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Les dépêches de Brazzaville | Congo-Brazzaville | 02/02/2021 | Lire l'article original
Le chercheur Séraphin Ngoma a soutenu, le 30 janvier à Brazzaville, sa thèse de doctorat unique en communication sociale. S’inspirant de l’échec en matière de lutte contre le VIH à Sibiti, chef-lieu du département de la Lékoumou, l’impétrant suggère une interaction entre l’univers socioculturel des populations cibles et la stratégie de communication pour aboutir à un véritable changement de comportement.
La soutenance de la thèse de doctorat dédiée à la lutte contre le fléau du Sida intervient à un moment où la République du Congo, à l’instar des autres pays de la planète, fait face à une nouvelle pandémie liée au coronavirus (Covid-19). Les résultats de ces travaux de recherche sonnent comme un rappel de la persistance du VIH et du Sida face à l’hypermédiatisation de la Covid-19.
La situation de la commune de Sibiti est un cas typique qu’a voulu présenter le chercheur, puisque cette localité du pays a été pendant longtemps la plus touchée par l’épidémie du Sida, avec un taux de prévalence de 9,5% en 2003 et de 4,8% en 2009. Les activités de communication déployées par l’État et ses partenaires sur le terrain n’ont pas permis de changer significativement le comportement des cibles et le taux de la séroprévalence. Les résultats de l’étude menée par Séraphin Ngoma fustigent l’inefficacité de la stratégie nationale de communication en matière de lutte contre l’épidémie. « J’ai constaté qu’au plan national et international, l’information sur le VIH et sur le Sida est disponible, sauf qu’il y a un problème au niveau de l’adoption des comportements à moindre risque au VIH.
Grâce aux nouveaux outils théoriques que j’apporte, on ne peut plus communiquer dans un sens unidirectionnel. Il faut considérer l’individu suivant l’environnement dans lequel il vit, son système sanitaire, institutionnel, sociétal et familial », a développé le chercheur.
Avant la rédaction de sa thèse, il a travaillé dans la localité il y a quelques années en qualité de responsable de la communication et de suivi-évaluation d’un projet de lutte contre le Sida. C’est cette expérience de terrain qui a conduit le choix du thème et des méthodes de collecte de données auprès de ses cibles. Il faudra désormais prendre en ligne de compte dans l’élaboration d’une stratégie de communication, selon l’auteur, la prise en compte de l’univers socioculturel et l’engagement de différentes cibles afin de mettre en œuvre une stratégie de communication. « C’est de cette façon que nous allons réussir à éradiquer la maladie », a-t- il insisté.
Il faut rappeler, Séraphin Ngoma a validé sa thèse avec une mention « Très honorable avec la félicitation du jury ». C’est le premier étudiant à avoir soutenu en communication sociale, au parcours type Sciences et techniques de la communication (STC), à l’Université Marien NGouabi.
La thèse intitulée « La communication pour le changement de comportements des populations face au VIH et au Sida en République du Congo : cas de la commune de Sibiti » est rédigée en 495 pages divisées en quatre parties et huit chapitres.
Fiacre Kombo
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