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Le soleil | Sénégal | 20/11/2007 | Lire l'article original
Comment s’effectue la prise en charge des malades mentaux dans les structures d’accueil ?
La prise en charge commence par la façon dont la demande du malade a été formulée auprès des praticiens. Elle peut se faire par le malade lui-même qui se présente pour une consultation ou une hospitalisation sur demande d’un tiers. Celui-ci est soit un parent direct du malade ou un ami. Cette prise en charge peut aussi se faire par hospitalisation d’office, pour des malades qui ont commis des troubles à l’ordre public, puisque ces derniers ont besoin d’être internés. Une fois que l’hospitalisation et la prise en charge sont effectuées, le malade bénéficie des soins. La prise en charge du malade mental peut se faire à deux niveaux : une prise en charge ambulatoire où le malade est amené en consultation, examiné et après traitement, il retourne chez lui en prenant des médicaments. Le deuxième niveau dépend de l’état de santé du malade. Si son cas est critique, on peut recourir à une hospitalisation et à travers cette hospitalisation, la prise charge s’effectue dans un cadre hospitalier où le malade est accompagné avec quelqu’un. Généralement l’équipe médicale préfère que cette personne qui accompagne le malade soit un membre de la famille puisque ce dernier sera le lien entre l’équipe médicale, l’institution et la famille.
Il y a combien de structures de prise en charge au Sénégal et quel est leur rôle ?
Il existe trois structures publiques de prise en charge pour les malades mentaux à Dakar et deux cabinets privés. Il s’agit du service psychiatrie de l’hôpital Fann, du centre psychiatrique de Thiaroye et de celui de l’hôpital Principal. En dehors de la région de Dakar, il y a l’ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu qui a construit des centres psychiatriques à Thiès et à Fatick. Dans la région de Tambacounda, il existe deux villages psychiatriques Dicoré et Botou, le troisième village est Kenya, situé non loin de la ville de Ziguinchor.
Les autorités sont conscientes du déficit de structures de prise
en charge des malades mentaux et comptent décentraliser des structures
de santé mentale au niveau des régions. En plus, l’Etat
envisage de former un personnel spécialisé en soins de santé
mentale et renforcer les compétences du personnel soignant sur place
pour la prise en charge de la santé mentale. Car, le principal rôle
de ces structures, est d’assurer une bonne prise en charge des malades
mentaux.
On sent que les moyens ne suffisent pas pour une bonne prise en charge des malades
mentaux...
Le manque des structures de prise en charge est le principal problème de la santé mentale. Pour mobiliser les moyens, il faut que les gens parlent de cette maladie, fassent sa promotion, pointent du doigt les problèmes qui assaillent quotidiennement les malades mentaux, tout en sachant que quand on parle de la santé mentale, ce n’est pas synonyme de la folie comme cela est utilisé dans le langage populaire. La santé mentale concerne tout un chacun, tout individu ne serait-ce que pour son bien être a besoin d’une bonne santé mentale. Quant on parle de santé de manière générale et selon la définition de l’Organisation mondiale pour la Santé (Oms), il ne s’agit pas d’absence de maladies, car même des difficultés psychologiques, de l’insomnie, les soucis quotidiens, le stress, la déception en amour, entre autres, peuvent générer une mauvaise santé mentale. Face à tous ces problèmes, le ministère de la Santé et de la Prévention médicale est en train de se battre pour mettre des moyens en place. C’est la raison pour laquelle, le comité national de coordination a été créé au sein de ce ministère. Il regroupe plusieurs acteurs qui interviennent de façon directe ou indirecte dans la prise en charge de la santé mentale.
La maladie mentale est-il guérissable ?
La guérison existe bel et bien en matière de maladies mentales. Seulement, cela dépend du type de pathologies, c’est comme en médecine somatique, où il y a des pathologies qui sont incurables. C’est presque la même chose en maladie mentale, ce qui fait qu’il y a des malades qui ont besoin du traitement d’entretien parce que, la maladie ne disparaît pas complètement. C’est la raison pour laquelle, le traitement mis en place est suspensif, c’est-à-dire une fois qu’il est interrompu, le malade peut faire l’objet de rechute. Mais, il faut noter qu’il y a des pathologies qui sont passagères et transitoires et l’individu n’est victime de cette pathologie qu’une fois dans sa vie et reste indemne de toutes pathologies psychiatriques. Mais, il y a des pathologies qui sont chroniques et nécessitent un traitement d’entretien, c’est comme le cas de la schizophrénie, c’est-à-dire, ces malades mentaux qui errent dans les rues et mangent dans les poubelles. Une fois qu’il y a une rupture dans la cure, ils font de nouvelles rechutes qui se présentent avec comme conséquence de nouvelles hospitalisations. En fin de compte, la famille est épuisée. Ce qui fait parfois qu’elle abandonne son malade.
Au niveau de vos structures, quel est le taux de guérison et d’échec dans le traitement des malades mentaux ?
Ce que nous constatons au quotidien, c’est qu’il y a beaucoup de rechutes, mais nous n’avons jamais fait une évaluation sur le plan statistique pour mesurer l’ampleur.
Propos recueillis par Eugène Kaly
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