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Cameroon tribune | Cameroun | 24/05/2007 | Lire l'article original
Après que le Washington Post a révélé fin 2000 les circonstances troubles dans lesquelles les essais auraient été effectués, les parents des victimes ont attaqué la firme en justice à Kano et à New York. Ils l’accusaient notamment de ne pas les avoir clairement informés de la nature de l’expérimentation pratiquée sur leurs enfants et des risques qui y étaient liés. Le rebondissement de cette affaire aujourd’hui montre simplement que tout n’a pas été dit à l’époque, et que certaines vérités cachées ou étouffées vont encore pendant longtemps entretenir la polémique.
Ce n’est d’ailleurs pas pour la première fois que l’éthique dans les essais cliniques est mise à mal en Afrique. L’absence de législation spécifique, de capacité de contrôle et surtout d’indépendance économique par rapport aux promoteurs, peut ouvrir à la porte à toutes sortes de déviations. Les victimes principales étant bien évidemment les populations locales pauvres et démunies. Sans forcément remonter au déluge, il est important de rappeler que les premiers débats publics relatifs à l’éthique des expérimentations en Afrique dans le cadre du SIDA concernent les recherches menées par un médecin immunologiste français. Celui-ci mène au Zaïre au milieu des années 80, des investigations sur des sujets sains et malades pour tester l’efficacité d’un vaccin qu’il a lui-même conçu. L’immunologiste est violemment pris à partie en décembre 1986 par le New York Times qui a eu vent des expériences. La mise en cause de l’intéressé visait deux points cruciaux : tout d’abord la question du consentement. Les patients qui se soumettaient à ces expérimentations sont-ils consentants ? Ensuite la question de l’éclairage : peut-on considérer leur consentement comme véritablement " éclairé " ? C’est autour de ces deux points cruciaux que se pose le problème éthique lorsqu’une multinationale de fabrication de médicaments entreprend les essais cliniques dans un contexte où les populations sont démunies et vulnérables.
D’où la nécessité de bâtir une législation forte et appropriée afin de protéger ces populations. On sait tout le mal que le vide juridique en matière de gestion de déchets toxiques a fait à l’Afrique qui était en train de devenir un dépotoir pour les industries polluantes du Nord. A ce triste palmarès, il ne faut pas en rajouter. L’Afrique a besoin d’une population bien éduquée, en bonne santé pour promouvoir son développement socio-économique. Et pas de cobayes pour servir les intérêts financiers des firmes pharmaceutiques du Nord.
WAFFO MONGO
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