L'Institut des sciences et techniques (INSTech) a organisé, le samedi 23 avril 2022 à Bobo-Dioulasso, la première édition de la Journée de l'INSTech Bobo (JIB). Cette journée se veut un cadre de promotion de la filière génie biomédical et de ses débouchés. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le directeur régional en charge de l'Enseignement supérieur des Hauts-Bassins, Dr Jacob Sanou.

Cette première édition de la Journée de l'INSTech (JIB) est placée sous le thème « Expertises et métiers du domaine biomédical ». Elle vise à créer un cadre d'échanges, de rencontres et de concertation entre les experts du biomédical et les apprenants, notamment les élèves, les étudiants et les professionnels. Elle offre une occasion également à l'INSTech de se dévoiler au grand public à travers ses filières de formation. Au cours de la journée, les participants ont échangé autour du thème de cette édition, qui a d'abord été développé par un groupe de panélistes. Ce qui a amené ensuite les participants à des échanges afin d'en apprendre davantage sur le génie biomédical pour être orientés vers des filières dont ils ont connaissance.

Dans son mot d'introduction, le premier responsable de l'INSTech, Pr Jean Bosco Ouédraogo, a expliqué les raisons qui ont valu la création de cet institut. A l'en croire, l'INSTech a vu le jour dans le but de pallier le manque de personnel qualifié dans le domaine biomédical. « Le domaine biomédical est très vaste. Mais si nous prenons le secteur de la santé, dans les hôpitaux, nous avons besoin de techniciens pour non seulement faire les analyses biologiques, mais aussi entretenir les équipements biomédicaux. Ici au Burkina ou en Afrique de l'Ouest, nous avons un problème pour ce qui est de la maintenance de nos équipements biomédicaux. Même dans les centres de recherches, les équipements pour la recherche rencontrent un souci et nous sommes obligés de faire appel à des techniciens d'Europe ou du Maghreb. Il n'y a pas de techniciens qualifiés ici pour aider à réparer nos équipements », a-t-il déploré.

Avant de poursuivre : « C'est pour pallier ce manque que nous avons voulu mettre en place ce pôle d'excellence sur le biomédical, afin d'aider notre pays à sortir de cette situation et aider l'Afrique de l'Ouest à avoir des équipements qui durent longtemps et qui soient plus performants dans nos formations sanitaires et nos instituts de recherches ». C'est ainsi que l'INSTech a vu le jour en 2015. Institut privé, il a ouvert ses portes en janvier 2016 avec pour mission de former dans le domaine du génie biomédical, de l'agriculture et de l'agroalimentaire, avec des diplômes de BTS et de Licence Pro. L'INSTech est à ce jour, le seul institut privé de Bobo-Dioulasso qui forme des techniciens dans le domaine du génie biomédical.

« L'un des objectifs de notre institut est le développement de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Nous nous sommes assigné pour mission la formation de cadres et de techniciens à travers un programme de qualité, répondant aux normes internationales dans le domaine du biomédical. L'INSTech, à travers ses formations, entend mettre à la disposition du Burkina et de l'Afrique, des techniciens professionnels, qualifiés, ouverts sur le monde, dotés de solides savoir-faire techniques et scientifiques pour répondre au mieux aux exigences du marché de l'emploi », a laissé entendre le Pr Jean Bosco Ouédraogo.

L'Institut des sciences et techniques est ouvert aux étudiants du Burkina, de l'Afrique et du monde entier, titulaires du baccalauréat. L'INSTech dispose d'un corps enseignant composé de professeurs d'universités, d'enseignants-chercheurs, de spécialistes dans le domaine de la santé et du biomédical. Il dispose également d'un laboratoire d'analyse biomédical, d'un laboratoire d'électricité-électronique-automatisme, d'une plateforme de recherches sur les maladies infectieuses.

Promouvoir la filière génie biomédical et ses débouchés

Le domaine biomédical est méconnu jusqu'à présent, malgré les multiples actions de l'institut. Selon le Pr Ouédraogo, depuis la création de l'INSTech, il y a peu d'engouement autour des inscriptions. Toute chose qui a milité en faveur de la création de cette journée de l'INSTech Bobo pour faire connaitre le domaine au public et permettre aux étudiants et élèves de venir s'informer et de prendre des décisions en ce qui concerne leur inscription. Tout en expliquant le bien-fondé de cette journée, Pr Ouédraogo a invité les apprenants à venir se faire former au sein de l'INSTech.

C'est le directeur régional en charge de l'Enseignement supérieur des Hauts-Bassins, Dr Jacob Sanou, qui a parrainé cette cérémonie. Pour sa part, il a apprécié l'initiative de cette journée et la création de l'INSTech. « Très souvent dans nos formations sanitaires, les appareils sont gâtés et comme il n'y a pas de maintenanciers qualifiés ; cela pose des problèmes. Bobo est une ville industrielle et l'INSTech va permettre de mettre à la disposition de tous les acteurs de la zone, des maintenanciers compétents. On forme des médecins très compétents mais on oublie les techniciens à la base. C'est pourquoi j'apprécie hautement l'existence de l'INSTech et sa fonctionnalité. Et cette journée est la bienvenue », s'est réjoui Dr Jacob Sanou.

Dans la même dynamique, la directrice technique du Centre Muraz a aussi salué l'initiative. Dr Thérèse Kagoné dit être émerveillée par cette « initiative originale » du Pr Ouédraogo. Elle a réaffirmé son engagement à accompagner l'encadrement technique des étudiants de l'INSTech. « Le Centre Muraz, étant le premier centre d'analyse biomédical créé en 1939, dispose de compétences. Le Pr Jean Bosco Ouédraogo fut chercheur au centre, il en fut également le directeur général. Au regard de ce qu'il a fait, nous avons apprécié et nous avons signé une convention en 2021 qui met une passerelle entre le Centre Muraz et l'institut. Nous appuyons l'INSTech avec l'encadrement des étudiants, le diagnostic et nous restons disponibles pour l'accompagner parce que c'est une école supérieure privée qui vient donner un souffle dans ce domaine », a conclu Dr Thérèse Kagoné.

Romuald Dofini

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