Le succès de la prise en charge des cancers chez l'enfant passe par une détection rapide des premiers symptômes et le diagnostic précoce. D'où l'importance de renforcer les compétences des infirmiers du district sanitaire Dakar Sud.

Les infirmiers du district sanitaire Dakar Sud sont formés en diagnostic précoce des cancers de l'enfant. Organisée par l'Institut africain de formation en oncologie pédiatrique (Iafop), en collaboration avec l'Institut Jean Lemerle de Dakar et le ministère de la Santé et de l'Action sociale, cette session de formation (12 au 13 février) a enregistré la participation des spécialistes de onze autres pays d'Afrique subsaharienne. Ces derniers ont élaboré des outils de formation pour une détection rapide des premiers symptômes et de diagnostic précoce des cancers de l'enfant.

« Cette session de formation donne la possibilité de décentraliser davantage les services de diagnostic et de traitement des cancers de l'enfant », a expliqué le médecin-chef du district sanitaire Dakar Sud, Dr Jacques Diamé Ndour, à l'ouverture de la formation. Les autorités ont annoncé que les infirmiers des districts de Keur Massar et de Thiès seront également outillés pour mieux prendre en charge les cancers de l'enfant. Au terme de cette phase pilote, ce sont 160 prestataires de santé qui seront formés pour offrir des soins sur les 5 cancers les plus fréquents chez l'enfant. Il s'agit de lymphome de Burkitt, de leucémie aiguë lymphoblastique, de néphroblastome, rétinoblastome et lymphome de Hodgkin.

Dr. Babacar Guèye, chef de la division de lutte contre les maladies non transmissibles a suggéré l'élaboration d'un guide de formation des prestataires de santé sur la détection précoce des cancers de l'enfant. « Si le cancer de l'enfant est détecté à un stade précoce, on peut avoir de bons taux de survie et de guérison », a avancé Dr Babacar Guèye. Dr. Fatou Lamane Dièye, chef du programme opérationnel de l'Institut Jean Lemerle, précise que le diagnostic précoce pourrait sauver 80 % des enfants atteints de cancer. Malheureusement, dit-elle, seuls 20 % des enfants malades guérissent parce que 50 % arrivent à un stade avancé aux structures sanitaires.

Le Sénégal enregistre, chaque année, près de 600 nouveaux cas de cancers au sein de cette couche de la population. Seuls 150 se rendent à l'unité de cancérologie pédiatrique de l'hôpital Aristide Le Dantec pour bénéficier d'un traitement. D'après les données sanitaires, 50 % des enfants malades sont diagnostiqués à un stade avancé de la maladie.

Eugène KALY

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