Dans le cadre de l'élaboration d'un plan stratégique pour le développement de la médecine physique et de réadaptation au Burkina Faso, l'ONG Light for the World a initié, le 1er juin 2021, un atelier de restitution de l'analyse situationnelle au profit du comité de coordination pour l'évaluation de la situation et des représentants des intervenants dans la réadaptation au Burkina Faso. L'ouverture a eu lieu en présence de la directrice de prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM), Dr Marie Emmanuelle Zouré.

La réadaptation est la quatrième composante des soins de santé après les soins promotionnels, préventifs et curatifs au Burkina Faso. Cependant, le secteur demeure le parent pauvre de l'offre de soins de santé et a besoin d'une structuration pour le bien-être des populations et l'épanouissement des praticiennes. A cela s'ajoute la nécessité de mettre en œuvre des actions coordonnées, pour des soins de santé assurant une inclusion de la personne handicapée.

C'est dans cette dynamique que le ministère de la Santé qui, par le biais de la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM), a décidé de travailler au développement du secteur. A cet effet, avec l'appui de l'OMS et de l'ONG Light for the World, il a planifié l'élaboration de son nouveau plan stratégique pour le développement de la médecine physique et de la réadaptation.

Ainsi un consultant a été commis pour l'évaluation avec un cadre de suivi et d'évaluation et un comité mis en place pour assurer la coordination de cette évaluation. C'est dans cette optique que le présent atelier a été organisé pour valider l'analyse situationnelle ainsi que le draft du plan stratégique produit par le consultant.

Selon le directeur Pays de Light for the World, Elie Bagbila, il s'agira au cours de cette rencontre de présenter aux participants, les résultats de l'analyse situationnelle suivant le modèle STARS de l'OMS, d'identifier les problèmes prioritaires de développement de la médecine physique et réadaptation 2021-2025 du Burkina Faso, de déterminer les axes stratégiques et les actions prioritaires. Il sera aussi question de proposer un mécanisme de coordination et de suivi-évaluation du plan stratégique.

A l'en croire, avant cet atelier de restitution, il y a eu la collecte active des données et d'évaluation sur le terrain de près d'une cinquantaine de structures privées et publiques de centre de réadaptation pour personnes handicapées, d'associations professionnelles, de structures confessionnelles, d'ONG du domaine du handicap et des services spécifiques des ministères concernés. Pour ce faire, il a invité les participants à de fructueux échanges pour améliorer le contenu du rapport qui sera finalisé par le consultant.

L'opérationnalisation et la coordination du secteur

Pour sa part, la directrice de prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM), Dr Marie Emmanuelle Zouré, a salué l'accompagnement des partenaires du ministère (L'OMS et l'ONG Light for the World) et l'effort des praticiens qui, malgré tout, viennent en aide aux malades. Consciente que le domaine n'était pas vraiment développé, mais regroupant plusieurs acteurs, elle a rappelé la nécessité de son organisation. « Il faut comprendre qu'au niveau du ministère de la Santé c'est un domaine qui n'était pas beaucoup porté. Le service de la médecine et de réadaptation au sein de la direction existe seulement depuis 2018, alors que les kinés et tout ce qui va avec existent il y a bien longtemps », a-t-elle déclaré, soulignant ainsi le grand retard par rapport à l'implication du ministère.

Tout en espérant qu'à l'issue des travaux et de l'élaboration de ce plan stratégique, les lignes vont encore bouger, elle a indiqué la construction d'un centre national de référence de la médecine physique et réadaptation au Burkina ; la création dans les jours à venir d'une école de formation des kinésithérapeutes et autres acteurs de la médecine physique, et l'arrivée, il y a de cela quelques années, de spécialistes en médecine physique et réadaptation au Burkina Faso.

De son côté, Jérôme Canicave, consultant à l'Organisation mondiale de la santé, estime qu'il existe beaucoup d'actions au Burkina Faso allant dans le sens de la réadaptation ; le défi est de faire connaître ces actions au grand public et aux professionnels de santé et social. A cela s'ajoutent la coordination et l'opérationnalisation du secteur pour accompagner les acteurs déjà mobilisés sur le terrain, selon directeur pays de l'ONG Light for the World.

Rappelons que depuis deux ans, le Bureau Pays de l'ONG Light for the World au Burkina Faso s'est engagé à soutenir le ministère de la Santé dans l'évaluation de la situation de la réadaptation dont la finalité serait de lui permettre de disposer d'un plan de développement de ce secteur important de l'échelle de santé.

Judith SANOU

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