Le ministère de la Santé en collaboration avec l’Institut de Santé Globale (ISG) a conçu en 2014, un film pédagogique axé sur la mortalité maternelle. Intitulé "Aux frontières de la vie", ce film a été bouclé et sera diffusé dans les établissements de santé publics et privés du Burkina Faso. Le 8 décembre 2016, il a été lancé officiellement.

Le ministère de la Santé est déterminé à renforcer l’enseignement dispensé sur la santé maternelle dans les écoles de santé. Dans ce sens, il a commandé un film documentaire de 66 minutes afin de mieux faire passer le message chez les futurs professionnels de santé, sur les difficultés que vivent les femmes. Intitulé ‘’Aux frontières de la vie’’, il a été lancé le 8 décembre 2016, à Ouagadougou. Ce documentaire apporte un éclairage sur les politiques et systèmes de santé par l’analyse des différentes barrières de l’accès aux soins qualifiés, dont les rouages empêchent les femmes d’accéder à des soins de qualité. Il dresse également le portrait de tous les acteurs, hommes et femmes, qui contribuent à réduire ces décès par la mise en œuvre de solutions locales et nationales fortes. La voix des femmes enceintes occupe une place prépondérante dans ce film et c’est sur la base de leur témoignage et de leur courage que se tisse ce documentaire. « En plus du film pédagogique, l’institut de santé globale de l’Université de Genève a consenti un montant de 4 millions de francs CFA pour l’achat d’équipements (vidéos projecteurs et enceintes sonores) », a annoncé le directeur général de la Santé, Dr Salifou Konfé. Le film a été réalisé de façon bénévole par Sophie Inglin de l’Université de Genève et soutenu financièrement par le bureau de la Solidarité internationale du Canton de Genève, la commission des affaires humanitaires des hôpitaux universitaires de Genève et les communes de Cologny et Plantes-Ouates.

Son coût a été estimé à plus de 30 millions de francs CFA par la réalisatrice, Sophie Inglin. Ce nouveau modèle d’enseignement est réservé prioritairement aux élèves sages-femmes en 3e année d’étude et aux étudiants de médecine en 7e année. En moyenne, chaque année, 762 élèves sages-femmes en 3e année et 400 étudiants en 7e année de médecine bénéficieront de cet outil. Cet enseignement sera dispensé une fois par année dans les douze sites principaux d’enseignement, soit les facultés publiques et privées de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ainsi que les écoles de santé publique. En clair, les sites concernés, exception faite des universités (pour ce qui concerne la médecine) sont ; les Ecoles nationales de santé publiques de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma, Ouahigouya, Koudougou et les écoles privées de santé Louis-Pasteur de Koudougou, Wend-Panga de Ouagadougou et Sainte-Edwige de Ouagadougou. Selon le directeur des établissements de santé, Dr Pierre Yaméogo, 25 enseignants et 7 experts ont déjà été formés à l’usage de l’outil audio-visuel. « Sur le terrain, chaque enseignant qui a bénéficié de la formation programmera ce nouveau modèle de cours. Nous allons au niveau central, programmer des sorties d’appui pour les aider à le dispenser », a dit Dr Yaméogo. Pr Blandine Bonané/Thiéba, enseignante à l’Université de Ouaga 1 Pr Joseph-Ki-Zerbo, par ailleurs, chef de service obstétrique au CHU-YO, a souhaité que le documentaire serve d’outil de plaidoyer auprès des décideurs afin qu’ils ouvrent le bon œil sur le phénomène de la mortalité maternelle. Pour Dr Pierre Yaméogo, le support audio-visuel dans l’enseignement comporte de nombreux avantages tels qu’une sensibilisation immédiate par le témoignage de femmes et compatriotes concernés et touchés par la problématique de la mortalité maternelle. L’objectif dans les années à venir, a-t-il indiqué, est de permettre à l’ensemble des écoles de santé du Burkina Faso, de bénéficier du film.

Gaspard BAYALA

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