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Revue de presse de Santé tropicale

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Grossesses non désirées et avortements : Médecins du Monde-Burkina décrit une situation « critique » à Djibo

Le Faso | Burkina Faso | 24/07/2015 | Lire l'article original

Médecin du Monde, section du Burkina a présenté ce 23 juillet 2015, les résultats d’une étude sur les déterminants socioculturels et communautaires des Grossesses Non Désirées (GND) et des avortements à risques menée dans le district sanitaire de Djibo. L’étude révèle entre autres que bien qu’interdite dans certaines conditions par la loi, l’interruption volontaire de grossesses clandestines est une pratique récurrente usitée pour diverses raisons socioculturelles, expose les jeunes filles et femmes à des complications, conduisant souvent à la mort.

Les élèves, les serveuses dans les débits de boissons et les jeunes travaillant sur les sites d’orpaillage sont le plus vulnérables aux GND dans le district sanitaire de Djibo, dans la province du Soum. C’est ce qui ressort de l’étude qui s’est déroulée en décembre 2014. Elle a concerné les jeunes filles et les femmes de 15 à 24 ans. « Les avortements provoqués sont réprouvés par les communautés et le personnels de santé, pourtant le phénomène semble répandu. La censure sociale entraine une pratique clandestine des avortements, mais semble être réprimandée qu’en cas de plaintes ou de complication majeure ».

Selon l’annuaire du ministère de la santé, en 2013, il y a eu une prise en charge de plus de 23 000 cas de complications post avortements (clandestins ou criminels) au Burkina. De façon générale, les grossesses non désirées sont la cause d’un huitième des décès dans les pays en voie de développement. Médecin du Monde section du Burkina a donc initié cette étude qui a été conduite dans les 9 localités du district sanitaire de Djibo, dans la région du Sahel.

L’objectif général de l’étude était de fournir une analyse approfondie des déterminants socioculturels et communautaires des grossesses non désirées et des avortements qui en découlent en particulier chez les adolescentes et les jeunes.

Manque d’informations, pauvreté, pesanteurs socio-culturelles...

L’étude révèle que les populations établissent entre autres le lien entre les grossesses non désirées et les avortements. « Les femmes avortent parce qu’elles ont porté des grossesses qu’elles n’ont pas souhaitées », a précisé le coordinateur général de MDM-Burkina, Dr Billy Sivahera.

Les déterminants des GND et des avortements chez les adolescents et les jeunes sont donc multiples. Ils sont à la fois socioculturels et religieux avec la prégnance des représentations de la sexualité et de la fécondité prénuptiale, ils sont aussi économiques en référence aux difficultés des ménages pour faire face aux besoins (élémentaires) des enfants ; ils sont enfin sanitaires du fait des difficultés d’accès et de la non utilisation des méthodes contraceptives.

« Certaines sont amenées à se prostituer particulièrement au niveau des sites d’orpaillage, où il y a certains déterminants sociaux culturels qui amènent certains orpailleurs à avoir des relations sexuelles non protégées pour espérer avoir de l’or quand ils rentrent dans les trous », a ajouté le coordinateur général de l’ONG.

Aussi, les GND ne bénéficient pas de dispositifs d’accompagnement particuliers aussi bien en famille (où les filles sont souvent rejetées), qu’au plan communautaire.

Selon de coordinateur général de médecin du monde-Burkina, l’étude met à nu certaines faits tels que les jugements de la part de certains personnels de santé au niveau de Djibo, lorsque les jeunes filles se présentent dans les structures de santé en cas de grossesses ou lorsqu’il y a eu un problème d’avortement et qu’elles ont besoin de soin. De l’avis du Dr Billy Sivahera, « les SONU (Ndlr. Soins obstétricaux néonataux d’urgence) au Burkina proposent que 80% des soins soient payés par le gouvernement. La prise en charge des soins post-avortement fait partie de ce paquet, mais on remarque sur le terrain, que lorsque les filles ou les femmes ont avorté ou ont eu des complications post-avortements, elles sont obligées de payer la totalité des soins qui leur incombe ».

Des recommandations pour renverser la tendance

La prévention des GND passe essentiellement par la sensibilisation sur la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) auprès des jeunes et adultes impliquant les acteurs de santé, associations locales, éducateurs. Pour les jeunes, l’abstinence est présentée comme la stratégie indiquée.

Au niveau communautaire, l’étude recommande de renforcer les sensibilisations auprès des responsables religieux, chefs de familles en vue de soutenir les jeunes face au GND.

Dans les centres de santé, il y a nécessité à renforcer les compétences en SSR et de travailler sur les perceptions du personnel. Auprès des jeunes, il faut également poursuivre les activités d’éducation à la sexualité initiées dans les établissements secondaires et l’initiation au niveau des lieux de vulnérabilité (débits de boisson, sites d’orpaillage).

A l’échelle locale, l’étude recommande l’application de la loi concernant les situations où l’avortement est autorisé et lutte contre la stigmatisation des filles avec une GND.

Enfin, la révision des dispositions juridiques incohérentes ou comportant des insuffisances pour la promotion des droits SSR. Par exemple, la législation du Burkina autorise l’avortement dans certaines conditions, en cas de viol ou d’inceste, de malformation congénitale ou de danger de la santé de la mère. « Mais il y a aussi des dispositions qui ne permettent pas à une fille qui habite dans une zone reculée qui a été violée, d’accéder à cet avortement. Il faut qu’il y ait des médecins qui contre signent la demande d’avortement alors qu’il ya des zones où il n’y a pas de médecin. Parfois la durée du procès est plus longue que celle de la grossesse » a regretté le Dr Billy Sivahera.

Après l’étude, Médecin du monde estime que la balle est désormais dans le camp des autorités du Burkina Faso qui doivent avoir des politiques favorables à la santé sexuelle et reproductive.

Tiga Cheick Sawadogo

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