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Maladies rares - Les cancers de l'enfant de plus en plus fréquents

L'Observateur | Burkina Faso | 26/02/2019 | Lire l'article original

Demain 28 février, est célébrée la Journée mondiale des maladies rares. A cette occasion, Carnet de santé s'intéresse aux cancers de l'enfant. Autrefois très rare, ce mal, qui s'attaque aux moins de 15 ans, prend de l'ampleur au Burkina : de 6 patients en 2009, l'Unité d'oncologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Charles de Gaulle de Ouagadougou, l'un des deux centres de prise en charge (en plus de celle de Yalgado), comptait, en 2018, 92 enfants selon le Dr Sonia Douamba Kaboret, pédiatre chargée de ladite Unité.

Dans un entretien qu'elle nous a accordé le vendredi 22 février 2019, elle plaide d'ailleurs pour l'obtention de locaux adéquats à la prise en charge, l'unité étant devenue excentrique.

Dans notre organisme, les cellules se développent selon une logique et une chronologie bien précises. Mais en situation de cancer, ce développement devient désordonné, incontrôlable et anarchique.

Le cancer est alors défini comme un développement anormal et anarchique de cellules. S'attaquant aux adultes et aux personnes âgées, le cancer est aussi présent chez les tout-petits.

Selon le Dr Sonia Kaboret, Chef de l'Unité d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Charles de Gaulle, la spécificité du cancer chez les enfants, c'est qu'il attaque des tissus jeunes, embryonnaires, qui ont pour spécificité de réagir rapidement à la chimiothérapie, donc au traitement.

«C'est dire que le cancer de l'enfant diagnostiqué tôt, traité correctement donne généralement de bons résultats », a-t-elle assuré.

Cette maladie, autrefois quasi absente de notre contrée, prend de l'ampleur. « On remarque une augmentation notable du recrutement des malades », a relevé l'oncologue des enfants.

Avant de préciser : « Notre unité a débuté la prise en charge en novembre 2009 avec 4 à 6 patients ; en 2018 nous avons recruté 92 patients ».

Le sang, les reins et l'œil les plus atteints

Quels types de cancers rencontre-t-on chez les enfants ? Selon le Dr Kaboret, il y a notamment :

  • les lymphomes, qui sont des cancers du sang. Ils regroupent le lymphome de Burkitt, qui est très fréquent dans nos régions, et les leucémies, des cancers du sang avec 80% de leucémies aiguës lymphatiques fréquentes chez l'enfant. Elles se manifestent par une anémie à répétition ;
  • le cancer du rein, encore appelé néphro-blastome, qui se manifeste par une augmentation du volume de l'abdomen ;
  • et le cancer de l'œil, appelé le rétinoblastome, dont le premier signe d'alerte est une tache blanchâtre sur l'œil de l'enfant, également appelée leucocorie.

Un autre signe qui n'inquiète pas beaucoup les parents dans notre contexte, c'est le strabisme ou les yeux qui louchent. Devant un strabisme de l'enfant, il faut consulter en ophtalmologie, car cela peut être un signe annonciateur de cancer, recommande le docteur Kaboret.

D'où vient le cancer de l'enfant ?

Les facteurs de risque du cancer de l'enfant sont environnementaux (les insecticides, les pesticides, les hydrocarbures, les radiations ionisantes ou rayons X) et génétiques (dans le cas du rétinoblastome), dit le docteur.

Et notre alimentation qu'on incrimine tant ? « Oui, il y a des facteurs alimentaires, mais ils sont inclus dans les facteurs environnementaux.

Si vous considérez, par exemple, que ce que nous mangeons peut contenir des insecticides ou des pesticides, certains aliments peuvent être sources de cancers », a-t-elle indiqué.

La prise en charge est-elle possible au Burkina ?

Selon les explications du Dr Kaboret, la prise en charge des cancers de l'enfant est possible s'il y a les moyens nécessaires. « Dans les années 2000, un groupe de pédiatres africains et français, sous la houlette du feu Pr Jean Lemerle, ont créé le groupe franco-africain d'oncologie pédiatrique (GFAOP).

Ce professeur français ne trouvait pas normal que dans leur pays ils arrivent à prendre en charge et à guérir la plupart des cancers pédiatriques et qu'en Afrique, on n'eût pas accès aux traitements. Le Burkina Faso a adhéré au GFAOP en 2005.

Depuis son adhésion, la prise en charge est effective au CHU-YO, puis à CHUP/CDG dès 2009. Les lymphomes et les rétinoblastomes sont pris en charge au CHUYO tandis que les néphroblastomes et les leucémies le sont au CHUP/CDG.

Mais la prise en charge ne se fait pas seulement au sein de l'Unité d'oncologie pédiatrique, elle est multidisciplinaire, impliquant les autres spécialités (les radiologies, les chirurgies, le laboratoire, etc).

Le GFAOP intervient dans l'octroi des médicaments (chimiothérapie et consommables) et la formation du personnel médical et paramédical. Mais, comme on dit, si tu es couché sur la natte de quelqu'un, tu es couché à terre.

Avec la recrudescence du recrutement des malades, on est confronté à des ruptures de médicaments qui font que nous avons de grandes difficultés dans la prise en charge (les médicaments du cancer des enfants ne sont pas inscrits dans la gratuité : ndlr).

En période de rupture de molécules, nous remettons des ordonnances aux parents, et cela leur revient très cher.

En plus, nos locaux ne sont pas adaptés à la prise en charge des cancers de l'enfant. Nous avons besoin de chambres pour isoler nos patients fragiles », a-t-elle expliqué avec amertume.

Qu'en est-il du plateau technique ?

« Le plateau technique non plus n'est pas complet. Dans la prise en charge, il y a la chimiothérapie et la radiothérapie.

Nous n'avons pas de radiothérapie au Burkina. On est confronté au même problème que chez les adultes. Il faut alors évacuer le patient à l'extérieur », a-t-elle encore regretté.

Pourtant la prise en charge coûte excessivement cher : par exemple, pour ce qui est du cancer du sang, selon notre spécialiste, qui n'a pas voulu donner de montant fixe, il faut débourser plusieurs millions de F CFA.

80 à 95% de rémission complète

Un point positif toutefois : le cancer de l'enfant répond plus rapidement au traitement. « Vus tôt et pris en charge précocement et correctement, les thérapies des cancers de l'enfant peuvent donner de bons résultats : par exemple dans le cas du cancer du rein, quand l'enfant nous arrive au stade où le cancer est uniquement localisé au rein et qu'on a toutes les molécules nécessaires à la prise en charge, on commence le traitement dans le temps requis, on arrive à faire toutes les cures nécessaires, et après ces cures, à faire un geste opératoire dans les normes et le temps, nous pouvons obtenir 80 à 95% de rémission complète (un patient n'est déclaré guéri du cancer qu'au bout de 5 ans : ndlr », a assuré le Dr Kaboret avant de regretter : le problème, c'est qu'ici nos malades nous arrivent à un stade déjà avancé, où à un moment où nous n'avons pas toutes les molécules pour le traitement.

Et au stade avancé, on a probablement besoin de la radiothérapie, dont nous ne disposons pas.

Mais la faute n'incombe-t-elle pas souvent aux agents de santé qui tâtonnent dans le diagnostic, faisant perdre du temps aux malades ? « A l'heure actuelle, il n'y a plus de tâtonnement dans le diagnostic du cancer.

En novembre 2009, une formation a regroupé les médecins et infirmiers de Ouagadougou et des régions. Cette formation a été axée sur le dépistage précoce du cancer, les signes devant lesquels il faut penser au cancer », a calmement expliqué le docteur.

D'une manière générale, dans la prévention du cancer, la responsable de l'Unité d'oncologie pédiatrique conseille d'éviter de consommer les mauvaises huiles, les graisses animales, le tabac et l'alcool. « Qu'on retourne à l'alimentation la plus saine possible, c'est-à-dire celle qu'on avait avant, et fasse le sport », a-t-elle prescrit.

Par Alima Séogo née Koanda

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