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Le soleil | Sénégal | 23/06/2007 | Lire l'article original
Pour le Pr Oumar Faye, c’est sur instruction du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, que cet institut qui comportera un département de Cardiologie médicale, un département de chirurgie cardiaque, une unité de prévention, d’enseignement et de recherche, sera édifié. D’ailleurs, c’est dans cet institut, que le Programme national de lutte contre les maladies cardio-vasculaires, qui répond au souci de prendre en charge ces maladies chroniques en émergence et en progression constante sera domicilié. Au Sénégal, elles constituent même la deuxième cause de mortalité après le paludisme et la première cause de handicap du fait du nombre important de malades en insuffisance cardiaque, de porteurs de cardiopathies non opérées ou non opérables et surtout de séquelles d’accidents vasculaires cérébraux.
Si les maladies cardio-vasculaires ont été pendant longtemps mal prises en charge dans nos pays, c’est parce qu’estime le directeur de la Santé, l’accent a été mis sur les maladies endémo-épidémiques, la malnutrition, entre autres. Mais aujourd’hui, avec la naissance d’un programme de lutte, elles font partie des maladies considérées comme priorité de santé publique.
Éduquer les populations
Revenant sur le thème central du 1er Congrès international de la Sosecar qui porte sur les cardiopathies ischémiques, le Pr Serigne Abdou Bâ, président de la Sosecar, fait savoir qu’il s’agit des maladies du cœur liées au mal développement et causées par un cumul de facteurs de risques dont l’urbanisation galopante, le stress, la sédentarité, l’hypercholestérolémie, le tabagisme, le diabète et l’hypertension artérielle qui provoquent l’obturation des artères coronaires, donc aux cardiopathies ischémiques. Pour cette raison, le cardiologue n’hésite pas à qualifier les pathologies cardiovasculaires dans leur ensemble d’épidémie sournoise, durable et mortelle. Puisque ces affections s’installent progressivement, « il ne s’agit plus pour nous cardiologues de constater les dégâts », déclare le chef du service Cardiologie de l’hôpital Le Dantec qui prône l’action. Mieux, des actions coordonnées qui doivent, selon lui, être supportées par les pouvoirs publics dont le rôle et l’implication sont fondamentaux dans la croisade engagée contre ces maladies.
D’ailleurs, il partage ce point de vue avec le représentant du Ministre de la Santé qui déclare que « l’heure est à l’action » afin d’éloigner les populations des spectacles horribles des maladies chroniques, y compris les maladies cardio-vasculaires. Et la stratégie la plus efficace réside dans l’éducation des populations, la communication et l’encadrement des masses afin d’aboutir à un changement de comportement, indique Pr Serigne Abdou Bâ qui appelle à une modification de nos habitudes alimentaires. « Il faudra refonder notre civilisation pour en faire une civilisation sans tabac, un monde où seront bannies la paresse, l’oisiveté, la sédentarité, l’obésité. (…) Un monde où l’on mangera avec des aliments de qualité, sans trop de graisse, sans trop de sucre, sans trop de sel. C’est à ce prix, que nous pourrons faire une prévention efficace de ces maladies ischémiques qui nous menacent ».
Abondant dans le même sens, Pr Oumar Faye, directeur de la Santé, déclare que l’Etat avec le concours des spécialistes se fera un devoir d’éduquer les populations pour freiner les facteurs de risques cardio-vasculaires qui conduisent inévitablement vers les cardiopathies ischémiques. Et face à l’ampleur des problèmes, « il nous faut commencer par la base, par la prévention, pierre angulaire de toute lutte contre les cardiopathies ischémiques. Sans cette prévention, tout programme de lutte élaboré, si savant qu’il soit, sera voué à l’échec ».
Pour une réussite des différentes actions entreprises, les ressources nécessaires pour engager cette croisade contre les pathologies cardio-vasculaires seront mobilisées avec l’aide des partenaires. Dans ce cadre, un accent particulier sera également mis sur la formation des spécialistes qui sont encore en nombre insuffisant dans nos pays.
Maïmouna GUEYE
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