Le ministère de la Santé et ses partenaires dont Alive&Thrive ont procédé ce vendredi 6 août 2021 à Ouagadougou, à la remise du prix des meilleurs journalistes en nutrition dénommé « nêema-lobo ». Ce prix est décerné au cours de la semaine mondiale de l'allaitement maternel 2021 célébrée depuis le 2 août 2021 sous le thème « Allaitement maternel, une responsabilité partagée ».

Ils sont trois journalistes à voir leurs productions récompensées par le prix « nêema-lobo ». Il s'agit d'Afsétou Sawadogo des éditions Sidwaya en presse écrite avec son dossier « Allaitement exclusif, un antidote contre le cancer de l'ovaire », de Sata Bouaré de la RTB2 Hauts-Bassins en radio qui a présenté un grand reportage de 14 minutes en langue dioula. Dans la catégorie télévision, c'est Dieudonné Congo de Savane médias qui est sacré lauréat avec son magazine en langue mooré sur l'allaitement exclusif.

Ils reçoivent chacun, un trophée, une attestation, un chèque d'un million de F CFA et des gadgets. « J'ai présenté un magazine télé en mooré intitulé Laafi yéélé. Nous avons traité de la question de la nutrition de bébé de 0 à 6 mois avec l'allaitement maternel exclusif. Nous avons rencontré pas mal de problèmes lors du montage de ce magazine. Ce prix est donc un motif de satisfaction et de fierté, mais c'est aussi une invite à plus d'abnégation dans le travail », a laissé entendre Dieudonné Congo.

En plus de ces trois lauréats, une mention spéciale a été faite à Clotilde Sawadogo de Radio Salaki. Nathalie Sawadogo, journaliste au Service d'information du gouvernement (SIG) et présidente du jury, a indiqué que c'est l'originalité du thème, l'actualité, la maitrise du sujet, la diversité des sources et la qualité du plaidoyer qui ont prévalu au choix des trois lauréats.

Selon le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, le prix « nêema-lobo », qui signifie « bonne alimentation » en fulfuldé, lancé depuis 2020, a pour objectif d'encourager les productions journalistiques sur la nutrition maternelle et l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Il estime en effet que le plaidoyer pour l'adoption de politiques soutenant la nutrition maternelle, du nourrisson et du jeune enfant requiert l'adhésion et l'engagement de partenaires stratégiques comme la presse.

Un avis partagé par le directeur pays d'Alive&Thrive, Maurice Gérald Zafimanjaka, qui soutient que les journalistes sont des acteurs de changement de comportement et de ce fait sont invités à s'impliquer dans la promotion de l'allaitement exclusif à travers leurs productions.

Quatre enfants sur dix seulement sont allaités exclusivement au Burkina

Au Burkina Faso, au moins 98% des femmes allaitent leurs enfants, cependant la proportion de bébés nourris exclusivement au sein jusqu'à l'âge de six mois reste faible, soit quatre nourrissons sur dix. Le don de l'eau en est la principale cause selon les enquêtes nationales de nutrition de 2012 à 2018. A cela s'ajoute le fait que seulement 80,1% des femmes continuent d'allaiter jusqu'à l'âge de deux ans au moins.

Pour inverser la tendance, le Burkina Faso s'est engagé dans l'initiative régionale « Plus fort avec le lait maternel uniquement ». Cette initiative vise à contribuer à l'atteinte de l'objectif de 80% de taux d'allaitement exclusif fixé dans le plan de passage à l'échelle de la promotion des pratiques optimales d'alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) d'ici à 2025.

Alors que les lauréats de la première édition du prix « nêema-lobo » sont connus ce 6 août 2021, le ministre de la Santé a annoncé au cours de la cérémonie que le prix des meilleurs journalistes en nutrition sera pérennisé. La deuxième édition concernera les œuvres publiées entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021.

Justine Bonkoungou

Lire l'article original