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Le potentiel | Congo-Kinshasa | 18/01/2006 | Lire l'article original
C’était au cours d’un entretien au sujet de la participation
de son institution dans la lutte contre le Vih/Sida que Dr Jean-Pierre Musongela
a fait savoir que la sécurité transfusionnelle participe à
la lutte contre le Sida dans le cadre de la prévention, la plus efficace.
« Elle doit être comprise comme un ensemble de tâches que
nous avons toujours l’habitude de considérer par une chaîne
avec différents maillons dont la solidité fait en sorte qu’elle
soit, elle aussi solide », fait-il comprendre, soulignant que ces tâche
commencent par la collecte de sang. Cette collecte se fait de manière
bénévole chez des gens ciblés au préalable au sein
d’une population donnée. « Il faut, explique-t-il, identifier,
cibler et donc bien cibler la communauté dans laquelle on va faire des
collectes. Par exemple, dans ce genre d’exercice, on ne va pas aller collecter
chez les prostituées, on n’ira pas non plus chez des militaires
en campagne où ils sont seuls et célibataires affichant parfois
un comportement à risque. La collecte se fait plutôt auprès
des communautés à bas risque ».
Parmi elles ( communautés), Dr Jean-Pierre Musongela cite principalement
des jeunes qui sont engagés dans des mouvements associatifs, religieux,
notamment Bilenge ya mwinda, la jeunesse protestante. Mais, à cette cible,
il ajoute des communautés religieuses, la Croix-Rouge, etc. Il fait savoir
que la collecte de sang vise énormément des gens, c’est-à-dire
des groupes qui adhèrent à un idéal, grâce auquel,
ils sont facilement perméables à ce qu’il appelle «
l’esprit de don » et adoptent un comportement conséquent.
« Ça c’est la partie la plus importante de la sécurité
transfusionnelle », indique-t-il.
La qualification, une étape très importante
Le sang lorsqu’il a été collecté, il passe à
la qualification. A cette étape il est question d’exclure tout
sang qui s’avère contaminé à l’issue des analyses
biologiques. Une bonne qualification biologique du sang c’est quelque
chose de très important dans le cadre de la sécurité transfusionnelle.
Elle procède par le test de Vih, de l’hépatite B et C, de
la syphilis, de la malaria, et autres maladies. Outre ces examens, on recherche
des microfilaires.
La troisième étape c’est la conservation. A ce niveau, Dr
Jean-Pierre Musongela souligne que le sang doit être conservé selon
les normes. « La conservation doit se faire à une température
allant de 2 à 6 degré. En dessous de cette température,
on forme des caillots qui entraînent la mort. Au-delà de cette
température, on développe un milieu de culture qui fait en sorte
qu’on transfuse un sang contaminé par des microbes ou bactéries
», affirme-t-il.
La quatrième étape, c’est la distribution, la bonne utilisation
de ces produits, ou encore l’administration du sang en dehors du centre.
Là également, fait-il savoir, les infirmiers et les laborantins
doivent respecter les normes pour la sécurité transfusionnelle.
« Donc, il y a tout un tas de maillons de la chaîne qui doivent
absolument être solides pour qu’on puisse parler de la sécurité
transfusionnelle », insiste-t-il. Parmi ces maillons, on peut noter des
personnes qui participent, l’infirmier, le laborantin, le médecins
et /ou les pairs recruteurs qui travaillent avec la communauté.
Quant à la quantité de sang produit par le centre, celle-ci a augmenté au fur et à mesure. Pour le moment, souligne-t-il, environ 50% de sang transfusé en Rdc provient du Cnts. Chaque semaine, nous collectons 1200 à 1500 unités de sang, a précisé Dr. Musongela. Il faut entendre par une unité, une poche de 450 ml de sang. Chaque jour dans la cabine fixe du centre, 30 à 40 unités de sang sont collectées et le centre est contraint de travailler dimanche parce que le nombre de donneurs bénévoles est entrain d’augmenter. Pour l’année 2006, il envisage que la quantité de sang qualifié aille au-delà de 60% parce que le but est de centraliser véritablement la qualification biologique. Ce qui va donner plus de valeur à différentes banques de sang qui sont situées dans les hôpitaux et qui devront progressivement être transformées en dépôt pour éviter les ruptures de stock.
Femmes et enfants, principaux bénéficiaires
Les principaux bénéficiaires de sang en Rdc, et c’est le
cas en Afrique, sont les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes.
« Ils bénéficient respectivement de 75% et de 15% de sang
produit alors que le reste revient aux accidentés et aux drépanocytaires,
considérés comme un groupe à part » affirme Dr Jean-Pierre
Musongela. Avant d’ajouter que le couple mère et enfant, qui constitue
l’espoir de développement du pays est au cœur de tout système
de transfusion sanguine. Ce qui implique une bonne qualification du sang lorsqu’on
considère l’impact d’une infection contractée par
une femme ou un enfant sur la vie de la communauté. « La part de
10% occupée par la transfusion sanguine va bien au- delà lorsqu’on
considère les conséquence de la mauvaise qualification de sang
sur la population. Voilà pourquoi il faut développer les structures
transfusionnelles et faire en sorte qu’elles soient proches de la population
avec un appui du point de vue qualité et financier », a conclu
Dr. Musongela.
R.S.K
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