Le recul de la mortalité infantile se poursuit au Sénégal. C’est ce que révèle la dernière enquête démographique et de santé continue (Edsc 2018). Il est aussi ressorti de l’enquête une augmentation des consultations prénatales et postnatales, une hausse de l’utilisation des méthodes de contraception, entre autres.

L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et ses partenaires techniques et financiers ont présenté, hier, pour la sixième année consécutive, les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé Continue (EDSC) combinée à celle dite de prestations des services de soins de santé (Ecpss). Ces enquêtes ont permis la collecte de données auprès des structures de santé et des ménages.

L’Edsc, menée d’avril à décembre 2018 dans les grandes régions du Sénégal, a montré une baisse progressive de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. S’appuyant sur les résultats, le directeur général de l’Ansd, Babacar Ndir, a confirmé que la mortalité chez les enfants de moins d’un an a reculé de 42 à 37 pour 1000 naissances vivantes entre 2017 et 2018.

Pour ceux âgés de moins de 5 ans, cette mortalité a aussi baissé de 5 points (56 à 51 pour 1000 naissances vivantes. La collecte des données s’est aussi intéressée au taux de fécondité. De 5 à 4,6 enfants par femme en 2017, on est passé à 4,4 enfants par femme en 2018. En plus, l’Edsc 2018 a noté une prise de conscience au sein des communautés. Car les femmes respectent, de plus en plus, les consultations prénatales et postnatales. « Les consultations prénatales sont passées de 97% en 2017 à 98% en 2018. Celles postnatales de 77% en 2017 à 85% en 2018», lit-on dans le rapport.

Moins d’accouchements à domicile

De plus, il est apparu que les accouchements dans les structures de santé sont passés de 78% à 82% entre 2017 et 2018. Il en est de même du taux de vaccination qui est à 77 % en 2018 contre 75 % en 2017. Le pourcentage de femmes mariées utilisant les méthodes modernes de contraception, qui était de 10 % en 2005 et de 16 % en 2012-2013, se situe actuellement à 25 %.

Les injectables, les implants et la pilule sont les méthodes contraceptives les plus utilisées. L’enquête a abordé également la lutte contre le paludisme en montrant que la proportion des enfants de moins de cinq ans qui dorment sous une moustiquaire imprégnée de longue durée d’action est de 56 % en 2018, alors qu’il était de 7 % en 2005 et 46 % en 2013. Les résultats de l’Enquête continue sur la prestation des services des soins de santé (Ecpss) ont montré que 94% des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ont été prises en charge. Tous ces efforts sont qualifiés de louables par le directeur de l’Ansd. Cependant, l’enquête a signalé qu’il y a encore beaucoup de difficultés dans la partie sud comparé au reste du pays.

Beaucoup de ménages disposent de sanitaires

L’Edsc 2018 ne s’est pas limitée aux progrès réalisés dans le domaine de la santé. Un focus sur les conditions de vie dans les ménages a été aussi fait. Sur ce plan, des progrès ont été notés en matière d’accès aux toilettes décentes et de gestion des eaux usées. Mieux, l’enquête a montré que le cadre de vie est meilleur aujourd’hui au Sénégal, comparé aux années précédentes. « Nous avons constaté une augmentation du taux d’accès aux toilettes améliorées. C’est un indicateur qui permet d’apprécier le niveau d’assainissement dans notre pays », a estimé Samba Ndiaye, chef de la division du recensement des statistiques à l’Ansd.

E. KALY

Lire l'article original