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L'Express | Maurice | 18/05/2006 | Lire l'article original
A l’hôpital Victoria, hier, le regional health director a demandé aux médecins, surtout ceux qui sont nouveaux dans le service, de se montrer plus rigoureux lorsqu’ils prescrivent des anti-inflammatoires. Cette institution a été quelque peu secouée par le décès d’un adolescent de 13 ans, décès qui pourrait être lié à la prise excessive d’anti-inflammatoires.
En attendant un rapport final sur les causes de ce décès, le ministère de la Santé prône la vigilance. Car le gastro-intestinal track bleeding qui a coûté la vie au garçonnet pourrait être un des effets secondaires des anti-inflammatoires. Et depuis quelque temps, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir des complications liées aux anti-inflammatoires, très utilisés pour soulager les fortes douleurs liées au chikungunya.
Parmi les effets secondaires les plus fréquents figurent les perforations d’ulcère. Ces complications sont souvent le résultat d’une méconnaissance, par le médecin, des maladies antérieures du patient. Elles peuvent aussi être causées par une augmentation de la dose sur le long terme. D’autant que les séquelles du chikungunya durent plusieurs semaines.
C’est ainsi qu’un médecin du privé a choisi de se montrer doublement vigilant. Après avoir interrogé le malade sur son passé médical, il prescrit, avec les anti-inflammatoires, des médicaments pour protéger l’estomac. “Il est vrai que je conseille à mes patients de ne pas les prendre sur une longue durée, car cela peut vraiment avoir des conséquences néfastes. Nous essayons de les sensibiliser au problème.”
A la Pharmacie Nazroo à Port-Louis, un responsable soutient avoir noté une multiplication par deux des ventes d’anti-inflammatoires : “Si la prescription des médecins est fréquente, nous avons aussi beaucoup d’automédication en ce moment. De ce fait, il nous faut faire plus attention.” Alors que le chikungunya atteignait un pic, le ministère de la Santé avait déjà prévenu des médecins des risques liés aux anti-inflammatoires par le biais d’un protocole.
La mise en garde concernait les cas d’insuffisances hépatique, cardiaque, et rénale, les infarctus de la myocarde et l’hypertension, entre autres. Car des patients hypertendus ont souffert d’insuffisances rénales à la prise de ces médicaments.
Le protocole recommande également de prendre ces médicaments expressément après les repas et de les accompagner d’un verre de lait. Il s’agit aussi d’éviter de prescrire deux types anti-inflammatoires en même temps, ainsi que de combiner les anti-inflammatoire aux médicaments anti-ulcère, ce qui peut causer une silent perforation. Mais c’est surtout la combinaison anti-inflammatoire et aspirine, qui est assez méconnue, qui peut provoquer des saignements.
Controverse sur la cortisone
A la Réunion, pour éviter une apparition précoce des problèmes liés aux anti-inflammatoires, des produits à base de codéine sont souvent utilisés pour apaiser les douleurs de chikungunya. A Maurice, ce produit est sous stricte surveillance.
Dans le même registre, l’utilisation de la cortisone, qui a été au centre d’une controverse à un moment, fait l’objet d’une enquête au niveau du Medical Council. Les trois médecins impliqués devront donner leur version bientôt.
Le Phamacy Board avait fait parvenir des directives aux pharmaciens sur cette question. Le protocole du ministère de la Santé met aussi l’accent sur cet aspect. Il préconise que la cortisone soit utilisée en faible dose et ce, sur une période maximale de deux semaines. Le ministère insiste que la cortisone ne doit pas être utilisée pendant la “febrile phase as it may increase replication of virus”.
En attendant, et dépendant des cas, le panadol et d’autres produits à base de paracétamol sont souvent recommandés aux patients. Un pharmacien de Quatre-Bornes, conseille aussi de boire au moins trois litres d’eau par jour. Une bonne circulation sanguine peut, selon lui, permettre de soulager les douleurs.
A Triolet, village qui a vu une recrudescence de cas de chikungunya en mars, le responsable de la pharmacie avoue qu’il peut maintenant souffler : “Après avoir été sur la brèche ces derniers mois, c’est le calme en ce moment. Il n’y a que les personnes âgées qui souffrent des séquelles de la maladie qui sont encore à nous demander des médicaments pour calmer les douleurs.”
Jane L. O’NEILL
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