Le ministère de la Santé et de l'hygiène publique a tenu ce jeudi 2 février 2023, une rencontre d'information et d'échanges avec les journalistes sur la méningite. Cette rencontre fait suite à la communication du ministre de la santé en conseil des ministres du 18 janvier 2023 où il évoquait le plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de méningite au Burkina.

Grâce à toutes les interventions du ministère de la Santé (campagnes de vaccination, introduction du vaccin MenAfriVac dans le programme élargi de vaccination de routine depuis 2017, surveillance, etc.), le Burkina Faso connaît une baisse drastique des cas de méningite. Le taux de létalité de la méningite est ainsi en constante baisse et est passé de 14,47% en 2010 à 4,9% en 2022. Malgré ces résultats encourageants, il n'en demeure pas moins que le Burkina Faso continue de faire face à des cas de méningite puisque le pays se trouve dans la "ceinture de la méningite". Ainsi du 1er au 29 janvier 2023, le pays a déjà enregistré 145 cas suspects de méningite dont six décès.

Selon Dr Drissa Lengane, face à l'augmentation de germes épidémiogènes rares (NmC et NmX) et l'influence du covid-19 sur la surveillance des autres maladies, le risque de survenue d'une épidémie de méningite au Burkina Faso ne peut être exclu avec certitude.

C'est dans l'optique donc de se préparer à faire face à une éventuelle épidémie, que le gouvernement a adopté le 18 janvier 2023 en conseil des ministres, un plan de préparation et de riposte. Ce plan de préparation et de riposte est d'autant plus nécessaire que la situation sécuritaire perturbe le système de santé et agit sur la lutte contre les maladies potentiellement épidémiques. Selon une étude menée par le projet Global Health Security mis en œuvre par Jhpiego, dans les zones touchées par l'insécurité, l'on constate depuis 2018, une augmentation du nombre de cas de méningite par rapport aux années antérieures où il n'y avait pas de problème sécuritaire.

Dans le cadre de la préparation à la riposte, d'autres activités sont également menées comme la diffusion de messages clés sur les radios et télévisions locales, la supervision des agents de santé sur la surveillance intégrée de la maladie et la riposte, le pré positionnement des médicaments et des consommables médicaux pour la prise en charge de la maladie, la mise en œuvre d'un système intégré de transport des échantillons, la réalisation des investigations épidémiologiques, etc.

Se protéger où se faire vacciner pour éviter la méningite

La saison épidémique de la méningite s'étend d'octobre à avril durant la période de l'harmattan. Au cours de cette période, il convient donc de se protéger en portant un masque, en utilisant du beurre de karité. Il est aussi nécessaire de se faire vacciner et faire vacciner les enfants pour éviter la maladie. Elle est gratuite pour les enfants et est intégrée dans le programme élargi de vaccination. À noter que la prise en charge de la méningite est gratuite dans les formations sanitaires publiques du pays.

Justine Bonkoungou

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