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Cameroon tribune | Cameroun | 29/06/2006 | Lire l'article original
Quelle est l’ampleur du phénomène d’avortement illégal au Cameroun aujourd’hui ?
Le taux d’avortement est moins important au Cameroun aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Il faut avouer que l’intégration de la notion du planning familial a contribué à infléchir le taux d’avortement. La crise économique qui a baissé les pouvoirs d’achat et la pandémie du Sida ont aidé à l’adoption des comportements responsables pendant l’acte sexuel. On espère qu’on ne va plus retomber dans les mauvaises pratiques.
Quels sont les éléments de comparaisons ?
Les causes d’hospitalisation sont un élément fiable d’appréciation. A cela, on ajoute les maladies et infections pelviennes qui étaient des causes majeures de l’avortement. Les Camerounais ont compris qu’il est nécessaire de se protéger pendant l’acte sexuel quand on ne recherche pas la procréation. En se protégeant contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH, on évite aussi forcément les grossesses non désirées qui conduisent aux avortements.
N’empêche, l’avortement clandestin semble connaître un essor…
Personnellement, je sais que la loi du Cameroun condamne l’avortement. Elle ne l’autorise que pour préserver la vie de la mère. Certes, de plus en plus, on parle aussi de la préservation de la vie de l’enfant. Cela est pris en compte dans certains pays comme l’Afrique du Sud et bien d’autres. Des lois sont même votées à ce sujet. Je pense qu’en ce qui concerne l’avortement, on doit créer un environnement ferme où les gens sont contraints de respecter les lois, où ces lois sont réellement appliquées. Il faut encourager l’instauration d’une société d’éthique. L’autorisation d’avortement devrait relever du domaine du public. Des forums sur la bioéthique permettent d’examiner le sujet sur un grand angle en intégrant l’avis de la société civile avant de légiférer. Le médecin ne fait pas la loi. Même les parlementaires avant de voter les lois doivent tenir compte de l’opinion de la société civile.
Certains de ces médecins sont les principaux acteurs de l’avortement clandestin…
Il y a toujours des exceptions, des médecins qui, pour des raisons que je ne peux pas savoir, refusent de respecter le serment qu’ils ont prêté. Il faut le dire aussi, les médecins reçoivent aussi des patientes qui affirment être victimes de l’interruption involontaire de grossesse. Dans ce cas, le praticien a l’obligation de terminer le processus. Je réitère que quand la grossesse présente des menaces certaines contre la vie de la mère, l’avortement est autorisé.
Qui apprécie ces menaces ?
Le code de déontologie de la profession demande que le médecin traitant consulte au moins deux confrères parmi lesquels un membre du conseil de l’ordre. Si ces deux confrères confirment la menace, la proposition de l’avortement est validée.
En trente ans de métier, avez-vous souvenance d’une sanction infligée à un médecin pour pratique clandestin d’avortement ?
Oui. Le Conseil de l’Ordre des médecins a déjà radié un médecin pour pratique clandestin d’avortement. Il avait d’abord été averti, comme il continuait la pratique, il a été radié de l’Ordre.
Propos recueillis par Jeanine FANKAM
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