Augustin Zango, étudiant en médecine à l'université Joseph-Ki-Zerbo, vient d'intégrer le cercle des médecins avec une mention très honorable avec félicitations du jury, le vendredi 22 avril 2022 à Ouagadougou. Après neuf ans de formation, il a enfin « accouché » publiquement des résultats de sa thèse rédigée sous la direction du Pr Christian Napon, devant un jury composé de trois membres. Parents, amis et connaissances ne se sont pas fait conté l'évènement. « Prévalence des facteurs de risque des accidents vasculaires cérébraux au centre hospitalier universitaire de Bogodogo » est le thème de cette thèse.

C'est par la prestation du serment d'Hippocrate que Augustin Zango a été officiellement accueilli dans la grande famille des médecins du Burkina Faso. Il a solennellement juré de consacrer toute sa vie au service de l'humanité et de respecter la dignité des patients.

Sa thèse a porté sur la prévalence des facteurs de risque des Accidents vasculaires cérébraux (AVC) au Centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B). Il s'est agi pour lui de faire une étude transversale réalisée d'octobre 2017 à décembre 2021 (quatre ans) sur 620 dossiers de malades hospitalisés pour accident vasculaire cérébral dans le service de neurologie du CHU-B. A ce propos, il a expliqué aux membres du jury qu'une fiche de collecte a été élaborée pour le recueil des informations. « Durant cette période, nous avons rapporté 620 cas d'AVC dont 68,5% d'AVC ischémiques et 31,5% d'AVC hémorragiques. L'âge moyen de nos patients était de 60,94 ans avec des extrêmes de 22 et 98 ans. La nette prédominance masculine a été observée avec un sex-ratio de 1,3 », a-t-il affirmé.

Puis de préciser et de soutenir que la majorité de ces patients avaient des antécédents d'hypertension artérielle (64,8%), consommaient de l'alcool (18,7%), de la cola (8,4%), du tabac (14,4%). A ces facteurs de risques, s'ajoutent « l'utilisation des pilules oestroprogestatives notée chez 11 femmes, soit 4% ; la fréquence du diabète de type 2 était de 7,7%. Parmi nos patients, 16% avaient une surcharge pondérale et 26.19% de ceux qui avaient réalisé l'examen de l'électrophorèse de l'hémoglobine étaient drépanocytaires ; l'hypertrophie ventriculaire gauche était notée dans 25,3 % des cas et les troubles du rythme dans 19,2 % », détaille-t-il.

Après cette étude, M. Zango a conclu sa présentation orale en déclarant que « les AVC sont un problème de santé publique ». Ainsi, conseille-t-il, « des actions de prévention doivent être menées pour lutter contre les facteurs de risque afin de réduire la morbidité de cette pathologie qui est la première cause de handicap et la troisième cause mondiale de décès ».

A écouter son directeur de thèse, Pr Christian Napon, l'hypertension artérielle est la clé de voûte des accidents vasculaires cérébraux et, dit-il, « toute lutte contre cette pathologie passe forcément par la lutte contre l'hypertension artérielle ». Pour finir, il salué et encouragé les efforts de l'impétrant et relevé ses qualités. « Augustin Zango est un étudiant studieux, respectueux non seulement envers ses supérieurs et ses camarades, mais aussi et surtout envers ses patients. Les résultats de sa réflexion sur les AVC pourront servir de référentiel pour les travaux de santé publique », assure M. Napon.

Après la phase orale de la présentation de sa thèse, le jury a fait des remarques et des suggestions à l'étudiant en fin de cycle pour améliorer son document qui, se convainc-il, est d'une importance capitale dans son fond ainsi que dans sa forme. « L'étude a brassé plus de 620 patients ; connaître les facteurs de risques des AVC constitue déjà un levier pour réduire la pathologie. Nul ne peut douter de la pertinence de cette étude car nos populations en souffrent actuellement », a indiqué le président du jury, Pr André Samandoulgou. A l'unanimité, Augustin Zango a été élevé au grade de docteur en médecine (diplôme d'Etat) avec la mention très honorable et félicitations du jury.

L'abbé Benoît Rouamba, du diocèse de Dédougou, en service à la paroisse de Zaba, par ailleurs père accompagnateur de l'impétrant, a également pris part à ce rendez-vous de couronnement. Selon ses dires, cette soutenance est une occasion d'apprécier objectivement l'étudiant dans ce qu'il a appris pendant sa formation. Pour lui, partir du séminaire ou être au séminaire n'est pas une fin en soi. Il faut surtout savoir ce qu'on fait de sa vie car c'est ce qui compte le plus. « Une vie bien remplie est un sacerdoce », dit-il.

Pour sa part, le nouveau médecin a réitéré sa reconnaissance et sa gratitude à toutes les personnes qui l'ont conseillé et soutenu pendant ces longues années d'études (primaire, secondaire, universitaire). Il a laissé entendre que ce couronnement est le fruit du sacrifice consenti nuit et jour, parfois dans la douleur.

Dofinitta Augustin Khan

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