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Le Faso | Burkina Faso | 09/03/2022 | Lire l'article original
Dans cadre de la journée mondiale du rein 2022 qui est commémorée ce jeudi 10 mars, l'association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR) et la société burkinabè de néphrologie (SOBUNEPH) nous ont fait parvenir la déclaration conjointe ci-après.
Les reins sont les principaux organes épurateurs de l'organisme et jouent également un rôle très important dans la stabilité du milieu intérieur de l'être humain. En outre ils produisent des substances l'une, en particulier, stimule la production des éléments figurés du sang appelés globules rouges. Au vu de ces fonctions, la défaillance du rein, appelée maladie rénale (MR), entraine des désordres plus ou moins importants au sein de l'organisme. La MR peut être aiguë ou chronique (MRC).
Lorsqu'une MR survient, elle peut évoluer vers une complication appelée insuffisance rénale dont la forme irréversible est dite insuffisance rénale chronique (IRC). Cette dernière constitue un problème mondial de santé publique. La MRC concerne un adulte sur 10 dans le monde. Elle est considérée comme une épidémie silencieuse en cours parce que ses causes sont en propension. La part de mortalité attribuée à l'IRC augmente d'année en année dans le monde ; ainsi, d'ici 2040, l'IRC sera la cinquième cause de décès. Le traitement de la MRC surtout de l'IRC est très onéreux, particulièrement au stade terminal de l'IRC qui nécessite un traitement de suppléance rénale (TSR) tel que l'hémodialyse pour la survie du malade.
La MRC a un impact socio-économique important, particulièrement dans les pays en développement comme le Burkina Faso. En effet, dans le cas de notre pays, par extrapolation, sur une estimation de 1 281 101 MRC en 2017, environ 200 000 sont en IRC et parmi eux, 20 000 (moyenne d'âge 44 ans) ont besoin de TSR. Le coût du traitement par hémodialyse au Burkina Faso est d'au moins un million par mois ; il est en majeure partie subventionné par l'Etat.
Au regard des statistiques ci-dessus exposées, la prévention de la maladie rénale et le dépistage précoce des cas sont sans aucun doute une priorité dans le monde entier, en particulier dans les pays en développement. C'est ainsi que, conscientes des lourdes conséquences des MR, particulièrement la MRC, la Société Internationale de Néphrologie et la Fédérations des fondations nationales du Rein ont fédéré leurs forces et initié la journée mondiale du rein (JMR) depuis 2006 afin d'impliquer toutes les composantes de la société (population, malades et leurs associations, professionnels de la santé, autorités et autres institutions) de chaque pays dans cette lutte.
La première édition de la JMR a été célébrée en 2006. Celle de 2022 le sera le 10 mars avec le thème suivant : « La santé rénale pour tous : comblons les lacunes en matière de connaissances pour un meilleur traitement des maladies rénales ». Le thème de 2022 est un appel à la prise de conscience de la maladie MR et à l'amélioration de la littératie. Cette dernière est la motivation et les compétences des individus à accéder, comprendre, évaluer et utiliser l'information en vue de prendre des décisions concernant leur santé.
Les connaissances de la population sur la MR, principalement celle pouvant se compliquer d'IRC sont en général faibles. La source de cette faiblesse varie d'un groupe à un autre :
Ce manque de connaissances à tous les niveaux étouffe la lutte contre les MR et augmente la mortalité associée inhérente. Des actions nationales et des initiatives politiques doivent alors être menées visant à réduire le fardeau que représente la MRC. Il peut s'agir entre autres :
L'association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR) et la société burkinabè de néphrologie (SOBUNEPH) saisissent l'occasion de la célébration de la JMR pour rappeler au peuple burkinabè et aux décideurs politiques la réalité dans notre pays de ce fardeau que représente la maladie rénale, particulièrement la MRC. Elles saluent l'engagement de l'Etat à travers la mise en place de la subvention pour l'hémodialyse. Cet engagement a encore un grand potentiel d'amélioration par la mise en route d'actions non seulement en amont de l'IRC au stade terminal, mais aussi par l'augmentation de l'éventail des techniques de TSR. Aux professionnels de la santé, aux malades rénaux, une synergie d'action est indispensable pour une meilleure sensibilisation (sur la MR) de nos populations en grande majorité encore peu instruite. Cela leur demande d'être suffisamment instruits sur la MR.
Tous ensemble, améliorons nos connaissances sur la MR et appliquons-les chacun selon son niveau pour une meilleure santé de nos reins !
Le Président de l'ABUDIR / Le Président de la SOBUNEPH
Professeur Albert OUEDRAOGO / Professeur Adama LENGANI
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