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Le patriote | Côte d'Ivoire | 16/01/2006 | Lire l'article original
Dégradation du bâtiment et vétusté du matériel
Le bâtiment qui abrite la Pédiatrie a besoin d’un sérieux coup de peinture. Sous l’effet des intempéries, les murs sont complètement défraîchis et lézardés à plusieurs endroits. Des toiles d’araignées ont crépi de nombreuses fenêtres. La salle d’urgence n’échappe pas à cette triste réalité. Cela semble confirmer que les services de nettoyage et d’entretien n’existent plus à cet endroit. Les souris et les cafards, eux, y foisonnent. Même en plein jour, on les voit circuler librement sans que personne ne s’en émeuve. « Ce n’est rien ça. Si vous venez ici la nuit, vous les verrez errer dans toutes les salles », nous lance un aide soignant qui lit l’étonnement sur notre visage. Ces bêtes, nous informe-t-il, ont élu domicile dans les nombreuses armoires qui servaient autrefois à conserver les médicaments. “Depuis un certain temps, nous ne recevons plus de médicaments. Ces caisses abandonnées, recouvertes de poussière et de toiles d’araignées, sont tombées dans un délabrement total et ce sont elles qui abritent ces bestioles », avoue notre interlocuteur. Il n’y a pas que les Urgences qui souffrent de ce « mauvais traitement ». Les autres salles d’accueil ne sont pas non plus mieux loties. Dans ces salles, la plupart des lits en fer sont très vétustes. Avec la rouille partout. Les matelas sont très sales et tous troués. Aucun drap n’est prévu pour la couverture des lits, encore moins pour les patients. Les chambres, de véritables nids de moustiques, ne sont pas dotées de moustiquaires. A cela, s’ajoutent des conditions hygiéniques approximatives. Même les robinets installés, pour alimenter les patients en eau ne sont plus fonctionnels. « Pour avoir de l’eau, nous sommes obligés de sortir du bâtiment ou aller au fond de la salle où se trouvent quelques rares pompes encore fonctionnelles », déplore la mère d’un enfant sous perfusion. Avant de reconnaître que la vie à l’intérieur de la Pédiatrie est très dure. Même constat au niveau de la cuisine. Pour une cuisine, cette salle a plutôt l’allure d’une vieille boulangerie abandonnée. Comme aux urgences, son état de délabrement a fait d’elle un second refuge pour les souris. A la vue de cette cuisine recouverte aussi de poussière, on comprend aisément qu’elle est utilisée très rarement. Négligence, peut-être, mais sûrement pour faute de moyens financiers. Les pannes de la climatisation et les coupures d’électricité viennent en rajouter à cette liste de défections. Dans plusieurs services, deux climatiseurs sur trois ne fonctionnent pas. Cela est d’autant plus grave quand on sait que les médicaments ont besoin d’être conservés à une température convenable.
Déficit de médicaments
Pour de nombreux médecins de la Pédiatrie, tous ces problèmes énumérés, ci-dessus, ne sont que la partie visible de l’Iceberg. A les écouter, les véritables problèmes de la Pédiatrie sont : le manque criant de médicaments de première nécessité et de matériel de travail. La pharmacie située tout juste à l’entrée de la Pédiatrie est à moitié vide. « Très souvent, les parents sont obligés d’aller payer leurs ordonnances dans les pharmacies extérieures », nous confie un médecin. Et de continuer « Ici, nous manquons de tout. Du simple coton à l’alcool, en passant par les seringues, les parents doivent tout acheter dehors ». Le manque de sang est aussi un autre problème. Assise à côté de son fils de 3 ans, Mme Y. A, pensive, scrute l’horizon. Cela fait quelques jours que son bébé attend du sang. « Chaque jour, le docteur passe pour nous encourager. Mais, l’attente devient très longue et je commence à perdre espoir », lâche-t-elle d’un ton triste. Comme on le voit, le service de Pédiatrie du CHU de Treichville a perdu de son lustre d’antan. De ce fait, il est devenu plus un danger pour les patients qu’un secours pour la sauvegarde de leur santé.
D. Maïmouna
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