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Radio France internationale | France | 06/03/2017 | Lire l'article original
90% des 300 000 décès maternels annuels ont lieu en Afrique et Asie. A Madagascar, le taux de mortalité maternelle est élevé, et n'a pas beaucoup varié depuis 20 ans. Des décès qui surviennent pendant ou après l'accouchement et qui pourraient dans la plupart des cas être évités.
La semaine dernière, durant 5 jours, une trentaine de médecins de toute l'île ont participé à un atelier organisé par l'Organisation Mondiale de la Santé pour mettre en place une nouvelle stratégie dans cette lutte.
Désormais, dans les hôpitaux publics, chaque décès sera suivi d'une enquête : un audit pour permettre d'améliorer les dysfonctionnements en interne et alerter plus facilement le ministère de la Santé. « Un atelier de formation sur la surveillance des décès maternels et ripostes » : une première étape, d'après le Dr Maurice Bucagu, de l'OMS à Genève, pour lutter contre la mortalité maternelle à Madagascar.
« On estime à 10 000 décès maternels chaque année pour environ 500 000 accouchements dans le pays. Il s'agit de partir des décès maternels, des décès des nouveau-nés, pour identifier ce qui n'a pas fonctionné dans les soins qui ont été prodigués et montrer des solutions pour que le personnel hospitalier puisse corriger ce qui ne marche pas. »
Manque de sang et manque d’argent
Des enquêtes pour montrer, par exemple, qu'il est urgent d'avoir des banques de sang dans chaque centre de soins. En effet, la première cause de mortalité des femmes à l'accouchement, est due à une hémorragie interne et à l'incapacité de transfuser la patiente faute de réserves de sang.
Mais pour Henrielle Emasignavy, médecin au centre hospitalier sur l'île Sainte-Marie, il y a aussi un problème culturel. Une femme sur deux accouche encore à domicile. « Pour moi, en tant que médecin, la raison pour laquelle il y a autant de femmes qui décèdent à l'accouchement ou après l'accouchement, c'est qu'elles préfèrent rester à domicile pour accoucher par ''habitude'', ou à cause de problèmes financiers parce qu'elles pensent qu'accoucher à l'hôpital c'est trop cher. En décembre dernier, il y a eu un cas d'accouchement à domicile. L'enfant est mort in utero. Avec la matrone, la femme n'a pas eu les meilleurs soins qu'elle devait avoir, elle n'a pas non plus eu le bon diagnostic. Elle est morte d'une septicémie, dans sa communauté. »
Des enquêtes, mais une plus grande sensibilisation aussi auprès des femmes semble nécessaire. Sur la Grande île, un accouchement à l'hôpital public coûte environ 40 000 ar, soit 12 euros.
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