Le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a lancé officiellement ce 17 juillet la campagne de la chimio-prévention du paludisme.

Le lancement de la campagne a eu lieu au centre de santé de Diguel dans le 8ème arrondissement de N'Djamena. L'objectif de cette caravane est de stopper la propagation du paludisme qui fait rage en cette période.

Selon le directeur général du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Dr. Ismaël Barh Bachar, "le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité dans notre pays. Malgré le lourd fardeau qu'il impose à nos populations, le paludisme n'est pas une fatalité : il peut être vaincu si nous sommes vigilants, soudés et convaincus de nos actions de lutte".

"Des outils efficaces de prévention et de traitement sont disponibles. Il ne nous reste qu'à nous en approprier, à en faire un bon et large usage afin qu'aucun cas lié à cette maladie ne soit enregistré car il est parfaitement prouvé qu'une utilisation simultanée et à large échelle des méthodes de prévention et de traitement peuvent conduire à une réduction significative du fardeau du paludisme", détaille Dr. Ismaël Barh Bachar.

Des moustiquaires imprégnées d'insecticide sont distribuées dans 17 provinces où la transmission est élevée, de façon à permettre aux habitants de dormir sous des moustiquaires. Les services de diagnostic et de traitement continueront à être gratuitement fournis dans les formations sanitaires. Les populations sont invitées à se rendre au centre de santé le plus proche dès l'apparition de la fièvre, des vomissements ou de tout autre signe évoquant le paludisme pour recevoir un traitement de qualité après confirmation au laboratoire par un test rapide ou un examen microscopique.

La campagne de prévention sera introduite dans 62 districts sanitaires du Tchad. Sa réussite dépend véritablement du niveau d'implication de la population pour éviter aux familles les souffrances et les dépenses dues aux deuils, aux hospitalisations et aux consultations médicales.
Les agents communautaires ont été formés pour le recensement des enfants éligibles pour la distribution des médicaments. L'étape suivante consistera à administrer les médicaments aux enfants et cela pendant quatre jours consécutifs. La dose du 1er jour sera administrée par les distributeurs et celles des 2èmes et 3èmes jours par les mères ou tutrices des enfants qui doivent bien observer la pratique.

Les agents distributeurs repasseront encore après quatre semaines, c'est-à-dire à partir du 17 août, 17 septembre et 17 octobre 2021 pour répéter les mêmes traitements afin de maintenir la protection des enfants contre le paludisme pendant toute la période où ils sont exposés au risque.

Le paludisme est une maladie grave et dangereuse car elle tue. En 2020, 1.055.819 de cas de paludisme ont été enregistrés dans les formations sanitaires du Tchad, ce qui représente environ 42% de l'ensemble des problèmes de santé. "Chaque jour, elle tue huit personnes dans nos formations sanitaires. Les causes de ces décès sont diverses mais le recours tardif aux soins en est une cause", révèle Dr. Ismaël Barh Bachar.

Le représentant de l'OMS, Eyong Efobi, affirme que "la stratégie de chimo-prévention du paludisme se définit comme l'administration par intermittence d'un traitement complet par un médicament anti-paludique au cours de saison du paludisme pour éviter la maladie".

ABAKAR CHÉRIF HAMID

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