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Les dépêches de Brazzaville | Congo-Brazzaville | 26/11/2007 | Lire l'article original
Les Dépêches de Brazzaville. Pouvez-vous nous parler de vos exploits dans le domaine de la médecine traditionnelle ?
Charles Mbémba. J'ai eu à mettre au point plusieurs médicaments traditionnels reconnus par de nombreux malades traités et soignés. Cependant, le palmarès est battu par le produit Tetra qui est devenu aujourd'hui Tetra-Manga. Avec ce nom, j'ai voulu rendre hommage à mon village et à mon grand-père Matouba Abraham, celui auprès de qui j'ai appris les vertus des plantes médécinales.
D.B. Comment se fabrique ce produit et quelles sont les maladies qu'il traite ?
C.M. Ce produit, qui intervient en gastro-entérologie (maladies de l'appareil digestif), en gynécologie (kystes, myomes, fibromes, etc.) et dans le traitement de l'hypertension artérielle modérée et d'autres maladies, est un mélange complexe de plusieurs principes actifs de nombreuses plantes médicinales. Contrairement à la médecine moderne qui isole les alcaloïdes pour en faire des produits, le Tetra-Manga est tiré d'une solution complexe. Ce produit a été officiellement reconnu par l'Etat à travers le ministère de la Santé et par l'OMS. L'OMS y a même contribué financièrement pour qu'il soit testé dans les grands laboratoires français en 1990. Actuellement, il se vend dans les pharmacies.
D.B. Le paludisme et le Sida sont reconnus comme les premières causes de mortalité au Congo. Tetra-Manga traite-t-il ces maladies ?
C.M. Nous ne pouvons pas courir un tel risque en avouant que le Tetra-Manga traite le sida, mais ce qu'il faut noter c'est que la majorité des symptômes du Sida disparaissent à la suite de l'administration de Tetra-Manga (l'amaigrissement, la diarrhée, les fièvres, le manque d'appétit, les douleurs abdominales). Quant au paludisme, il faut avouer que les malades sont toujours satisfaits. Mais ce qui importe aujourd'hui, c'est de combattre définitivement le plasmodium au lieu de l'anéantir seulement. En médecine moderne ou traditionnelle les recherches ne s'arrêtent jamais.
D.B. En dehors de l'Europe, le produit a-t-il eu le même succès ?
C.M. Après les résultats des grands laboratoires européens, l'OMS a dégagé près de 3 millions de Fcfa qu'elle a remis au ministère de la Santé pour que le produit soit traité dans les grands hôpitaux du pays. A Talangaï, en gynécologie, à l'hôpital militaire Pierre Mobengo, en gastro-entérologie, et à Makélékélé, en chirurgie, les résultats ont été concluants.
DB. Quels sont vos rapports avec les ministères de la Santé et de la Promotion du secteur privé ?
C.M. Avec le ministère de la Santé, notre collaboration est franche. C'est même ce ministère qui a fait la promotion du produit. Avec celui de la Promotion du secteur privé, nous n'avons pas encore eu de sérieux contacts, sauf que l'année dernière, ce ministère m'avait invité à prendre part à l'exposition qu'il avait organisée.
DB. En médecine traditionnelle, les produits ne sont pas dosés. Ils sont aussi mal conservés et les conditions d'hygiène ne sont pas respectées.
C.M. Ce débat tend à devenir un faux-débat. La médecine traditionnelle suit toujours le progrès de l'humanité. Nous ne sommes plus à l'époque de nos grands-parents où les produits étaient administrés avec quelques gouttes de crachas. Dans nos associations, nous avons des intellectuels qui savent bien que l'hygiène est le premier facteur d'une bonne santé. Et pour des raisons de conservation, certains produits traditionnels sont transformés soit en poudre ou séchés. Mais la fameuse question du dosage est ancestrale, car les doses s'observaient à travers des expériences qui se révélaient concluantes. Ce qu'il faut reconnaître, c'est que la médecine traditionnelle a toujours fait ses preuves ceci jusqu'au 19e siècle, et continue à le faire tout en subissant certaines transformations. Pour le cas du Tetra-Manga par exemple, c'est le premier médicament préparé à partir des plantes du pays qui soit vendu dans les pharmacies.
D.B. Quel appel lancez-vous à l'endroit des autorités du pays ?
C.M. L'appel que je lance auprès des autorités est que l'Etat congolais me vienne en aide. Avant les conflits que le pays a connus, le Tetra-Manga était vendu dans plusieurs pharmacies de Brazzaville, et dans la partie sud du pays. Au moment où je me préparais à le distribuer dans le nord du pays, les conflits ont éclaté, et tout ce que j'avais reçu de l'OMS et du ministère de la Santé a été pillé. Etant donné que les produits importés coûtent cher, il serait souhaitable d'aider la médecine traditionnelle dans le pays. Nous venons d'ailleurs de lancer la Fédération des tradi-praticiens de la commune de Brazzaville pour faire entendre nos difficultés.
Propos recueillis par Faustin Akono
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