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GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Le pays | Burkina Faso | 21/05/2007 | Lire l'article original
Ce lundi 14 mai 2007, malgré la pluie matinale qui avait enfermé beaucoup de Gaoualais à leur domicile, la majorité des agents du Centre hospitalier régional (CHR) de Gaoua étaient au service. Toutefois, ils n'y étaient pas pour travailler comme à l'accoutumée mais s'étaient plutôt regroupés sous le hall d'entrée de leur directeur général. "Pour mieux soigner, il faut soi-même jouir de bonne santé", nous a laissé entendre un des agents qui étaient à l'entrée de l'hôpital. Nous avons ensuite rejoint les hommes en blouse pour nous imprégner davantage de la situation. Il était 10h passées et c'était la fin de leur première journée de sit-in. Le secrétaire général de la sous-section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine (SYNTSHA) donnait à ses collègues la conduite à tenir pour les jours à suivre. Chaque matin de 7h à 10h, sit-in. A partir de 10h, sont assurés les services avec pour consigne de ne facturer aucune prestation. C'est l'"opération caisse vide". Pourquoi le personnel du CHR réinitie-t-il un mouvement d'humeur une année après celui où ils protestaient contre l'affectation de certains d'entre eux ?
Le point focal de leur débrayage est, selon le SG de la sous-section de l'hôpital, la décision prise le 8 mai 2007 de supprimer les bons pharmaceutiques des agents. C'est une contribution forfaitaire de 50 000 F CFA que l'hôpital allouait chaque année à chaque agent pour la prise en charge de ses ordonnances médicales. Le porte-parole des travailleurs, Amidou Kouanda, dit ne pas comprendre pourquoi en dépit de l'autonomie de gestion de l'hôpital, l'administration décide de supprimer ces frais pharmaceutiques, source de motivation pour les agents.
Système jugé illégal
Pour le directeur général de l'hôpital, Alexandre Sanfo, cette suppression est consécutive aux injonctions faites par le ministère de tutelle aux trois centres hospitaliers de Kaya, Banfora et Gaoua qui ont adopté ce système jugé illégal par les autorités du ministère. Il poursuit en disant qu'aucun texte ne légitimant, pour le moment cette dérogation, il était normal pour lui d'y mettre un terme.
Le secrétaire général du SYNTSHA de l'hôpital a relevé d'autres griefs faits à l'administration de l'hôpital. Il réclame, entre autres, un échographe pour l'hôpital qui en était privé depuis décembre 2005 pour raison de panne. "Pour l'échographie, les patients, depuis lors, étaient orientés vers Bobo, Boromo ou Ouagadougou", a souligné Amidou Kouanda. Les agents mécontents exigent également la vaccination du personnel contre l'hépatite B, le paiement des ristournes CAMEG 2005-2006, l'amélioration de la qualité de la restauration des malades et du personnel de garde, l'application intégrale des Soins obstétricaux et néonataux d'urgence (SONU). C'est une convention qui permet la prise en charge gratuite des femmes qui accouchent et de leur nouveau-né jusqu'à une certaine échéance.
Pour ce qui concerne l'échographe, le DG souligne que ce sont les 2 plaques d'alimentation qui avaient été grillées par la foudre et qu'un nouvel appareil est en voie d'être octroyé par le ministère.
Quant aux SONU, le directeur de l'hôpital relève qu'ils sont appliqués dans son établissement comme il se doit. Selon le DG, la pierre d'achoppement entre lui et son personnel réside dans le fait qu'il exige que soient mis à sa disposition les médicaments, sans tenir compte de la liste de médicaments officielle prévue dans le cadre du SONU.
Visiblement, cette crise que traverse l'hôpital de Gaoua durera des semaines si rien n'est fait. En effet, la grève officielle, dont préavis a été adressé au patronat, commence le 21 mai et sera précédé d'un débrayage, de sit-in et d'une opération caisse-vide d'une semaine.
Par Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)
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