer de la prostate, il faut être un homme âgé de plus de 50 ans. La deuxième cause est liée à la production des hormones mâles. Parce qu’un homme qui n’a pas des testicules qui produisent des hormones mâles ne peut pas développer un cancer de la prostate. Ce sont ces deux facteurs qui sont primordiaux. Les autres causes sont des facteurs raciaux et environnementaux. En Amérique du Nord, le cancer de la prostate touche plus les sujets de race noire que les sujets de race blanche. Cet état des choses est lié à la génétique. On a constaté que des personnes d’origine japonaise vivant en Amérique du Nord, développent plus de cancer de la prostate que leurs congénères vivant au Japon, laissant comprendre ainsi que des facteurs liés à l’environnement sont en jeu.

S : D’aucuns disent que l’excès de rapports sexuels entraîne, à l’avenir, le cancer de la prostate.

B.S : Ce n’est pas vrai. Sur les grandes séries d’études qui ont été faites, il n’a jamais été établi un lien causal entre la fréquence des rapports sexuels et le cancer de la prostate.

S : D’autres pensent que la polygamie en est aussi un facteur. Que répondez-vous ?

B.S : Si ce sont des sujets qui ont plusieurs femmes et qui sont âgés, on considère que comme tout autre homme âgé, ils peuvent faire la maladie. Sinon cela n’est pas lié au fait qu’ils aient plusieurs femmes.

S : Le cancer de la prostate est-il héréditaire ?

B.S : Oui, dans une certaine mesure. Si dans votre famille, un de vos parents a fait le cancer de la prostate, vous êtes plus exposé que quelqu’un qui n’a pas eu un cancer de la prostate dans sa famille. Cela est lié aux gènes. C’est pourquoi, on peut retrouver des sujets qui ont moins de 45 ans qui développent le cancer de prostate. Ce sont des familles dites à cancer. C’est pourquoi, nous conseillons aux personnes issues de ces familles d’opter pour une stratégie de surveillance assez active pour que dès que la personne a 45 ans, chaque année, elle fasse l’objet d’un toucher rectal et un dosage de l’Antigène spécifique de la prostate (PSA) pour déceler le plus tôt possible, l’apparition d’un cancer éponyme.

S : Comment reconnaît-on un cancer de la prostate ?

B.S : Les symptômes du cancer de la prostate sont essentiellement les troubles mictionnels. C’est-à-dire que ces personnes auront des troubles lorsqu’elles iront uriner. Il y a l’augmentation de la fréquence des mictions. Pendant la nuit, vous aurez un sujet qui va se lever cinq, six, sept, huit fois pour uriner. Et chaque fois, cette personne a toujours l’impression de n’avoir pas bien vidé sa vessie. Un autre symptôme est la dysurie qui signifie une gêne à émettre les urines. La personne est obligée de fournir un effort, de pousser pour faire sortir les urines. Un autre signe est la brûlure mictionnelle c’est-à-dire quand la personne veut uriner, elle a mal. Il y a souvent l’impériosité mictionnelle, dès que la personne ressent le besoin d’aller aux toilettes, avant d’y arriver, les urines fuient. Tous ces signes peuvent indiquer un cancer de la prostate. Mais, il faut comprendre que ce sont des signes équivoques puisqu’ils peuvent être la manifestation d’autres types de maladies comme l’adénome de la prostate et les infections urinaires.

S : Justement, quelle différence y a-t-il entre le cancer de la prostate et l’adénome de la prostate ?

B.S. : L’adénome de la prostate est une tumeur bénigne qui se manifeste de la même façon que le cancer de la prostate. Mais, l’adénome se guérit facilement par un traitement approprié, médical mais le plus souvent chirurgical. Pour savoir la différence, il suffit d’examiner la prostate. Concernant le cancer de la prostate, le chirurgien constatera que la prostate est beaucoup plus dure, voire pierreuse contrairement à l’adénome où la prostate reste lisse et souple. Ce ne sont pas les mêmes caractéristiques.

S : Peut-on guérir du cancer de la prostate ?

B.S. : On peut guérir du cancer de la prostate, si on fait le diagnostic très tôt. Et, c’est tout le défi actuellement dans la stratégie de diagnostic de cette maladie. A l’époque, l’on découvrait le cancer de la prostate lorsqu’il se manifestait. Ce qui se passe lorsqu’on le découvre à ce stade, il devient un cancer localement avancé, c’est-à-dire inaccessible au traitement radical qui permet de guérir de la maladie. On est donc obligé de faire ce qu’on appelle un traitement palliatif basé sur la privation en hormones mâles. Ce traitement palliatif permet d’améliorer les signes et le confort en entendant que votre cancer vous emporte après l’échappement hormonal. Mais, aujourd’hui, au Burkina Faso comme ailleurs, toute la stratégie est de pouvoir détecter le cancer à un stade précoce. En ce moment, on peut faire la chirurgie radicale localement ou la radiothérapie dans un pays outillé, dans l’espoir de guérir. Quand le cancer passe à un stade où les ganglions ont été touchés ou à un stade où il a métastasé, il devient impossible de le guérir.

S : Comment se fait le diagnostic précoce ?

B.S. : Le diagnostic précoce se fait par le dosage de PSA. Au delà du seuil normal, qui est de 4ng/ml, le risque de cancer de la prostate peut exister. En fonction des caractéristiques de la prostate, le sujet sera amené à faire l’objet de ce que l’on appelle une biopsie prostatique.

S : Les cas de cancer de la prostate régressent au Burkina Faso ou sont relativement en hausse ?

B.S. : Au Burkina Faso, le nombre de cas diagnostiqués va crescendo puisque la couverture sanitaire est de mieux en mieux étoffée. Aujourd’hui, les sensibilisations font que dès qu’il y a un signe, ces sujets se rendent dans les services de santé.

S : Le Burkina Faso dispose-t-il d’une politique de prise en charge des personnes atteintes du cancer de la prostate ?

B.S. : Au Burkina Faso, il n’y a pas une stratégie clairement mise en place pour le cancer de la prostate. Il faut dire que ces genres de pathologies qui touchent les personnes âgées, sont les parents pauvres de la médecine. Quand ça concerne la santé de la mère et de l’enfant, tout le monde s’en occupe. L’OMS et l’UNICEF sont interpellés. Mais des choses comme le cancer de la prostate, ça ne fait pas bouger le monde. Alors que, c’est une maladie qui mérite d’être prise en considération, surtout au Burkina Faso. L’information doit circuler au sein des populations pour que les hommes sachent que dès qu’ils ont plus de 50 ans, il leur faut faire un dosage de PSA et un toucher rectal chaque année. Cela nous permettra d’augmenter le nombre de cas dépistés précocement afin de guérir les malades. Depuis que j’ai commencé à intervenir dans les cliniques, j’ai mis au moins une cinquantaine de patients sous traitement.

S : Quelles sont les complications liées au cancer de la prostate ?

B.S. : Il faut reconnaître que c’est une maladie assez grave qui conduit à la mort. Les complications sont mécaniques telles que la rétention des urines. C’est-à-dire qu’un beau matin, la personne se lève et n’arrive plus à uriner et on est obligé de lui placer une sonde pour pouvoir évacuer les urines. Il y a également l’infection. A partir du moment où les urines n’arrivent pas sortir, elles stagnent et les germes vont se multiplier et occasionner une infection qui va entraîner la destruction du rein et conduire à la mort des reins (insuffisance rénale). Il y a aussi les localisations secondaires au niveau des os, du foie, du cerveau et des poumons, qui évolueront pour leur propre compte.

Gaspard BAYALA

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