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Revue de presse de Santé tropicale

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Lever les obstacles aux soins de santé mentale au Kenya

OMS | Congo-Brazzaville | 10/10/2022 | Lire l'article original

Nairobi – Lorsqu'elle était enseignante de chimie, la Dre Gladys Mwiti constatait que les performances de ses élèves étaient médiocres. Elle découvrira plus tard que cette insuffisance des résultats scolaires tient en grande partie à un traumatisme non résolu dû à des facteurs tels que la pauvreté, la violence domestique et la maltraitance. Cette Kényane désormais reconvertie en psychologue dirige une organisation qui propose des soins de santé mentale aux populations. Elle a accepté de répondre à nos questions portant sur les obstacles aux services de santé mentale et sur la façon de soutenir les personnes qui ont besoin d'aide, surtout dans les communautés défavorisées.

Pourquoi l'accès aux services de santé mentale est-il si important ?

L'accès aux services de santé mentale est important parce que le mental est l'essence même d'un individu. Nous avons la santé physique reçoit souvent beaucoup d'attention, que ce soit en ce qui concerne la maladie, la faim ou l'accès à un abri. Et nous avons la santé économique – qui se décline en termes d'éducation, d'emploi, etc. Puis nous avons la santé spirituelle.

Mais la santé mentale est un domaine négligé, et quand on néglige la santé mentale, on néglige la personne dans sa globalité. De ce fait, la personne avance avec un handicap.

La sensibilisation à la santé mentale a évolué au fil des années, car nous sommes partis d'une situation où les gens ne se rendaient pas compte de l'importance de la santé mentale. On est passé de presque rien en termes de formation à beaucoup d'universités qui ont aujourd'hui des programmes dans le domaine de la psychologie.

Quels sont certains des obstacles aux soins de santé mentale ?

Le principal défi est le mauvais diagnostic et le manque de prestation de services, car bien que les besoins soient énormes, le pays ne compte que 100 psychiatres.

Il n'y a pas de chiffres officiels, mais j'estime que le Kenya doit compter au moins 400 psychologues. Toutefois les praticiens ne sont pas au fait des besoins puisqu'il ne s'agit pas là d'un domaine reconnu. Nous avons des psychologues formés mais, faute de structure, ces psychologues sont mal employés et finissent par faire du bénévolat. Les personnes qui finissent par avoir les moyens de gérer des centres de réadaptation sont des psychiatres qui ont reçu une formation dans le domaine de la santé mentale. Les psychologues peuvent faire beaucoup dans la prévention avant que la maladie mentale ne s'installe. Les compétences que les personnes acquièrent en se rétablissant grâce à la thérapie sont mises à contribution dans d'autres parties de leur vie. Ces personnes travaillent mieux, ont de meilleures relations en famille, sont plus actifs dans la communauté, cherchent à obtenir un soutien social et cela leur sert de base. Telle est la valeur de la psychologie.

Quels sont les problèmes de santé mentale courants auxquels les gens sont confrontés ?

Souvent, on entend : « je ne dors pas bien », mais la réalité est que soit la personne n'arrive pas à bien travailler, ou ses relations avec son entourage ne sont pas bonnes, avec beaucoup de stress, du harcèlement et de la violence domestique. Les proches n'arrivent pas à gérer cela. Dans notre centre de traumatologie, nous enregistrons également de nombreux cas de traumatisme psychologique.

La COVID-19 a causé plus d'anxiété, d'isolement, de dépression, ainsi qu'une augmentation de la violence et des abus sexuels. Le taux de grossesse chez les adolescentes a augmenté. Des gens ont perdu leur emploi, la dépression économique et la pauvreté se sont accentuées. Puis il y a le stress traumatique causé par le chagrin et la perte.

Les gens ont ce que nous appelons des couches de traumatisme. Un traumatisme qui n'est pas traité peut se transformer en maladie physique. Nous avons des médecins qui traitent des maladies opportunistes, même le cancer, qui est lié au stress traumatique. Et puis il y a la stigmatisation. À cause de l'ignorance et de la honte, beaucoup de gens cachent leurs problèmes. Ces personnes peuvent finir par se tourner vers l'automédication, créant par là une accoutumance.

Quelle contribution apportez-vous pour relever ces défis ?

Je pense que la meilleure façon de fournir des services de santé mentale est d'aller dans la communauté. J'ai décidé de le faire par moi-même il y a de nombreuses années. Toute seule, je ne pouvais pas faire grand-chose. J'ai donc développé un modèle dit d'entonnoir qui donne le pouvoir aux membres de la communauté, surtout après les épreuves difficiles. Nous commençons par ratisser large en faisant de la psychoéducation communautaire, puis nous affinons l'action pour toucher les problèmes particuliers de la communauté. Des psychologues formés travaillent avec les conseillers de la communauté pour adopter ce que l'Organisation mondiale de la Santé appelle le modèle de délégation des tâches. A travers ce modèle, des équipes pluridisciplinaires sont formées pour faire face aux traumatismes qui surviennent dans leur communauté. Cette démarche réduit la stigmatisation et crée un soutien mutuel en temps de crise.

Chaque communauté devrait avoir au moins un psychologue vers qui les populations peuvent se tourner. J'espère que le Kenya pourra mettre en place ce modèle de délégation qui permettra de mobiliser des personnes qualifiées pour offrir le meilleur appui à l'endroit même où elles se trouvent. Ce sera le cas par exemple d'un enseignant qui chercherait une solution pour un enfant vivant des situations de violence à la maison.

Les orientations de l'OMS me servent beaucoup. Mais il faut que les organisations de développement interviennent et financent la santé mentale, et pas uniquement la santé physique. Ces organisations doivent reconnaître les traumatismes associés à un accès insuffisant à l'eau, à la nourriture et à d'autres besoins requis pour le bien-être mental.

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