En dépit de la diminution de la prévalence nationale de la malnutrition infantile qui est passée de 16 % en 2001 à 6,5 % en 2018 avec 2,0 % pour la forme sévère, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) note dans un communiqué de presse que près de 70% des enfants malnutris n'ont pas bénéficié du traitement l'année dernière.

Classée dans la liste des dix pays qui représentent 60 % de la charge mondiale de l'émaciation chez les enfants de moins de cinq ans, la République démocratique du Congo (RDC), avec l'appui de ses partenaires dont l'Unicef, œuvre pour changer la tendance. C'est dans ce cadre que le pays a adopté les objectifs de développement durable qui ont intégré ceux de l'assemblée mondiale de la santé visant à réduire la proportion d'enfants souffrant d'émaciation à < 5% d'ici 2025 et < 3% d'ici à 2030. La couverture annuelle du traitement des enfants souffrant d'émaciation sévère est en moyenne de 30 % depuis 2016 et la couverture géographique est de 27 % en 2021.

En raison des difficultés de ressources inhérentes à l'approche standard de prise en charge de la malnutrition aiguë, de nombreuses organisations dont l'Unicef, en collaboration avec le gouvernement, expérimentent des protocoles alternatifs simplifiés de la prise en charge de la malnutrition aiguë tels que recommandés par le niveau global. Ces approches simplifiées, indique l'Unicef, permettraient de traiter plus d'enfants malnutris aigus dans un contexte de ressources limitées tout en améliorant la performance et l'efficacité du programme.

De ce fait, le Pronanut a opté pour la mise en œuvre de l'approche simplifiée de traitement de la malnutrition aiguë avec quatre adaptations. Cette nouvelle approche va permettre de lever la barrière de la distance et rapprocher les soins de la population dans le besoin. Dans les zones très pauvres, des transferts monétaires inconditionnels ont été mis en place pour renforcer la résilience des familles et réduire les rechutes après traitement des enfants malnutris.

La RDC fait partie des pays retenus au niveau global pour faire partie de l'Initiative Global Action Plan on Child Wasting, initiée par le Secrétariat général des Nations unies impliquant cinq agences: Unicef, Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, Programme alimentaire mondial, Organisation mondiale de la santé et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L'initiative intègre les interventions des systèmes de santé, d'hygiène et d'assainissement et de protection sociale pour accélérer la réduction de l'émaciation.

Blandine Lusimana

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