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Cameroon tribune | Cameroun | 24/01/2006 | Lire l'article original
Pouvez-vous nous parler des vertus du traitement du paludisme par les
dérivés d’artémisinine ?
Les dérivés d’artémisinine sont issus d’une
plante qui vient d’Asie. Il est reconnu qu’ils sont très
efficaces contre le paludisme. Lorsque nous utilisons cette plante, elle est
déjà sous forme de médicament testé et éprouvé.
Ses dérivés sont disponibles chez nous. Ce qu’il faut retenir,
c’est qu’ils ont une bonne efficacité chez le malade et leur
action est très rapide chez ce dernier. En général, le
patient qui suit ce traitement retrouve vite sa santé et on constate
que contrairement aux anciens produits utilisés jusque-là, les
symptômes de la maladie disparaissent très vite. Mais si les dérivés
d’artémisinine sont efficaces pour le moment, ils peuvent perdre
de leur valeur avec le temps. C’est pour cela que l’Organisation
mondiale de la Santé est en train de recommander de leur associer d’autres
médicaments pour protéger les deux molécules contre les
résistances, parce que les parasites développent très vite
des résistances contre les médicaments antipaludiques.
Est-ce que cette nouvelle combinaison thérapeutique est accessible
au plus grand nombre ?
Je peux dire que ce nouveau médicament est présent dans toutes
les provinces. Mais pour ce qui est de son accessibilité, beaucoup reste
encore à faire, compte tenu de la pauvreté des populations. Le
médicament coûte actuellement plus de 1000 FCFA, ce qui est reste
hors de portée pour certains ménages. Ce qui nous fait dire que
c’est encore inaccessible du point de vue de la santé publique.
Toutefois, pour contourner cette difficulté, le ministère de la
Santé publique, à travers le Programme national de lutte contre
le paludisme cherche donc à obtenir une baisse du coût de ce traitement
à travers la subvention du Fonds mondial de lutte contre le sida, le
paludisme et la tuberculose. Le fonds contribue à hauteur de 50% et la
partie camerounaise doit supporter les autres 50% du coût de ce médicament.
Les perspectives de cette combinaison de l’OMS face à
une éventuelle résistance…
Pour les dérivées d’artémisinine, la résistance
du parasite du paludisme est encore nulle et l’expérience des autres
produits a montré qu’il faut quand même beaucoup de temps
avant que cette résistance ne se développe. L’association
des deux molécules limite même déjà l’évolution
de la résistance. Je crois que dès que le financement est disponible,
le Cameroun aura les fonds. Dès lors il faut acheter le médicament,
le stocker, le dispatcher et il faut aussi mener des études pour tester
sa tolérance ainsi que son efficacité. Parce que ça peut-être
efficace ici et être sans résultat ailleurs. Il va falloir également
faire des recherches dans les régions endémiques pour savoir s’il
y a des risques que la molécule rencontre de nouvelles résistances.
Il va falloir surtout former le personnel à l’utilisation de médicament.
A.E.
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