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Madagascar tribune | Madagascar | 11/09/2015 | Lire l'article original
Apparemment, la peste ne nous laisse aucun répit. La saison de la peste, entre le mois de septembre au mois de mars, démarre sur les chapeaux de la roue. Nous avons une saison de la peste régulière comme la saison de pluie ou la saison de récolte de la vanille ! Après la peste pulmonaire de Moramanga du mois dernier, deux enfants d’une même famille atteints de la peste bubonique viennent de mourir à Ambohidratrimo, région Analamanga. Leur mère est encore traitée à l’hôpital. Les autorités sanitaires rassurent la population et informent que la situation est sous contrôle. Des médicaments ont été distribués aux proches des victimes.
Selon les autorités sanitaires, l’absence de diagnostic fiable depuis le début de la maladie explique les décès. Ils ont été traités pour toutes les autres maladies sauf la peste. Ce n’est que lorsque les 2 enfants sont décédés et la mère très affaiblie que les proches se sont affolés, soupçonnant une épidémie.
Les chercheurs et autres scientifiques tentent depuis un certains temps de trouver des réponses à la persistance de cette épidémie moyenâgeuse à Madagascar.
Pour la majorité des gens non scientifiques, le manque d’hygiène, la défaillance des structures de santé et le l’absence de l’Etat d’une manière générale, expliquent en grande partie la persistance de l’épidémie de la peste. En premier lieu, le manque d’hygiène est patent partout aussi bien en ville que dans les brousses. Par mauvaise habitude et/ou à cause de l’insuffisance des moyens, la majorité vivent avec ou à proximité des immondices diverses qui attirent forcément les rats porteurs des puces à l’origine de cette terrible et honteuse maladie. Les responsables sanitaires sensibilisent la population de se rendre dans les centres de santé dès l’apparition des premiers symptômes.
Mais une bonne partie de la population, surtout celles des zones rurales, isolées ne sont pas forcément au courant des symptômes en question. D’autant que sans moyens (la plupart) ils ne sont pas forcément très enthousiastes d’aller dans les centres de santé de base ou à l’hôpital public où tous les médicaments et autres consommables comme le coton ou les compresses sont à la charge des patients, au cas où les hauts dignitaires de l’Etat ne le savent pas. Le personnel médical fonctionnaire est présent pour le soin, c’est tout. Les autorités sanitaires se justifient en expliquant que le traitement de la peste est gratuit. Oui, mais les patients ne savent pas forcément qu’ils sont victimes de la peste quand ils tombent malades. Ils s’inquiètent en premier lieu ce qu’ils doivent débourser s’ils se rendent dans les centres de santé public. Ils préfèrent de loin se rendre dans les centres de santé détenus par les religieuses s’il y en a sur place. Sans oublier que certains personnels de la santé font de mauvais diagnostics, cas déjà constaté aussi bien à Antananarivo comme le cas d’Ankasina dernièrement et le présent cas.
Madagascar est un des rares pays où la peste sévit encore d’une manière endémique. Les hauts dignitaires de l’Etat pourraient peut-être établir un pacte de responsabilité avec la population pour ce n’est qu’endiguer cette maladie à défaut d’autres prises de responsabilité en sa faveur !
Léa Ratsiazo
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