Des responsables de santé en entreprise et des intervenants en laboratoire ont pris part à un colloque sur le sujet le 30 janvier, à Abidjan. Le sujet a dans son corps le microbe de la tuberculose. Mais, il n’est pas malade. Les prélèvements classiques ne révèlent rien. Il ne présente aucun signe de la maladie. Il n’est pas contagieux.

Cependant, il peut développer une tuberculose active au cours de la vie. Tout dépend de sa force immunitaire. D’où l’importance de le prendre en charge. Et cela passe par le dépistage de cette tuberculeuse que les spécialiste appellent « la tuberculose latente ».

C’est à cela que l’association Santé en entreprise (See) invite les dirigeants de sociétés. « Ils ont tout à gagner en empruntant ce chemin ». Voilà ce que Erick Maville, directeur général de ladite association et ses partenaires leur ont expliqué au cours du colloque du jeudi 30 janvier à l’hôtel Novotel d’Abidjan. Thème de la rencontre : Dépistage de la tuberculose latente en entreprise : « Quels enjeux pour votre activité, quelles solutions ? ».

A propos d’enjeux, le directeur général de Santé en entreprise et le directeur commercial de la firme Qiagen (un fournisseur de solution de dépistage), Amadou Guèye, ont fait savoir que les avantages sont importants.

Prendre des précautions préventives contre la maladie constitue, ont-ils soutenu, entre autres, un avantage du point de vue économique. Ils notent qu’il y a un retour sur investissement pour les entreprises.

Le représentant de Qiagen, se voulant précis, étaye cette assertion avec des études effectuées sur la question en Afrique australe dans le secteur des mines. Ainsi, on note que 33 millions de dollars investis dans les actions de prévention donnent droit à un rapport de croissance de plus de 1,5 milliard de dollars.

Amadou Guèye cite aussi, entre autres, l’exemple nigérian de la compagnie pétrolière Exxon mobil qui, redoutant le moindre cas sur ses plates-formes pétrolières, procède de manière rigoureuse aux dépistages de la tuberculose latente. Ce, avec l’appui technique de Qiagen dont elle utilise les solutions.

Ce sont justement les mêmes solutions que les dirigeants de Santé en Entreprise proposent aux entreprises de Côte d’Ivoire. D’où la présence des responsables de cette firme à ce colloque. Sa solution de dépistage, à savoir le test Quantiferon, est mondialement réputé pour être efficace.

Les professionnels le qualifient de « plus rapide, plus pratique et plus précis » pour le dépistage de la tuberculose latente. Une seule visite chez le médecin suffit.

Après avoir entendu les représentants des entreprises de Côte d’Ivoire présents, on est bien obligé de reconnaître que l’association Santé en entreprise a eu le nez creux en organisant ce colloque. Aucune d’entre elles ne pratique le dépistage de la tuberculose latente. Les médecins ont tous soutenu qu’ils ne font que les visites d’embauche et les traditionnelles visites annuelles.

Voilà donc qui conforte le directeur coordonnateur du programme national de lutte contre la tuberculose, Dr Jacquemin Kouakou. Celui-ci, dans son mot d’ouverture, a salué les organisateurs pour le sujet et le choix de la Côte d’Ivoire. Il est d’autant plus heureux de la tenue de cet atelier, que la rencontre va permettre aux différents participants de développer une collaboration gagnante contre la maladie. Surtout qu’elle reste encore « un problème de santé publique en Côte d’Ivoire ».

Le docteur Jacquemin Kouakou et ses hôtes sont donc d’accord que la lutte contre la tuberculose doit être menée sur deux fronts. A savoir, les cas actifs et les cas latents. C’est ce qui est recommandé par l’Oms. L’institution onusienne, en 2015 puis en février 2018, recommande de dépister et traiter l’infection tuberculeuse latente parmi les populations a` risque. Elle déconseille qu’on se concentre uniquement sur la seule maladie.

Les spécialistes estiment qu’une infection tuberculeuse latente, découverte à temps, peut être traitée de manière préventive. Alors que si elle évolue vers une forme active, le traitement devient plus long et s’accompagne parfois d’effets secondaires.

Le colloque d’Abidjan demande donc aux entreprises ivoiriennes d’en tenir compte désormais. A cet effet, Santé en Entreprise va lancer un projet pilote de sensibilisation et de dépistage de la tuberculose latente dès juin 2020.

Cette campagne se poursuivra en 2021, indique son directeur général Erick Maville

ALAKAGNI HALA

Lire l'article original