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Sidwaya | Burkina Faso | 27/03/2017 | Lire l'article original
L’allaitement maternel exclusif est bénéfique pour le nouveau-né jusqu’à ses six premiers mois de vie. Un refrain que l’on ne cessera d’entonner afin que les mentalités et les comportements changent. Fort heureusement, le message est bien compris et appliqué par plusieurs femmes. Si certaines évoquent les contraintes liées à leurs activités professionnelles ou occupations diverses pour opter l’allaitement mixte, d’autres femmes préfèrent nourrir leur bébé au sein exclusivement. Nous avons passé, grâce à l’ONG Alive and Thrive, quelques heures avec Habibou Soré, une commerçante au marché central de Ouagadougou.
Habibou Soré est une commerçante au grand marché de Ouagadougou. Elle y vend des pagnes, des foulards, des turbans, etc. Des articles qu’elle vend en gros et en détail. La quarantaine bien sonnée, dame Soré est habillée en tenue...teint clair, elle jette un sourire furtif à l’approche d’un probable client. Lorsque nous la retrouvons le vendredi 24 mars 2017, elle est en plein marchandage avec des clientes, son garçonnet de cinq mois sur les jambes. Il se prénomme Mohammed Chérif. Elle est aidée dans cette tâche par sa petite sœur. Le débat est houleux puisque les coûts sont jugés exorbitants par l’autre partie, mais compte tenu de la qualité des produits, Habibou tente de convaincre ses visiteuses. Dans ce contexte mélangé au tohu-bohu du marché, le fils de Mme Soré s’invite dans les débats.
Il émet des cris, attirant ainsi l’attention de sa maman qui le caresse. Alors que les pleurs persistent, elle lui tend un téton. Le sein dans la bouche du petit, la marchande lui jette quelques coups d’œil, accompagnés de caresses et continue de s’entretenir avec les acheteuses. « Je lui donne uniquement le sein. Quand il pleure, je le cajole. Dès qu’il se calme, je m’occupe des clientes », explique la dame. Elle avoue que le garçonnet la « dérange trop » dans l’exercice de son activité.
Le lait maternel est mieux que les substituts du lait
Son « salut » vient de ses sœurs qui s’occupent soit du petit, soit des clientes lorsque le garçonnet commence à pleurer. « La plupart du temps, il reste avec mes proches qui sont au marché avec moi », dit-elle.
Habibou Soré confie que nombreuses sont ses consœurs qui l’ont conseillée l’allaitement mixte. Une pratique qui devrait la soulager. Mais, elle dit avoir opposé un refus catégorique. La commerçante effectue des déplacements à l’étranger avec son enfant, téton dans la bouche quand il le faut. Mme Soré s’est résolument engagée à allaiter exclusivement son garçonnet au sein, jusqu’à l’âge de six mois. « J’attends ses six mois pour lui donner la bouillie », dit-elle. Son choix pour l’allaitement maternel exclusif s’explique par son souci de respecter une pratique devenue coutumière. Puisqu’elle est mère de quatre enfants. « J’ai toujours donné mon sein à mes enfants. Je n’ai jamais connu le biberon. Je préfère l’allaiter moi-même, car le lait maternel est meilleur que les autres », justifie la maman. L’entourage de la commerçante témoigne de l’engagement de Habibou Soré à téter son garçon. Pour sa sœur cadette, c’est ce qu’il y a de meilleur pour l’enfant. Le sein lui offre une alimentation complète et saine, l’épargne de plusieurs maladies et rapproche la mère de l’enfant, selon ses termes.
Dans la pratique de l’allaitement maternel exclusif, une chose est de donner le lait jusqu’à six mois, une autre est de ne pas purger ni gaver le bébé. A ce propos, Habibou Soré estime que les agents de santé l’ont suffisamment conseillée. « Je ne le purge pas », rétorque la commerçante.
Les bienfaits de l’allaitement maternel ne sont plus à démontrer. Ce, à cause de la propagation de certains germes provoquant des maladies chez les nourrissons.
Lesquelles maladies peuvent être mortelles. C’est pourquoi, le Burkina Faso s’est inscrit dans une dynamique de consolidation de son partenariat en la matière afin de permettre à plusieurs structures et ONG de sensibiliser les populations. C’est le cas de l’ONG américaine Alive and Thrive. Présente dans plusieurs villes et villages du pays, elle mène des actions de terrain pour le changement de comportements. Des actions qui sont assorties de plaidoyers auprès des autorités afin d’accorder plus d’investissements aux actions de promotion de l’allaitement maternel.
Gaspard BAYALA
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