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Le potentiel | Congo-Kinshasa | 10/01/2008 | Lire l'article original
La grève du corps médical du secteur public en République démocratique du Congo se poursuit et se radicalise. Le gouvernement central n’ayant répondu, ni aux revendications des médecins, ni à celles du personnel infirmier, tout sera paralysé à partir du 13 janvier à minuit. Même si le Syndicat national du personnel technico-administratif de la santé (Synapetas) n’est pas concerné, tout est, en tout cas, bloqué. Car, même le service minimum ne sera plus assuré. Cette fois-ci, tous les malades vont être contraints à vider les lieux. Certains pour les établissements hospitaliers privés et d’autres, plus nombreux et démunis pour la maison où ils vont, sûrement, attendre la mort.
C’est depuis le 23 novembre 2006 que les infirmiers ont débrayé. Aujourd’hui, c’est au tour des médecins de leur emboîter les pas. Ceux oeuvrant à Kinshasa viennent d’exprimer leur ras-le-bol en lançant le mot d’ordre : «Hôpitaux sans médecins». Décision prise, le mardi 8 janvier dernier, à l’issue de la réunion du Conseil provincial des assermentés d’Hyppocrate prestatnt dans les formations médicales publiques de la capitale, renseigne le Journal en ligne de Radio Okapi.
Selon le Dr. Way, leur porte-parole, reprend la même source, «il s’est tenu, lundi 7 janvier dernier, dans toutes les formations médicales de la ville de Kinshasa des assemblées pour évaluer le résultat obtenu de la part de l’autorité.» Et de noter : «Nous avons pu constater que celle-ci n’a pas pris en compte les doléances des médecins. Après les assemblées générales de lundi, le conseil provincial s’est réuni à son tour mardi dernier pour évaluer et examiner les différentes propositions». Avant de poursuivre qu’il découle de cette rencontre que les médecins ont pris la décision d’observer une grève « blanche » sous la formule «hôpitaux sans médecins», précisant que «toutes les dispositions seront prises pour que cela soit effectif à partir de lundi 14 janvier prochain.»
Pour rappel, les médecins avaient adressé un mémorandum
au Premier ministre Gizenga depuis le 22 août 2006. Dans ce document,
ils sollicitaient notamment la réhabilitation des infrastructures sanitaires
et hospitalières du pays, leur approvisionnement en médicaments,
matériels, intrants et autres réactifs. Ajouter à cela
le versement des subsides de fonctionnement des hôpitaux publics et l’apurement
des créances que l’Etat doit aux institutions hospitalières
publiques.
Les médecins, impayés depuis mai 2006, ont relevé le fait
que l’employeur ne tient pas compte de différents engagements pris
précédemment. Ils relèvent notamment que le décret
n° 06/130 du 11 octobre 2006 portant statut spécifique des médecins
du secteur public, le réajustement de la prime de risque professionnel,
la mécanisation de «nouvelles unités» n’est
pas d’application.
A noter également que, dans une correspondance adressée au gouverneur
de la ville le 3 novembre 2006, ils ont exprimé leur mécontentement,
notamment sur le plan salarial. Le salaire du médecin est de 33.185 Fc
alors que celui de l’attaché de bureau de 1ère classe (Fonction
publique), qui est le grade équivalent à celui du médecin,
est de 51.560 Fc. Tandis que le huissier relevant de l’Administration
publique touche, quant à lui, 35.000 Fc.
Selon les docteurs Mankoy et Aloni, respectivement secrétaires exécutifs national et provincial du Synamed, le drame s’est produit avec le Sénat qui a d’abord réduit le 1 milliard de Fc qui leur était reconnu à 603 millions. Puis, après l’harmonisation à la commission paritaire, ce montant va descendre de 402 millions de Fc à 376 millions. Ceci, pendant que leurs collègues de l’ESU ont déjà connu deux réajustements.
OLIVIER DIOSO ET DONAT MUPOMPA
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