Ce jeudi 19 mai 2022 s'est ouvert à Ouagadougou, l'atelier bilan à mi-parcours du projet SUCCESS, mis en œuvre par Jhpiego et Expertise France. Cet atelier sera l'occasion de formuler des recommandations pour l'atteinte des résultats escomptés d'ici la fin du projet.

Lancé en 2020 par Jhpiego et Expertise France et financé par UNITAID, le projet SUCCESS (Scale Up Cervical Cancer Elimination with Secondary Prevention Strategy) vise l'élimination du cancer du col de l'utérus par la stratégie de prévention secondaire. Pour ce faire, il accompagne les centres de santé dans la détection et le traitement des lésions précancéreuses. Il est prévu pendant les trois années de mise en œuvre du projet, de dépister 40 000 femmes âgées de 25 à 55 ans avec 65% de femmes séropositives suivies dans la file active sur 21 sites dans les régions du Centre, des Hauts-Bassins, du Centre-est et du Plateau central.

C'est en 2020, en pleine pandémie de Covid-19 que le projet a été lancé, ce qui a impacté le déroulement des activités. Il a fallu attendre juin 2021, pour que le projet connaisse une accélération dans sa mise en œuvre. Ce qui a permis de dépister 4 893 femmes. « Le défi de pouvoir atteindre l'objectif des 40 000 femmes à dépister d'ici la fin des activités du projet reste énorme, mais pas insurmontable. Il nous revient donc de trouver la stratégie devant nous permettre de dépister 35 107 femmes d'ici la fin du projet en 2023 soit environ 2000 femmes par mois », a laissé entendre le directeur pays de Jhpiego, Dr Mathurin Bonzi.

Et c'est justement ce à quoi répond cet atelier de bilan à mi-parcours qui sera aussi l'occasion de revenir sur les activités déjà menées, mais aussi de formuler des recommandations pour l'atteinte des résultats escomptés d'ici la fin du projet.

A en croire Dr Marie-Emmanuelle Zouré, directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles représentant la secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique, le projet SUCCESS a permis de renforcer plusieurs maillons du système de santé dans le dépistage et la prise en charge des lésions précancéreuses du col de l'utérus. Il a aussi renforcé le système de santé dans l'approvisionnement et la gestion des intrants tout en travaillant à créer la demande en termes de dépistage.

Elle se dit confiante que d'ici à la fin du projet, les résultats attendus seront atteints. « Nous allons poursuivre sur la même lancée parce que le laps de temps au cours duquel le projet a été mis en œuvre, les résultats engrangés sont encourageants. Nous allons aider Jhpiego à introduire d'autres sites pour la mise en œuvre du projet. Nous sommes sur la bonne voie et si on continue comme on a commencé, on n'aura pas de mal à atteindre les objectifs », a indiqué Dr Zouré.

Des organisations de la société civile ont d'ailleurs été sollicitées pour mener la sensibilisation et inciter les femmes à aller se faire dépister.

En rappel, le cancer du col de l'utérus a touché 1132 femmes au Burkina Faso au cours de l'année 2020 avec 839 décès. Cette maladie causée par le virus du papillome humain peut être évitée et cela passe par la prévention qui est un axe majeur de la stratégie de Jhpiego. Conscient de l'importance de la prévention, le Burkina Faso en plus d'avoir décrété la gratuité du dépistage des lésions précancéreuses du col de l'utérus depuis 2016, a introduit récemment le vaccin contre le virus responsable du cancer du col de l'utérus dans la vaccination de routine. Une introduction saluée par Jhpiego.

Justine Bonkoungou

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