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Santé : « La société doit changer son regard sur les maladies mentales »

Iwacu | Burundi | 29/06/2021 | Lire l'article original

Le manque des centres spécialisés et du personnel qualifié, la cherté et l'absence des médicaments psychotropes sur le marché national, etc., autant de problèmes auxquels les patients font face. Pire, les pathologies neuropsychiatriques sont en augmentation.

De 2010 à 2015, les patients souffrant de pathologies neuropsychiatriques étaient estimés à 2.500. Ce nombre a été multiplié par 9, soit plus de 22.500 cas de troubles mentaux ont été enregistrés de 2015 à 2017 dans les trois centres neuropsychiatriques du pays.

Une autre enquête réalisée par l'ISTEEBU (Institut des statistiques et d'études économiques du Burundi) en 2019, a révélé que 4 personnes sur 10 présentaient des troubles mentaux.

Cette enquête a été réalisée dans quatre provinces à savoir Bujumbura-Mairie, Ngozi, Gitega et Rumonge.

Plusieurs facteurs sont à l'origine de l'augmentation du nombre de patients souffrant des troubles mentaux, entre autres : la pauvreté, les violences sexuelles basées sur le genre, les crises sociopolitiques, la perte des biens et des personnes chères et l'abus des substances psychoactives (alcool, drogue), etc.

« Avec la propagation du boostboost (une drogue dérivée de la cocaïne) dans les quartiers, depuis 2017, comme les autres jeunes de ma génération, j'ai commencé à prendre cette drogue et j'ai connu des troubles », confie T. M., un jeune rétablit après une hospitalisation.

Pour lui, le gouvernement devrait tout faire pour éradiquer ce genre de drogue nuisible à la santé mentale, surtout celle des jeunes. Ils deviennent improductives, des charges pour leurs familles et la société. Certains peuvent même finir criminels.

Le Centre neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK), a enregistré 6.219 consultations médicales psychiatriques en 2012. Elles ont considérablement augmenté et ont atteint 14.214 cas en 2020, elles ont doublé en huit ans. Les alitements sont aussi passés de 820 en 2012 à 949 en 2020.
Pourtant, les lits pour les patients que compte le seul centre spécialisé dans le traitement des troubles mentaux ne se sont pas multipliés. Le CNPK a ouvert ses portes en 1981 avec 30 lits. Actuellement, il en compte 205 seulement.

La stigmatisation, l'une des causes de rechute

La pauvreté, la stigmatisation, sont parfois sources de rechutes des personnes atteintes des troubles mentaux.

Sorti du centre psychiatrique, Jean-Paul est aujourd'hui guéri. Pourtant, ses voisins se méfient de lui. « Ils me disent que la maladie mentale ne guérit pas. Cette stigmatisation peut être source d'une rechute. »

Plus grave, après son hospitalisation, sa petite amie l'a quitté en disant qu'elle ne peut pas être en couple avec un "malade mental", «  J'ai été fort touché et j'ai fait une rechute. Il faut sensibiliser les gens sur les maladies mentales et combattre cette stigmatisation liée à la maladie mentale ».

L'autre défi pour les familles des patients ce sont les frais médicaux. Plus de 90% des patients qui fréquentent le CNPK sont des indigents, d'autres sont obligés de vendre leurs maigres biens pour pouvoir se faire soigner.

« J'ai dû vendre la petite portion de terre qui me restait car il était impossible de la faire soigner et payer la scolarité de nos enfants avec la petite somme que je reçois au quotidien », raconte un conducteur de taxi-vélo, mari d'une patiente sous traitement.

Les médicaments sont chers et le médecin a indiqué que pour éviter tout risque de rechute, elle doit les prendre, témoigne encore le conducteur du taxi-vélo. «  Sans oublier qu'il faut payer une caution de 150.000 BIF avant une hospitalisation au CNPK », conclut-il, avec amertume.

De nombreux défis malgré quelques avancées

Frère Herménégilde Nduwimana, le responsable du CNPK, explique que son établissement, le plus grand du pays, compte seulement 205 lits. « Deux autres centres à l'intérieur du pays ont une capacité d'accueil de moins de 50 malades, l'un à Gitega, crée en 2011 et l'autre à Ngozi lancé en 2014. »

Selon Frère Nduwimana, le centre fonctionne tant bien que mal malgré les nombreux problèmes d'équipement (matelas, lits,…), mais aussi un manque de personnel qualifié, l'inaccessibilité aux médicaments psychotropes et la cherté de ces derniers.

«Les médicaments ne sont pas disponibles sur le marché local, même la CAMEBU (centrale d'achat de médicaments essentiels, de dispositifs médicaux, de produits et matériels de laboratoire du Burundi) n'en fait pas. Seuls les Frères de la Charité peuvent s'approvisionner ».

Pour lui, « le gouvernement devrait rendre disponible les médicaments psychotropes et assurer la gratuité des soins comme pour les tuberculeux ou les personnes vivants avec le VIH».
« L'arrêt des traitements, faute de moyens, cause des rechutes répétitives », déplore le responsable du centre.

Réduire les troubles mentaux : tout le monde devrait s'y mettre

Interrogé, Angélus Nindereye, un psychiatre, regrette qu'au Burundi certains considèrent encore le malade mental comme une personne à qui on a jeté un mauvais sort, ou possédée par des esprits maléfiques, ou tout simplement victime de sorcellerie. « Des gens font recours aux charlatans ou aux chambres de prières au lieu de se faire soigner dans un centre psychiatrique »

Pour le Dr Nindereye, l'augmentation du nombre de personnes souffrant de troubles mentaux s'explique par plusieurs facteurs, notamment la pauvreté, le chômage, les crises socio-politique. « Toutes ces situations existent au Burundi. »

Pour lui, le gouvernement devrait assurer la disponibilité des moyens pour la mise en place des structures suffisantes et d'un personnel qualifié.

Le praticien invite la population à changer sa perception de la maladie mentale. « C'est un problème de santé, une maladie. »

Le psychiatre demande que chaque personne présentant des signes de comportements pathologiques soit amenée à l'hôpital. « Le gouvernement devrait aussi intégrer les soins de santé mentaux parmi les soins de santé primaire», recommande encore ce spécialiste des maladies psychiatriques.

Guy Arsene Izere

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