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Le Faso | Burkina Faso | 19/02/2016 | Lire l'article original
Au niveau de ce service sont prises en charge les personnes souffrant d’insuffisance rénale aiguë ou chronique. L’insuffisance rénale aigüe peut découler de maladies mal soignées telles le paludisme, la diarrhée ou de maladies à risque rénal comme l’hypertension, le diabète, l’obésité, les calculs rénaux... Les reins du malade ne fonctionnent plus normalement et n’arrivent plus à éliminer les toxines qui se trouvent dans le sang. Cette situation provoque alors des troubles de fonctionnement de l’organisme humain. Le malade, parce que les reins ne fonctionnent plus normalement, tombe dans la toxicité urémique, une sorte d’auto-intoxication. Il faut alors trouver les moyens d’éliminer les toxines de son organisme.
L’insuffisance rénale aiguë traitée à temps permet à certains patients de recouvrer au bout de 03 à 05 séances de dialyse leur fonction rénale (40 à 45% des cas contre 20 à 22%). Sinon la maladie évolue, devient chronique et est appelée insuffisance rénale chronique. Dans un tel cas de figure, son traitement est à vie avec d’énormes contraintes. Il faut régulièrement des séances de dialyse afin de prolonger la vie du malade. Au cours de ces séances de dialyse, on élimine les déchets et les toxines du sang à travers une membrane jusqu’à un liquide appelé bain qui sera lui-même acheminé vers les égouts. Dans le cas des dialyses liées à une insuffisance rénale chronique, il s’agit concrètement de séparer la mort d’un organe vital (rein) à la mort de l’individu. Cela maintient le malade en vie malgré la mort de ses reins, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il s’agit d’autres organes vitaux (foie, cerveau) dont l’arrêt de fonctionnement entraine la mort du patient.
Les contraintes liées à la prise en charge
« Les difficultés ne datent pas d’aujourd’hui. Elles existent depuis longtemps avec des périodes d’accalmies et des périodes plus aiguës. ll y a eu des situations plus critiques que maintenant. C’était le cas pendant les inondations de 2009 lorsque tous nos appareils ont été détruits. Et comme ce n’est pas des équipements qu’on trouve partout sur le marché, il a fallu que le personnel soignant et les maintenanciers se mobilisent pour limiter les dégâts », nous confie d’abord le Pr Lengani Adama, chef de service Néphrologie et Hémodialyse. Il parlera ensuite d’un problème de manque de consommables auquel est parfois confronté son service et encore récemment : « Pour revenir à la situation actuelle, il faut dire qu’on n’à pas suffisamment de consommables. Il s’agit d’un certain nombre de matériels à réunir qu’il faut pour faire une dialyse et dont le manque d’un élément du kit empêche la dialyse. Ces consommables en nombre tournent autour de dix. Chaque année, nous exprimons les besoins pour les commandes. Une fois l’approvisionnement effectué, l’infirmier responsable fait des bons pour les décaissements. En principe, on devrait savoir au bout d’un certain temps, combien de temps on peut encore tenir. Dans les années 2002-2003, on avait même essayé d’avoir un logiciel de gestion de seuil d’alerte. Mais ça n’a pas fonctionné. Depuis 2007-2008, nous avons eu des périodes de ruptures qui nous ont obligés à espacer les séances ».
La norme acceptable serait de 02 à 03 séances par semaine ce qui était le cas à Yalgado au début. Puis c’est passé à 01 séance tous les 04 jours ; 01 séance tous les 05 jours et maintenant tous les 06 ou 07 jours pour certains malades, ce qui n’est pas à leur avantage. Le Pr a aussi fait cas du manque de personnel soignant et surtout de spécialistes mais aussi de régulation du nombre de malades qui est énorme.
Il y a urgence à agir
Au bas mot, ils sont plus de 450 patients qu’il faut annuellement prendre en charge au niveau de la ville de Ouagadougou uniquement. Car la dialyse est déconseillée pour les malades éloignés du centre de soin. Et les coûts sont de 15000fcfa/séance pour les cas d’insuffisance rénale aiguë dont le traitement requiert 03 à 05 séances. Dans le cas de celles chroniques, il fallait débourser environ 700000fcfa/mois. Mais depuis 2010 et avec la subvention de l’Etat, il faut maintenant payer une seule fois 500000fcfa pour les cas chroniques.
Seulement, la conséquence est que le nombre de patients est passé au double en l’espace de 02 ans provoquant une saturation et un dépassement de 1,5 point du nombre de malades alors qu’il faut rapprocher les séances au moins à 2/semaines pour plus d’efficacité et éviter l’accumulation des toxines dans le sang.
Le Pr Lengani a estimé qu’il fallait davantage de solidarité nationale dans la prise en charge des malades dont l’état nécessite des dialyses. Et on ne peut pas ne pas penser à tous ces Burkinabè qui meurent dans l’anonymat le plus total d’une insuffisance rénale parce qu’ils sont pauvres ou sont éloignés de la capitale.
Il a enfin terminé par des conseils simples qui permettent de prévenir la maladie : faire le sport, éviter de consommer trop de sel et de graisse, éviter l’automédication et la prise de médicaments de rue, bien soigner des maladies à risque rénal comme l’hypertension, le diabète, l’obésité...
Angelin Dabiré
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