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GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Sidwaya | Burkina Faso | 21/01/2006 | Lire l'article original
Il en résulte une incontinence des urines et des selles. De ce fait,
«chez la femme qui en est victime, en lieu et place de la joie que procure
la naissance d’un bébé, s’installe un calvaire qui
durera parfois toute la vie en l’absence de soins chirurgicaux adéquats»,
a souligné le ministre de la Santé, Alain Bédouma Yoda.
D’après lui, l’Organisation mondiale de la santé estime
à cent mille (100 000), le nombre de nouveaux cas qui surviennent dans
le monde chaque année.
Quant au niveau national, au Burkina Faso et selon les estimations, sur mille
(1000) femmes qui consultent, 6 à 7 le font pour cause de fistule. Et
pour dix mille (10 000) accouchements, le nombre de fistules obstétricales
est estimé à six (06).
Pour venir à bout de ces complications, des médecins spécialisés
en la matière apportent leur aide à des victimes dans les hôpitaux
de Bobo, Dori, Ouagadougou et Fada.
A Fada, sur 17 patientes de 18 à 30 ans, 12 ont déjà été
opérées et les 5 autres attendent leur tour.
Parmi les victimes du Centre hospitalier régional de Fada, une femme
de 18 ans, n’a eu la vie sauve que suite à l’ablation de
l’utérus, alors qu’elle venait d’accoucher d’un
mort-né.
C’était à l’issue de sa première grossesse.
La campagne marque le départ de la sensibilisation de toutes les couches
sociales pour qu’elles contribuent à la réduction de facteurs
favorisant la survenue des fistules obstétricales.
En clair, il s’agit d’informer le public de la maladie et des possibilités
nationales de prise en charge, de faire un plaidoyer pour une mobilisation de
ressources aux différents niveaux, de créer et de renforcer le
partenariat entre le secteur public, le secteur privé et le monde associatif.
A long terme, cette campagne vise la reconnaissance et le renforcement des droits
de la femme dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.
Un témoignage pathétique
La représentante des femmes victimes de fistules obstétricales,
Mme Kala Lamoudi, une dame de 43 ans, n’a pas hésité à
raconter le calvaire qu’elle a vécu pendant 16 ans, de suite de
fistules obstétricales. «C’est à ma quatrième
grossesse que j’ai souffert de ce mal. Tout a commencé par des
maux de ventre terribles. Des douleurs qui m’ont valu quatre interventions
chirurgicales consécutives. Les trois premières opérations
n’ont rien changé à mon état. Il m’était
difficile de vivre au milieu de mes semblables à cause des pertes d’urines,
de selles et l’odeur nauséabonde que je dégageais.
Mais en juillet 2005, j’ai subi la quatrième intervention que m’a
totalement guérie.
Aujourd’hui je suis redevenue une femme normale et j’ai retrouvé
la joie de vivre».
Le ministre Alain B Yoda a profité de la circonstance pour expliquer
aux populations que les grossesses précoces constituent l’un des
facteurs importants de la survenue des fistules l’obstétricales.
«Les cas sont en effet observés chez des femmes jeunes, parfois
dès leur premières grossesse», a-t-il dit. Le ministre reconnaît
cependant que les fistules obstétricales sont restées durant une
longue période, une pathologie ignorée du grand public et des
responsables politiques, même si l’exclusion sociale, l’isolement,
le divorce et la honte en sont le prix.
Des mesures de prévention
Unanimement le ministre et le personnel de l’hôpital, notamment
le chirurgien Moussa Guira et la gynécologue Josiane Diallo ont soutenu
que la prévention des fistules obstétricales est possible. Cela
passe par la lutte contre les mariages précoces, les grossesses précoces,
les pratiques traditionnelles néfastes. En outre, les femmes enceintes
doivent bénéficier de soins prénatals de qualité
et de soins obstétricaux d’urgence de qualité.
A cet effet, le Burkina Faso a adopté un programme national de lutte
contre les fistules obstétricales pour la période 2004-2008. Ce
programme a été officiellement lancé le 7 mars 2005 grâce
à l’appui des partenaires financiers et techniques, notamment l’Union
européenne et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA);
de nombreuses activités ont été réalisées.
A cela, s’ajoute la construction du Centre d’accueil et de reinsertion
sociale des femmes victimes de fistules obstétricales, dans les prochains
jours à Fada N’Gourma.
Aimée Florentine KABORE
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