L’intérêt de cette rencontre, a situé à l’ouverture des travaux, Joseph Holland N’da, le Pca de la Mugefci, est de maîtriser les dépenses de prestations et d’éradiquer la fraude “qui rongent tel un cancer les acquis de la Mugefci”. D’autant que “les mauvaises pratiques des prescripteurs et praticiens représentent actuellement près de 40% du montant des dépenses de prestations annuelles ; soit environ 4 milliards de dépenses inutiles”, a dénoncé le patron de la Mutuelle. Si elles mettent à mal ses caisses “ les prescriptions incohérentes, non justifiées et inadaptées” de certains praticiens ne sont pas sans conséquences sur la santé des populations et même sur leurs finances. A preuve, après le phénomène des résistances aux antipaludiques qui a sonné l’ère de la bithérapie, l’alerte est donnée du côté des antibiotiques du fait de “leur prescription abusive”. Face à tant de défis aussi bien d’ordre médical qu’économique, justifiés par “ la paupérisation de plus en plus croissante de la population”, les responsables de la mutuelle recommandent l’adoption de nouvelles habitudes de prescriptions par les médecins. Une stratégie d’actions opérationnelles, a proposé pour sa part M. Monsan Bernardin, le directeur général de la Mutuelle “contre la cherté ou la mauvaise prescription médicale”. Des faiblesses qui mettent en danger l’intégrité physique et financière des mutualistes, mais aussi la pérennité de l’institution. Et dans le nouveau schéma, les spécialistes-santé de la Mugefci inscrivent en bonne place l’adoption et la prescription des médicaments génériques pour lesquels les médecins observent, jusque-là, beaucoup de réticence.

Au sortir du séminaire de Bassam, les praticiens devront intégrer le fait “qu’on le veuille ou non, le générique va s’imposer à nous dans les années à venir”, a prévenu Dr. Yobouet Loukou, médecin conseil à la Mugefci.

Pour dissiper les nombreux soucis et doutes exprimés par les médecins présents, sur la qualité et l’efficacité des médicaments génériques, le Pr. Dié Kakou, coordonnateur scientifique dudit séminaire, a affirmé : « l’efficacité d’un médicament n’est nullement liée à son nom, mais à la substance active, tout comme le prix du médicament n’est pas un indicateur de qualité. » La nouvelle option prise par la Mugefci relativement à l’usage des génériques va se concrétiser d’ici au deuxième trimestre de l’année, par la mise à disposition des médecins, d’un guide des médicaments génériques.

Par ailleurs, la liste des médicaments remboursables pour l’année 2008 a été communiquée aux médecins Fds. Celle-ci fait ressortir 2704 produits contre 2569 pour l’année 2007 soit 135 nouveaux produits inscrits en plus.

Arsène Kanga
Correspondant régional

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