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Revue de presse de Santé tropicale

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Paludisme : faute de financement de l’Etat, les intrants se raréfient

Sidwaya | Burkina Faso | 01/03/2016 | Lire l'article original

2016 est une année charnière dans la lutte contre le paludisme au Burkina Faso. Faute de financement de l’Etat, de nombreux intrants se raréfient dans les différentes formations sanitaires. Le district sanitaire de Tenkodogo est en rupture de kits de paludisme grave pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes, depuis juillet 2015. En août, ce fut le tour du Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) urbain de Pô d’être en rupture des Introductions et mise à l’échelle en 2006 des Combinaisons thérapeutiques à base de dérivés d’Artémisinine (ACT) pour la prise en charge du paludisme chez les nourrissons et arhémeter luméfantrine.

En août et septembre de la même année, la rupture des ACT enfant et petit enfant, de la quinine 300 et arthémeter luméfantrine est constaté au Centre Médical Urbain (CMU) de Dédougou. En octobre, les enfants et les femmes enceintes du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Fada N’Gourma n’ont pas bénéficié de kits de paludisme grave. Le 10 novembre 2015, le Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA) de Pô connaît à nouveau, la rupture d’ACT pour nourrisson. Comme par effet de contagion, au 4e trimestre de l’année 2015, c’est au tour du CMU de Dédougou de connaître une rupture de Arthémeter luméfantrine comprimé, d’ACT nourrisson, enfant, petit enfant et adultes. Pire, dans un communiqué en date du mercredi 17 février 2016, le ministère de la Santé annonçait officiellement la rupture de kits de prise en charge des cas de paludisme grave pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans sur toute l’étendue du territoire national. Cette situation que vivent désormais les formations sanitaires inquiète les acteurs de la santé, les populations et les partenffaires au développement. Pour le directeur du programme national de lutte contre le paludisme, Yacouba Savadogo, l’urgence s’impose. Donc, il faut rapidement mettre en œuvre la contrepartie financière nationale de la subvention du Fonds mondial qui est de 8 173 731 919 de F CFA pour 2015, 8 582 418 514 pour 2016 et 9 011 539 440 pour 2017 pour l’achat des intrants (kits d’urgence pour femme enceinte et enfant de moins de 5 ans et ACT). Si, cette contrepartie est payée, souligne-t-il, la plus grande sera orientée vers l’achat des kits afin que l’urgence soit levée au plus tôt. Qu’à cela ne tienne, pour le secrétaire exécutif du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME), Simon Kaboré, plusieurs raisons pourraient expliquer les ruptures de stocks de médicaments de prise en charge du paludisme. Outre le déficit de financement de l’Etat, il dénonce les cas de mauvaise gestion des stocks d’intrants. « Les médicaments donnés gratuitement sont détournés et revendus dans des circuits parallèles. Tant que ces problèmes ne sont pas résolus, on aura injecté beaucoup d’argent, il y aura des déperditions et des ruptures qui seront créées par les gens qui détournent les médicaments pour d’autres fins », insiste-t-il.

70 districts sanitaires concernés

Le budget alloué à la lutte contre le paludisme au Burkina Faso est le nœud gordien du déficit d’approvisionnement des formations sanitaires. Or, dans une lettre en date du 1er août 2014, adressée à Youssouf Sawadogo, gestionnaire du portefeuille pour le Burkina Faso du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose, le « pays des Hommes intègres » s’est engagé à payer sa part contributive dans la lutte contre ces maladies. Mais faute de financement, les intrants anti-palu se raréfient dans les 70 districts sanitaires du pays. Aïcha Tamboura a la mine grave, lorsque nous la rencontrons, dans la nuit du 22 février 2016 au CMA de l’ex-secteur n°30 de Ouagadougou. Elle ne comprend toujours pas, pourquoi, les intrants anti-palu ne sont pas disponibles pour les enfants. « J'ai accompagné ma tante qui a son nourrisson malade, depuis deux semaines maintenant. Le médecin l'a consulté et nous a dit qu'il a le paludisme. Mais, il nous a fait savoir qu'il n'y avait pas de médicaments pour nous, parce que c'était fini », relate tristement, Mlle Tamboura. Découragée, elle affirme que cette situation se ressent dans tout l'hôpital. « C'est vrai parce que, j'ai vu plusieurs parents se plaindre », lance-t-elle.

Respecter les engagements

Tout en reconnaissant que les sources de financement des intrants anti-palu sont différentes, le directeur général de la CAMEG, Dr Jean Kadéba rassure. A l’en croire, des dispositions ont été prises pour la disponibilité des intrants paludisme. « Il y a ceux que la CAMEG vend directement (les ACT, quinine...). Les districts, officines… s’ils ont de l’argent, peuvent venir directement se les payer », précise-t-il. Pour les ACT, rappelle-t-il, l’Etat a opté pour une subvention des prix. « La chloroquine était très accessible au plan financier à 100 F CFA pour le traitement du paludisme », soutient M. Kadésba. Mais, avec le changement du protocole thérapeutique, confie-t-il, il a été décidé de ne plus utiliser la chloroquine pour diverses raisons techniques. « De nouvelles molécules ont été proposées et recommandées par l’OMS. Ces molécules coûtaient malheureusement chères », informe le DG de la CAMEG. Et des partenaires nationaux et internationaux se sont investis pour rendre les molécules accessibles à la population. D’où l’intervention, pour la subvention du Fonds mondial, Banque mondiale, USAID, Malaria consortium et l’Etat burkinabè. « De la participation de tous ces acteurs, s’il y a des molécules dont la couverture financière n’est pas totale, l’Etat vient compléter ces besoins pour permettre aux patients de les acquérir à un coût réduit », explicite le DG de la CAMEG. Mais tout est mis en œuvre à la CAMEG pour que les structures sanitaires puissent avoir les produits subventionnés disponibles, confirme-t-il. L’Etat a opté pour la gratuité des médicaments pour la prise en charge du paludisme grave chez l’enfant de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. A l’entendre, si l’Etat débloque les financements, tout sera mis en œuvre pour rendre disponible les produits tout en rassurant que pour les produits en vente libre, ils sont toujours disponibles. « Nous ne mettrons pas des marges pour les rendre inaccessibles financièrement. Quelle que soit la situation, la CAMEG travaille pour que les prix diminuent, sinon maintenus. Souvent, il y a des molécules que la CAMEG vent à perte pour qu’elles soient accessibles aux populations », précise Dr Kadeba. Car, selon ses dires, sa structure a aussi pour mission d’accompagner l’Etat dans sa politique nationale de santé des populations. « Etant donné, que nous ne fabriquons pas ces produits, nous les achetons. Pour qu’il n’y ait pas une rupture de la chaîne, il faut que des dispositions soient prises pour nous permettre de les acheter afin que les fournisseurs qui nous font confiance continuent toujours de nous les livrer », indique-t-il. Organisation de la société civile, le RAME, selon son directeur exécutif, Simon Kaboré est chargé de faire le plaidoyer pour influencer les politiques en faveur de la santé pour tous. Et sur le terrain, les membres de l’Observatoire communautaire pour l’accès au service de santé (OCCAS), présents dans les 13 régions du Burkina Faso en collaboration avec des associations, collectent tous les jours, les données sur la situation sanitaire. « Chaque trimestre, nous faisons un bilan de l’accès des populations aux soins dans ces régions. Nous faisons les analyses, élaborons les rapports. C’est ce qui nous permet d’interpeller les décideurs pour qu’ils soient informés des dysfonctionnements sur le terrain et corriger les insuffisances », précise-t-il. « 15 points focaux sont actifs au sein des formations sanitaires où ils vérifient la disponibilité d’un certain nombre d’intrants contre le paludisme. Pour le 3e trimestre de 2015, nous avons constaté un certain nombre de problèmes de rupture d’intrants contre le paludisme qu’ils nous ont signifiés », ajoute le chargé de communication du RAME, Souleymane Ouédraogo.

L’urgence s’impose

M. Kaboré dit déplorer cet état de fait, car pour lui, les trois maladies dites prioritaires (VIH, paludisme et tuberculose) 2015, n’ont pas connu un engagement financier de l’Etat, parce que, les quotes-parts n’ont pas été exécutées. « C’est vrai que nous étions en période de Transition, il y avait des priorités. Mais, le paludisme qui est la première cause de mortalité devait aussi être inscrit dans les priorités. C’est dommage que cela n’a pas été le cas », regrette-t-il. Il poursuit : « le risque est que nous avons déjà beaucoup de ruptures sur le terrain, nous aurons beaucoup de morts, mais nous bloquons les financements internationaux. Car, ils sont conditionnés par l’engagement pris par l’Etat pour verser sa part de financement dans la lutte contre cette pathologie », déclare le secrétaire exécutif du RAME.

Pour juguler cette situation, il a d’autres solutions. Simon Kaboré souhaite qu’au-delà des discours politiques, que les questions de santé soient inscrites dans les priorités du nouveau gouvernement. Aussi, qu’il y ait un regard particulier dans la gouvernance dans tous les domaines de la santé. « Il faut que le gouvernement prenne à bras- le-corps ce problème. Nous jouons vraiment notre rôle d’interpellation et d’orientation. Il faut que les alertes que nous envoyons soient écoutées pour l’éradication du paludisme », plaide le secrétaire exécutif du RAME. Mais, Souleymane Ouédraogo insiste qu’à l’instar des organisations de la société civile, le RAME continuera à jouer son rôle de veille citoyenne pour rappeler au gouvernement, à tout moment, ses obligations.

Abdel Aziz NABALOUM

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