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Radio France internationale | France | 21/04/2020 | Lire l'article original
L'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a lancé le 1er avril un appel à projets baptisé « Flash ». Objectif : soutenir en urgence la recherche sur le Covid-19 dans les pays à ressources limitées. Ainsi, 4 millions d'euros seront disponibles pour les projets de recherche menés dans ces pays. Entretien.
Le professeur François Dabis, expert du VIH, est un universitaire spécialisé en épidémiologie et en santé publique. C'est le directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites B et C (ANRS), organisme public français.
Vendredi 17 avril, il était invité dans l'émission Priorité santé, sur RFI.
RFI : En quoi consiste cet appel à projet ?
Pr François Dabis : C'est assez simple : les médias ont commencé à être informés fin janvier et fin février, on s'est rendu compte que l'épidémie de Covid-19 avançait et qu'il fallait réagir. On a immédiatement lancé la recherche dans les pays les plus affectés, à commencer par la France. Les moyens ont été mis à disposition. Les scientifiques français, comme dans d'autres pays, se sont mobilisés. Très peu de temps après, on a vu que l'épidémie allait déferler dans d'autres parties du monde. Nos collègues chercheurs de ces pays, notamment en Afrique, nous ont dit qu'il fallait faire quelque chose.
Dans le mouvement initial que nous avions organisé en France, il n'était pas prévu d'aller immédiatement vers d'autres pays. Dès la deuxième moitié du mois de mars, nous avons décidé qu'il fallait y aller et l'Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales, que je dirige, est l'agence en France qui a le plus de capacités à se projeter à l'international, car c'est ce qu'elle fait avec à peu près un tiers de son budget et de son organisation. Cela a fait consensus dans les ministères et dans les organisations de recherche françaises, que notre agence porterait cette initiative d'essayer de faire de la recherche dans les pays les plus affectés du Sud, et notamment en Afrique.
Nous avons lancé, dès le 1er avril, un appel d'offre spécial orienté vers la recherche dans les pays à ressources limitées. Nous venons tout juste d'en clore la phase de candidatures. Nous sommes en phase extrêmement active d'analyse et d'expertise de tous ces dossiers pour pouvoir, au plus tard fin avril début mai, prendre des décisions pour lancer un nouveau cycle d'essais dans ces pays. Cela se fait avec une rapidité que nous n'avons jamais expérimentée dans le passé.
Quelle est la valeur ajoutée d'apporter l'expertise du Sud, une expertise du terrain ? Est-ce que cela a déjà été fait par le passé ?
Dans le champ du VIH et des hépatites virales, nous avons l'expérience et l'habitude d'associer des équipes de pays du Sud à des équipes françaises. Les deux fonctionnent en binôme, pour faire des propositions de projets qui soient adaptées. Un certain nombre de solutions que nous préconisons en France ne sont pas immédiatement transférables dans tous les contextes. Il y a des spécificités à ces contextes pour lesquelles d'autres solutions doivent être recherchées. Nous avons légitimité à aller faire de la recherche dans le Sud, pour le Sud, avec les chercheurs et les communautés du Sud.
Si on parle d'essais, de recherche, de recherche clinique au Sud, c'est donc par des chercheurs du Sud et pour faire des tests à l'échelle locale, mais aussi internationale ?
Absolument. Il n'y a pas que la recherche clinique. On fait de la recherche en prévention, en sciences humaines et sociales pour comprendre ce qui se passe et comment les populations réagissent. C'est très important. Il y a aussi de la recherche d'amont, plus fondamentale sur des pistes vaccinales.
L'exigence de notre appel d'offre, c'est qu'un chercheur parfaitement qualifié d'un laboratoire d'un pays du Sud doive s'associer à un chercheur français pour monter en binôme un projet qu'ils portent ensemble. Il n'y a pas de recherche que nous envoyons du Nord vers le Sud et qui repartirait vers le Nord… Cela n'existe pas.
RFI - Caroline Paré / Ophélie Lahccen
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