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Revue de presse de Santé tropicale

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Pratique illégale de la médecine au Burkina : près de 15 cas graves recensés entre 2014 et 2017

Le pays | Burkina Faso | 24/02/2017 | Lire l'article original

Le Conseil de l’Ordre national des médecins mène une lutte acharnée contre la pratique illégale de la médecine en vue de protéger les populations. Cette détermination a permis de déceler ces 3 dernières années près de 15 cas graves, dont 7 ont fait l’objet de poursuite judiciaire. Pour éclairer l’opinion publique sur ces cas et le sens de sa lutte, le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Ouagadougou (CROM-Ouaga) a rencontré, le 23 février 2017, les Hommes de médias dans la salle de conférences de la direction du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.

Cette conférence de presse a été animée par le président du CROM-Ouaga, le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo, avec à ses côtés, le vice-président, le Pr Ag Adama Sanou, le secrétaire général, Dr Ismaël Diallo, et la Trésorière adjointe, Dr Doris K. Ouoba.

N’exerce pas la profession de médecin qui veut, mais qui peut. Ceux qui ignorent cela ou du moins ont foulé aux pieds les règles qui régissent ce noble métier ont subi la foudre du Conseil national de l’Ordre des médecins. Et ce n’est pas Mamadou Chérif Dabo ou Mahamadi Ouédraogo qui dira le contraire. En effet, le premier cité s’adonnait à la pratique illégale de la médecine. Or, il n’a jamais mis les pieds dans une école de médecine, selon le président du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Ouagadougou, le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo. Mis aux arrêtés le 10 juin 2014 et jugé dans la même année, Mamadou Chérif Dabo a été reconnu coupable des faits d’usage de faux, notamment de faux diplôme de docteur en médecine, d’usurpation de titre de médecin et d’exercice illégal de la profession de médecin. Condamné à 24 mois d’emprisonnement, avec interdiction de séjour au Burkina pendant 10 ans et 40 millions de F CFA de dommages et intérêts à verser à l’Ordre des médecins, Mamadou Chérif Dabo a fait appel du jugement mais jusque-là, il n’y a pas eu d’audience. Mais à la grande surprise du Conseil de l’Ordre, il a été mis en liberté provisoire à l’audience du 13 février 2015 par la Cour d’appel, « soi-disant pour raison médicale. Notre conseil n’en a jamais été avisé, ni le Conseil de l’Ordre. L’individu aurait ainsi organisé son insolvabilité puis quitter le Burkina », a raconté le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo avec un air triste.
Selon ses explications, c’est par voie de presse que le Conseil de l’Ordre des médecins a découvert que le certificat médical dont il a bénéficié était non seulement faux car signé par un autre faux médecin du mon de Mahamadi Ouédraogo dont le dossier est en instruction, mais que Mamadou Chérif Dabo n’avait jamais eu de permission pour sortir hors de la MACO pour des soins.

Le CROM-Ouaga pour la manifestation de la vérité sur les conditions de libération de Mamadou Chérif Dabo

Un courrier avait donc été adressé à la ministre de la Justice d’alors, mais il est resté lettre morte, car le Conseil de l’Ordre n’a jamais eu de réponse. C’est ainsi qu’il a saisi les nouvelles autorités qui ont promis de donner une suite. Aux dernières nouvelles, l’affaire a été enrôlée dans les dossiers de la commission d’enquête du Conseil supérieur de la magistrature. Le conseil de l’Ordre qui a été auditionné sur le sujet le 2 février 2017 espère qu’il y aura une manifestation de la vérité sur les conditions de libération de Mamadou Chérif Dabo de nationalité ivoirienne. Abordant le dossier Mahamadi Ouédraogo, le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo dira que ce dernier qui a signé le faux certificat médical au profit de Mamadou Chérif Dabo, était un fonctionnaire de l’Etat et totalisait à la date de son arrestation, plus de 10 ans de service. Avec un faux diplôme venu de la Côte d’Ivoire, ce dernier avait réussi à s’inscrire frauduleusement au tableau du Conseil de l’Ordre des médecins le 29 mars 2005 sous le numéro 920, après avoir fait, entre autres, la chirurgie d’urgence à Sapouy. Il jouit actuellement d’une liberté provisoire en attendant son procès et le Conseil de l’Ordre se demande s’il ne va pas prendre la poudre d’escampette avant son jugement. Outre ces deux cas, le Conseil de l’Ordre des médecins a épinglé 5 autres faux médecins. Il s’agit de Mahamadi Dicko, un faux médecin anesthésiste et réanimateur qui évoluait à Ouagadougou avec un faux diplôme qui proviendrait de l’Université de Libreville au Gabon.

Selon le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo, c’est suite à une demande d’emploi au poste d’anesthésiste réanimateur auprès du Centre hospitalier national Blaise Compaoré que ce dernier a été démasqué après vérification de son dossier de candidature. Son diplôme de doctorat en médecine n’était pas authentique, celui de spécialisation en anesthésie réanimateur était également faux. Après son arrestation et l’audition du Conseil de l’Ordre par la gendarmerie, plus de nouvelle de lui. Le Conseil de l’Ordre se demande si le faussaire est toujours à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), ou en liberté provisoire ou s’il est hors du pays. Il espère que le 1er substitut du procureur du Faso qui avait promis de lui fournir plus d’informations sur ce sujet, le fera dans les jours à venir. Le Conseil s’interroge également sur le cas d’Illah Mohamed Magelat Adaré, promoteur de 7 centres de santé dénommés « Association santé pour tous en 2030 », qui avait été interpellé le 10 juillet 2015, jugé et incarcéré. Toujours est-il que ce dernier dont le matériel médico-technique et les médicaments (2, 6 tonnes) avaient été saisis, n’a pas encore soldé ses comptes avec le Conseil de l’Ordre à qui il doit payer des dommages, selon le principal animateur de la conférence. Si le Conseil de l’Ordre s’interroge sur ces 4 cas, il semble être situé sur les 3 autres cas, notamment celui de Yacouba Ouédraogo, condamné à 6 mois de prison avec sursis et au paiement d’un franc symbolique pour usurpation de titre de médecin, de l’étudiant Tangara qui exerçait illégalement la profession de médecin alors qu’il avait abandonné l’université en année de thèse. Jugé environ 2 mois après son incarcération à la MACO, ce dernier avait été relaxé. Les membres de l’ONG Direct AID qui ont aussi exercé illégalement la médecine au Burkina ont été condamnés. Mais ils ont soldé leurs comptes avec le Conseil de l’Ordre, a affirmé le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo qui a précisé que de 2014 à 2017, plus de 15 cas graves ont été recensés dont certains sont en instruction et d’autres au stade de plainte. C’est le cas, a-t-il dit, du faux cardiologue qui exerce illégalement à Ouagadougou. Le Conseil de l’Ordre des médecins estime que ses documents sont faux, car son cachet porte le nom de Polyclinique Ste Marcelline qui n’existe pas au Burkina. En plus, il a déjà prescrit près de 12 médicaments avec de fortes doses et contradictoires à un cardiopathe de 54 ans. Il a été entendu mais n’a pas encore été arrêté, a expliqué le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo dont le souhait est qu’il soit mis hors d’état de nuire.

Environ 3 000 patients reçus par un faux médecin

A la question de savoir si les patients de ces faux médecins ont reçu des produits nuisibles à leur santé, la réponse du Pr Ag Charlemagne Ouédraogo est, on ne peut plus claire : « Ils ont certainement reçu des produits qui étaient nuisibles ». Et de s’appesantir sur le cas de Mamadou Chérif Dabo : « A l’arrestation de celui, il avait, reçu environ 3 000 patients et avait délivré des ordonnances avec des médicaments à posologie de cheval et qui pouvaient poser des problèmes. Certains patients ont toujours en leur possession des ordonnances qu’ils renouvellent. Ce qui n’est pas sans conséquence pour leur santé », a-t-il indiqué. Si le Conseil de l’Ordre avait été dédommagé à hauteur de 40 millions, il aurait pu mener une action pour retrouver ces personnes et corriger leur traitement et les réorienter vers d’autres spécialistes. Malheureusement, déplore le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo, le Conseil de l’Ordre n’a pas ces moyens, car il fonctionne sur la base des cotisations de ses membres. Toutefois, il a prévenu qui de droit afin que les patients de ce faux médecin soient retrouvés pour corriger leur traitement, a-t-il rassuré. Comment faire pour que ce faux médecin en fuite ne puisse pas nuire à d’autres malades ? Le Conseil de l’Ordre qui collabore avec presque tous les autres conseils de l’Ordre des médecins de l’espace CEDEAO-UEMOA y a pensé. En effet, il a transmis la photo et les condamnations de Mamadou Chérif Dabo au Conseil de l’Ordre des médecins ivoiriens pour publication. En plus de cela, il y a une plateforme internationale où on retrouve tous les Ordres en médecine, en santé, a rassuré le Pr Charlemagne Ouédraogo qui a précisé que ce faux médecin dont on ignore le vrai nom avait épousé une Burkinabè. En effet, le nom Mamadou Chérif Dabo est l’identité d’un médecin malien.

Répondant à une question relative aux conditions d’exercice de la médecine au Burkina, le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo dira que même si quelqu’un a le doctorat en médecine, tant qu’il n’est pas inscrit au tableau de l’Ordre des médecins, il ne peut pas exercer légalement la profession de médecin. C’est pourquoi d’ailleurs, l’Etat ou les établissements privés de santé ne peuvent recruter un médecin sans que ce dernier n’ait son attestation du Conseil de l’Ordre des médecins, a-t-il relevé. A son avis, l’Etat prend à bras-le-corps, le problème du Conseil de l’Ordre qui collabore avec les autres structures de santé. Mais comment reconnaître un faux médecin ? Difficile de le faire à vu d’œil. Mais le Conseil de l’Ordre y travaille, foi du Pr Charlemagne Ouédraogo. Il a d’ailleurs révélé que le Conseil est en train de mener certaines initiatives avec certains opérateurs de téléphonie mobile afin de permettre aux patients une fois devant un médecin de pouvoir l’identifier à l’aide du téléphone portable grâce à une application. D’autres initiatives visant le même objectif sont en cours, a souligné le Pr Ag Charlemagne Ouédraogo qui a, du reste, demandé l’accompagnement des médias pour réussir ce combat contre les faussaires.

Dabadi ZOUMBARA

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