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El Moudjahid | Algérie | 24/05/2006 | Lire l'article original
Jusqu’à présent, une telle mesure à laquelle s’oppose généralement l’industrie pharmaceutique était préconisée uniquement en cas de crise sanitaire grave comme le sida, en vertu d’une dérogation au droit de propriété intellectuelle accordée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais selon l’OMS, le monde pourrait réduire les 35 millions de décès provoqués chaque année par les maladies chroniques comme le diabète, l’épilepsie, l’asthme ou les maladies cardio-vasculaires si les pays en développement pouvaient se procurer ces médicaments, que l’on trouve aisément dans les pays riches. L’institution internationale, qui a enquêté sur le prix et la disponibilité de 14 médicaments dans 24 pays, dénonce "l’écart énorme" entre les besoins des pays en développement et leurs moyens. Environ 80% des décès se produisent dans les pays à revenu moyen et faible, ou ces médicaments sont soit introuvables, soit trop chers. Les maladies chroniques représentent la majorité des 53 millions de morts causées chaque année dans le monde par les maladies, selon l’OMS. Mais les efforts de fourniture de médicaments aux pays en développement se concentrent en général sur les maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou le paludisme. Le rapport recommande donc aux Etats d’attribuer des "licences obligatoires" permettant d’importer des médicaments génériques moins chers que les originaux lorsque les brevets posent problème.
Le document estime aussi que les médicaments contre les maladies chroniques devraient être exemptés de taxes ou de droits de douane "qui contribuent souvent davantage au prix de vente final que le prix de vente du fabricant". Les mécanismes publics d’achats de médicaments parviennent à maintenir les prix aux niveaux de référence internationaux mais sont généralement incapables d’assurer l’approvisionnement, souligne l’OMS. Quant au secteur privé, il offre une meilleure garantie d’approvisionnement, mais à des prix beaucoup plus élevés, dans un cas jusqu’à 49 fois le prix de référence international.
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