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Cameroon tribune | Cameroun | 22/06/2006 | Lire l'article original
Dihydroartémisinine/Pipéraquine phosphate. Le nom scientifique de cette trouvaille issue de deux molécules combinées est comme les autres remèdes fruits de la recherche médicale, rébarbatif. Mais il veut être une nouvelle option efficace et directement opérationnelle dans la lutte contre le paludisme en Afrique. Le mal fait tous les jours plusieurs victimes sur le continent et le Cameroun n’est pas en reste.
Selon les chiffres officiels révélés lors du dernier MIM (Initiative multilatérale contre le paludisme) en novembre 2005 à Yaoundé, 40 à 50 % des consultations médicales, 23% des hospitalisations, 26% des arrêts maladies et 40% du budget annuel de santé des ménages sont liés au paludisme. Le médicament présenté mardi dernier dans un hôtel de la place devant un important parterre de médecins, pharmaciens et chercheurs se veut une autre contribution dans la croisade menée contre la maladie. Selon les représentants du laboratoire Holley-Cottec, fabricants du produit, la solution de 8 comprimés en trois jours assure, des facilités d’innocuité contre les résistances du plasmodium falciparum.
C’est un dérivé de l’artémisinine qui n’a
jamais été utilisé auparavant, ni mis en contact avec le
parasite, selon les chercheurs. Le médicament coûte 4.500 Fcfa,
mais selon plusieurs observateurs, il est prohibitif, et son accessibilité
ne serait pas garantie notamment dans l’arrière-pays. Claude Flaurant,
représentant de Holley-Cottec justifie : " Nous avons passé
plusieurs étapes dans la fabrication pour avoir l’aval des pouvoirs
publics.
Nous sommes actuellement en train de développer un partenariat direct
avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
pour une possible subvention. La balle est dans leur camp. " D’ailleurs,
rappelle le scientifique, plusieurs contraintes existent sur lesquelles ils
ne peuvent pas " jouer ". " Nous travaillons pour améliorer
la productivité. C’est ce qui pourrait faire baisser les prix ",
ajoute-t-il.
Pour le Pr. Same Ekobo, vice-président du comité national Roll-back
Malaria, qui assistait à la présentation officielle, c’est
une combinaison qui respecte les normes et a la particularité d’agir
directement sans passer par les chaînes de métabolisme.
Le produit lancé se démarque en effet de la liste des 42 antipaludiques
relevant de la monothérapie récemment établie par le ministère
de la Santé publique et qui doivent sortir du marché pharmaceutique
d’ici à la fin de l’année. Plusieurs préoccupations
sont revenues dans les propos des médecins.
Le Dihydroartémisinine/Propéraquine phosphate ne peut encore être administré chez les couches vulnérables, les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans qui représentent tout de même 50% des cas de malaria. Claude Flaurant : " Le médicament a été testé chez les enfants de moins de cinq ans, et les recherches sont en cours pour la mise à disposition des formes pédiatriques. En ce qui concerne les femmes enceintes, le produit étant nouveau, on est d’abord obligé de commencer par les adultes. Elles viendront après. " Le produit a déjà été lancé au Kenya, au Burkina-Faso et en Asie.
Alain TCHAKOUNTE
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