Le Centre Pierre-Janet, qui doit son nom à un célèbre psychiatre du Havre, en France, sera une institution privée, devrait ouvrir en septembre 2008. Les travaux débutent dans quelques semaines. Le projet résulte d’un investissement direct de capitaux étrangers dans la Santé.
Le docteur Lingiah explique : “Ce qui m’a décidé, c’est la tenue, l’an dernier, de la Mauritian Diaspora, ma rencontre avec Maurice Lam, du Board of Investment, et un atelier sur la schizophrénie par le Bureau d’éducation catholique. J’ai rencontré des parents de malades mentaux et leur souffrance m’a touchée.”

Cet hôpital, avec un investissement de Rs 25 millions à Rs 30 millions, est la première phase d’un plan de trois étapes. Un autre établissement serait construit pour une clientèle étrangère haut de gamme et spécialisé dans le traitement des maladies et dépendances liées à la boulimie, l’anorexie, l’alcoolisme et la consommation de drogues. Des cures de désintoxication seront aussi offertes. Il existe une forte demande de la part de cadres et professionnels hyper stressés pour des cures de trois à quatre semaines.

“Besoins prioritaires”
Le troisième volet du plan serait la création d’un village pour accueillir les personnes atteintes d’Alzheimher avec des possibilités de coopération entre les secteurs public et privé.
Le Centre Pierre-Janet fournira “un service psychiatrique privé et moderne, comprenant hospitalisation, centre de jour, suivi et autres services associés”, comme l’affirme un document. Le tout dans un cadre adapté aux exigences d’aujourd’hui, et “qui répond aux besoins prioritaires de la population en termes de santé mentale”.
Dr Lingiah précise : “Je veux offrir aux Mauriciens un hôpital digne de l’établissement que j’ai dirigé en Angleterre, dont le niveau a été reconnu par l’audit de la Commission of Health Care.”
Le Centre devrait donner de l’emploi à pas moins de 38 personnes, réparties dans les différents départements de soins médicaux, de l’infirmerie et du service d’aide (medical, nursing and support staff). Plus précisément, les soins seront assurés par au moins un psychiatre, assisté d’un autre spécialiste, d’un psychologue et d’un psychologue stagiaire. “Les étudiants du SSR Medical College seront les bienvenus”, indique le document.

Le management comprendra, outre le directeur et le responsable des ressources humaines, un responsable d’animation (Activities Coordinator-Art Therapist). L’infirmerie aura un gérant de clinique (Clinical Manager), son assistant, cinq infirmières accréditées (Registered Mental Nurses) et 12 axillaires (Health Care Assistants). L’entretien sera assuré par un coordinateur, à la tête d’une équipe de dix personnes, dont un jardinier, deux réceptionnistes et un chef de cuisine.
Le centre veut aussi s’inscrire dans le contexte local. “Nous nous engageons à une activité qui soit respectueuse de l’environnement, et à des opportunités d’embauche pour ceux qui vivent dans les environs, et promettons de respecter les habitants en général”. Il est aussi question que le centre parraine des écoles et accorde des services gratuits à deux habitants souffrant de troubles mentaux et aux revenus modestes.
Le Centre Pierre-Janet aura également un rôle de centre de formation. Elle veut promouvoir les avancées de la recherche dans les domaines de la psychiatrie et de sa pratique. Des ateliers et autres séminaires pourraient s’y tenir.

Promoteur du centre, le docteur Soorendra Lingiah possède une solide expérience dans les services de santé en Angleterre. Diplômé de l’université de Londres et de celle de Brunei, il compte quelque 40 années de pratique en tant qu’infirmier, éducateur et gérant. Il a été maître de conférences, animant divers séminaires à travers le monde, a dirigé le département du Forensic Mental Health de l’hôpital de Broadmoor et s’est distingué en Arabie Saoudite comme directeur associé des services médicaux de la King Saud University Medical School et du King Khalid University Hospital.

Olivier Masson

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