L'Association Burkinabè Raoul Follereau (ABRF) a animé une conférence de presse, le mercredi 15 mars 2017 à Ouagadougou. Elle a invité les Burkinabè à un engagement citoyen pour éradiquer la lèpre. De 2012 à 2015, environ 200 cas de lèpre sont diagnostiqués chaque année au « pays des Hommes intègres ». Et ce, avec 92% de forme contagieuse. L'information a été donnée par le président de l'Association Burkinabè Raoul Follereau (ABRF), Adama Jacques Ouandaogo, au cours d'une conférence de presse, le mercredi 15 mars 2017 à Ouagadougou. Pour lui, même si la lèpre ne constitue plus un problème de santé publique au Burkina Faso parce qu'ayant atteint le seuil OMS d'élimination depuis 1994 (moins d'un cas pour 10 000 habitants), la situation demeure préoccupante.

Et la vigilance doit rester de mise, a-t-il dit. « La lèpre est très peu contagieuse, car les premières tâches mettent 5 ans au minimum avant d'apparaître et il en faut d'autres encore pour que le malade devienne contagieux ; alors, il y a de quoi à s'inquiéter, si nous baissons la garde », a-t-il prévenue. Et pour endiguer ce mal, le président de l'ABRF a recommandé que la sensibilisation à l'endroit des populations sur la maladie soit continue. Aussi, il a souhaité l'amélioration des conditions de vie de celles-ci (l'instruction, hygiène... ), car la lèpre reste la maladie de la misère, des pauvres. « Les pays européens en sont arrivés à l'éradiquer en élevant le niveau de vie de leurs populations », a-t-il affirmé.

A ses dires, l'on peut guérir complètement de la maladie sans en garder de séquelles à condition que le mal soit diagnostiqué tôt et suivi du traitement approprié et bien observé. « Il faut se rendre dans un centre de santé dès l'apparition de taches indolores et insensibles sur la peau. Il ne faut pas attendre d'avoir les doigts ou les orteils crochus parce qu'en ce moment le processus de guérison devient long et cela n'est pas sans séquelles », a conseillé M. Ouandaogo. Et d'ajouter que la prise en charge du malade de la lèpre est totalement gratuite et le médicament est disponible dans toutes les formations sanitaires. « Aujourd'hui, c'est le schéma thérapeutique de l'OMS qui est mis en œuvre au Burkina Faso avec la poly-chimiothérapie.

Le traitement est gratuit et standardisé », a-t-il précisé. Existe-t-il des moyens de prévention ? M. Ouandaogo a rétorqué que l'une des meilleures méthodes pour prévenir une maladie infectieuse est le vaccin, mais il n'en existe pas dans le cas de la lèpre. Ce rendez-vous avec la presse a été organisé en prélude à l'organisation de la journée régionale par l'ABRF prévue, le 19 mars prochain dans la commune rurale de Pissila, dans la région du Centre-Nord. La sensibilisation à travers les médias locaux en langues moré et français, la prise de parole d'anciens malades sont, entre autres activités de cette journée. Pour ce qui concerne les critères ayant prévalu au choix de cette région, le président de l'ABRF a répondu aux journalistes qu'il est dû au caractère de régions les plus endémiques du pays, avec 15 cas en 2015. La lèpre est une maladie infectieuse très peu contagieuse causée par le bacille de Hansen.

Sa contamination se fait d'un malade à un homme sain à travers la dissémination du microbe par le mucus nasal, la bouche et les plaies cutanées. Aujourd'hui, elle classée parmi les maladies tropicales négligées et touche principalement la peau et les nerfs périphériques. L'Association burkinabè Raoul Follereau (ABRF) a pour missions de soutenir l'action des pouvoirs publics et organismes privés dans la lutte contre la lèpre, notamment par des actions de sensibilisation et d'information du grand public. Aussi, soutenir la réinsertion socio-professionnelle des anciens malades et des malades, initier et soutenir des projets de développement, etc.

Par Kadi Rabo

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