En prélude à la célébration de la journée mondiale sans tabac commémorée le 31 mai de chaque année, le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) a tenu une conférence de presse ce vendredi 27 mai 2022 à l'unité de sevrage tabagique. La conférence a été animée par le responsable de ladite unité, Pr Georges Ouédraogo, pneumologue, tabacologue, spécialiste dans la prise en charge des apnées du sommeil.

Chaque année, la communauté internationale commémore la journée mondiale anti-tabac le 31 mai. Pour l'année 2022, le thème retenu pour la célébration est : « J'arrête de fumer pour protéger mon entourage ». Ce thème vise à amener ceux qui fument à prendre conscience qu'en fumant, ils exposent aussi ceux qui ne fument pas aux mêmes maladies liées au tabagisme. Le fumeur qui décide de cesser de fumer se protège lui-même, protège ses proches et son entourage.

Cette année, pour marquer cette journée, le Burkina Faso, à travers l'unité de sevrage tabagique du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), entreprend des activités d'information et de sensibilisation des populations sur les méfaits du tabac, dans le but d'amener les fumeurs à décider d'eux-mêmes d'arrêter la consommation du tabac.

A cet effet, le CHU-YO, en collaboration avec ses partenaires, organise « une semaine sans tabac » meublée de diverses activités en son sein, du 30 mai au 5 juin 2022. Au programme, il est prévu « du lundi 30 mai au jeudi 2 juin 2022 des journées portes-ouvertes avec parcours de poster et des consultations gratuites d'aide au sevrage tabagique à l'unité de sevrage tabagique du CHU-YO et le passage des enquêteurs dans les services du CHU-YO. Le vendredi 3 juin 2022, une conférence grand public à l'ENSP Ouagadougou sur le thème principal de la journée et la cérémonie de clôture des activités prévue le 6 juin 2022 au CHU-YO. L'objectif général de la tenue de cette semaine est de tendre vers un hôpital sans tabac », explique Pr Ouédraogo.

Selon le médecin, l'initiation au tabagisme est très précoce, au Burkina. « 90% de jeunes de moins 21 ans consomment et la cigarette et le cannabis au Burkina. Le plus jeune fumeur a 5 ans », a-t-il indiqué. On constate une diversification du mode de consommation du tabac avec la chicha qui prend de l'ampleur. Ce qui rend difficile les actions de ceux qui luttent pour stopper la consommation du tabac dans notre pays. « Nous aurions pu faire mieux sur le plan national concernant cette journée mais nous n'avons pas pu rayonner comme cela devrait », regrette Pr Ouédraogo.

L'unité de sevrage tabagique a été créée le 5 mai 2017 et a reçu plus de 1 311 pensionnaires qui bénéficient d'offres de soins pour les aider dans leur décision de cesser de consommer le tabac. Pendant douze mois, les membres de l'unité doivent suivre les patients en huit rendez-vous.

Selon les statistiques de l'année 2022, 18% des fumeurs ont arrêté de fumer au Burkina grâce à leurs efforts. Ayant constaté que le centre est méconnu par les citoyens, il a été mis en place cette année une plateforme pour permettre à ceux qui veulent bénéficier de l'aide de l'unité de sevrage tabagique d'entrer en contact avec les médecins. Ils peuvent donc envoyer gratuitement un SMS au 33 50 pour s'inscrire et suivre les conseils de ladite unité.

Dans le cadre de la lutte contre le tabac, l'Etat burkinabè a fixé une amende de 15 000 FCFA en sa loi n°040-2010/An portant lutte contre le tabac au Burkina-Faso ; et décret n°2011-1052/PRES/PM/MS/MEF portant interdiction de fumer dans les lieux publics clos et transports en commun.

Yvette Hien

Lire l'article original