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Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 21/12/2018 | Lire l'article original
L'application de ce barème fait l'objet d'un consensus entre cliniques privées et assureurs. Maintes fois différée, l'application des tarifs du barème de 1998 dans les cliniques privées en Côte d'Ivoire devrait être effective le 1er janvier 2019. Du moins, à en croire, Dr Joseph Boguifo, président de l'Association des cliniques privées de Côte d'Ivoire (Acpci), qui s'exprimait sur la question le mardi 18 décembre dernier au siège de la Fipme (fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises).
Selon ce nouveau barème, actuellement à 12.000 F Cfa, la consultation en médecine générale devrait passer à 15.000 F Cfa, soit une augmentation de 25% tandis qu'en médecine spécialisée, la consultation devrait s'élever à 17.500 F Cfa contre 15.000 F Cfa aujourd'hui, soit une augmentation de 16%. « Ces tarifs datent de 1998, mais nous avons été amenés à surseoir à leur application à plusieurs reprises pour tenir compte des difficultés des populations » laisse-t-il entendre. Mais, précise-t-il, les cliniques sont des entreprises comme tout autre. Pour lui, soumises aux mêmes lois de gestion, les cliniques privées doivent être en mesure de compenser leurs charges.
Or, en 25 ans, note le président de l'Acpci, les charges n'ont fait qu'augmenter de manière exponentielle tandis que les tarifs pratiqués sont restés inchangés. Conséquences : « Les cliniques vivent d'énormes difficultés aujourd'hui, plusieurs propriétaires de cliniques privées ont dû vendre leur établissement, quand ils n'ont pas mis clé sous paillasson », déplore Dr Boguifo. Du côté de l'ordre des médecins, ce changement de tarifs ne pose aucun problème: « Les cliniques fixent les tarifs et honoraires et nous les envoient pour entériner. Ce ne sont pas de nouveaux tarifs, ils ont été entérinés par le gouvernement ivoirien suite à la dévaluation » note Dr Aka Kroo Florent, président du Conseil national de l'ordre des médecins de Côte d'Ivoire (Cnomci). Selon lui, les cliniques ont voulu faire une action sociale vis-à-vis des patients en appliquant le tiers payant, mais aucune loi ne les oblige à l'appliquer. En effet, dans le système du tiers payant, le patient paie 20% des soins quand l'assurance ou la mutuelle assure les 80%.
Toujours à propos de ce changement des tarifs qui se profile, au ministère de la santé et de l'hygiène publique, on joue la prudence : « attendons de voir », conseille Dr Bitty Marie-Joseph de la direction des établissements et professions sanitaires (Deps). Pour rappel, à l'issue d'une réunion tenue le 9 août 2018, les assureurs et associations professionnelles de la santé sous la supervision des ministères en charge de la santé et du commerce, avaient produit une déclaration suspendant l'application de ces nouveaux tarifs. Une suspension qui visait à préparer l'application de cette mesure dans un climat apaisé et permettre aussi aux assureurs de prendre les dispositions idoines. De manière consensuelle donc, la date du 1er janvier 2019 avait été choisie pour l'entrée en vigueur de ce barème. À quelques jours de l'échéance, une question est sur les lèvres. Un autre report est-il envisageable ?
Par FRANCIS KOUAMÉ
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