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Revue de presse de Santé tropicale

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Dr Ndihokubwayo Eric : « La fistule obstétricale est traitable, et guérissable »

Iwacu | Burundi | 20/10/2022 | Lire l'article original

Depuis 2010, plus de trois mille femmes souffrant des fistules obstétricales ont été « réparées. » Et une soixantaine est sous traitement. Dr Eric Ndihokubwayo, directeur de l'hôpital régional de Gitega appelle à la non-discrimination de ces femmes.

Qu'est que la fistule obstétricale ?

La fistule obstétricale, ou fistule vaginale, est une communication anormale entre le vagin et la vessie en avant ou le tube digestif inférieur en arrière. Autrement dit, c'est une communication anormale entre le vagin et la vessie (vésico-vaginale) ou bien une communication entre le vagin et le rectum (recto-vaginal), ou bien encore est la communication entre la vessie et le rectum (vésico-rectum). Cela survient souvent à la suite d'un accouchement difficile, un travail prolongé d'accouchement.

Pas d'autres causes ?

Oui. Cela peut être lié à un avortement mal pratiqué, abus sexuel ou viol, utilisation d'épisiotomie et de pinces pendant le travail, traitement du cancer du col utérin par radiothérapie, etc.

Quels sont ses symptômes ?

Une fistule vaginale ou une fistule obstétricale est généralement indolore. Mais il en résulte un passage incontrôlable de l'urine ou des excréments, causant beaucoup d'embarras. En cas de fistule vésico-vaginale, l'urine continue de s'échapper du vagin. En cas de fistule recto-vaginale, une décharge nauséabonde s'échappe. Le gaz peut également être évacué. D'autres symptômes sont entre autres infection et inflammation de la région génitale entraînant une irritation ou une douleur, douleur intense pendant l'activité sexuelle, etc.

Quelles sont les tranches d'âges à risques ?

Et les facteurs des risques sont multiples. Ce sont les jeunes filles de moins de 18 ans, les mamans qui se marient en bas âge, qui sont souvent à risque de développer les fistules obstétricales.

Comment traitez-vous la fistule obstétricale ?

Plusieurs techniques sont utilisées. Mais, le traitement dépend de la capacité du tissu à guérir. Cela dépend également de la taille et de l'emplacement de la fistule. Mais, environ 80% des femmes peuvent être guéries par une simple chirurgie vaginale. Des médicaments topiques ou oraux sont administrés pour que les plaies guérissent avant une intervention chirurgicale. Et en fonction de l'étendue des dommages, de la taille et de l'emplacement de la fistule, différents types de chirurgie vaginale peuvent être pratiqués. Donc, cette maladie est traitable et guérissable.

Que dites-vous de cette discrimination dont sont victimes ces femmes qui souffrent des fistules obstétricales ?

D'abord, il faut noter qu'en dehors des symptômes physiques, la fistule obstétricale a un impact plus grave sur les aspects sociaux, économiques et psychologiques. Les femmes touchées sont souvent ostracisées de la communauté en raison de l'odeur ou des fuites continues d'urine.

La femme qui souffre de cette maladie est souvent discriminée. Elle est dénigrée. Il y en a même qui sont chassées par leurs maris. En Kirundi, on l'appelle « ingwara yo mu kigo », ce qui signifie qu'une femme fistuleuse a peur d'être à la portée de tout le monde. Elle préfère se cacher dans l'enclos, d'où ce nom.

Ces femmes sont vraiment perturbées mentalement suite à ce dénigrement qu'on leur fait. Elles ont des problèmes psychologiques suite à cette considération par la société. Or, la fistule obstétricale est une maladie comme les autres. Une fois traitée, elle guérit. Lorsque ces femmes viennent ici au Centre Urumuri, elles sont prises en charge et guérissent.

Evidemment, parlez-nous de ce centre ?

Le Centre Urumuri existe depuis 2010. Il a été initié par l'organisme Médecins Sans Frontières. Depuis 2010, jusqu'à nos jours, environ 3155 femmes ont déjà bénéficié des opérations de ces fistules obstétricales. Et on accueille environ 15 patientes par mois.

Alors, ces derniers jours, nous sommes dans la campagne de réparation des fistules obstétricales. Là, on a plus de 70 patientes qui sont là, qui sont déjà opérées. D'autres sont en attente.

Selon les témoignages de ces femmes fistuleuses, certains des hommes se désintéressent de leurs épouses ou les chassent tout simplement après avoir constaté qu'elles ont cette affection. Quel est votre message ?

Le message que je lance à l'endroit de la Communauté, c'est de ne pas discriminer ces femmes tout en sachant que c'est une maladie qu'on peut guérir. Lorsqu'elles se font soigner, elles sont bien traitées et guéries. Et elles retournent chez elles et vivent comme les autres femmes. J'interpelle les maris dont leurs femmes souffrent des fistules obstétricales de ne pas les discriminer, mais d'essayer de les amener ici au centre Urumuri pour les traiter. C'est ça comme message que je lance. Mais également aux administrations locales de s'impliquer et de faire des investigations en collaboration avec les prestataires des soins afin d'identifier toutes les femmes qui ont connu ce problème de fistules obstétricales afin de les ramener ici au centre Urumuri pour les prendre en charge.

Mais, il y en a qui préfèrent se cacher au lieu de se faire soigner

Très déplorable. Ces cas existent. Il y a dans les campagnes, à l'intérieur du pays, des femmes qui souffrent des fistules obstétricales qui ne viennent pas nous consulter. Là, je profite de cette occasion pour lancer un appel vibrant à l'endroit des prestataires des soins que chaque fois qu'ils détectent une femme qui a ce problème de fistules, qu'ils peuvent l'orienter ici au Centre Urumuri I à l'hôpital régional de Gitega. Elles sont bien prises en charge et c'est gratuit. On ne leur demande rien comme frais de réparation des fistules. Il nous arrive d'accueillir même des femmes en provenance de la Tanzanie.

Est-ce qu'une fois réparées, les malades de fistules obstétricales peuvent encore une fois mettre au monde ?

Oui. Après réparation, elles peuvent concevoir après un an, mais, cette fois-ci, elle doit accoucher par césarienne.

Quels sont les principaux défis auxquels vous faites face ?

Le personnel qualifié reste une problématique. Nous avons seulement trois médecins généralistes. Or, nous avons besoin au moins de trois spécialistes. Comme tout hôpital, le personnel infirmier n'est pas suffisant. Par exemple, on a beaucoup besoin des sages-femmes vu que les patientes augmentent du jour au jour.

Côté, matériel, il y a le manque des équipements pour la kinésithérapie. Manque de véhicule pour le déplacement des patients guéris et l'ambulance pour emmener les malades dans les différentes localités du pays vu que c'est le seul centre dans tout le pays. Un véhicule d'approvisionnement des médicaments.

Les moyens financiers sont aussi insuffisants. Car, les patientes sont nourries à l'hôpital et sont soignées gratuitement. Elles ont besoin des kits de dignité. Il y a des femmes ou enfants qui ont besoin des examens paracliniques comme le scanner que l'hôpital doit payer ailleurs. Malgré l'extension du centre, on a encore besoin qu'il soit plus élargi vu le nombre des patientes qui ne cesse d'augmenter. Le coût moyen mensuel pour s'occuper de ces femmes fistuleuses est de 50 millions BIF en dehors de la période de campagne.

Aujourd'hui, nous souhaitons que les moyens soient orientés surtout dans l'achat des médicaments, équipements et approvisionnement des denrées alimentaires.

Qui sont vos partenaires dans ce combat ?

Premièrement, c'est la Fondation Bonne Action Umugiraneza. Elle nous a construit un bon bâtiment qui répond aux normes. Nous remercions la Première Dame qui dirige cette fondation et pour ses appuis et sa compassion envers ces femmes fistuleuses.

Il y a aussi le FNUAP pour les frais de déplacement, l'alimentation de ces patientes, la fourniture des kits de dignité, etc. D'autres partenaires nous appuient de façon sporadique comme l'OMS.

Rénovat Ndabashinze

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